30 Palestiniens sans abri après la démolition de leur maison à Jérusalem

dimanche 5 mars 2017

Les forces israéliennes ont démoli un immeuble dans le quartier Issawiya, à Jérusalem Est occupée, mercredi matin, sans aucun avertissement préalable, laissant 30 Palestiniens à la rue, sous prétexte qu’il avait été construit sans le permis requis par les autorités israéliennes et pratiquement impossible à obtenir.

30 Palestiniens sans abri après la démolition de leur maison à Jérusalem (vidéos)
C’est la troisième fois que l’immeuble, composé de quatre appartements sur deux niveaux – est détruit en 15 ans de bataille administrative pour légaliser la structure.

Des dizaines de membres des forces spéciales israéliennes et des équipes de la mairie israélienne de Jérusalem ont donné l’assaut à Issawiya vers 4h30 du matin et ont encerclé le bâtiment appartement à Khalid Nimr Mahmoud (ci-dessous)

Des témoins ont dit que les résidents ont été jetés dehors sans avoir le temps de prendre leurs affaires.

Des équipes de la municipalité avaient évacué une partie du contenu du bâtiment avant que les bulldozers entreprennent la démolition sur les tas de meubles et autres biens que la pluie battante a ruinés.

Khalid Nimr Mahmoud a déclaré à Ma’an qu’Israël a refusé à plusieurs reprises de délivrer des permis pour l’immeuble ; il a commencé la bataille administrative pour légaliser sa maison en 2002.

Il a dit que des audiences ont eu lieu à la cour de la magistrature de Jérusalem ces derniers jours pour reporter la démolition, mais que les juges ont ordonné qu’elle soit effectuée de toute façon et ils ont statué contre toute autre report.

Il a dit que la municipalité a rejeté mardi l’appel final contre la démolition, mais n’a pas précisé de date pour la démolition elle-même.

La famille de Mahmoud et les autres familles vivant dans l’immeuble ont donc été stupéfaites et prises au dépourvu que la démolition intervienne dès le lendemain matin.

Selon Mahmoud, des bulldozers israéliens ont démoli l’immeuble une première fois en 2002, puis à nouveau en 2003. Il a reconstruit la maison, où il vivait avec sa famille, la famille de sa fille, la famille d’Omar Naim Kastero et la famille de Atta Dirbas, 30 personnes au total dont 4 enfants.
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Mahmoud a dit qu’il paie toujours une amende municipale de 75.000 shekels (environ 19.500€) pour les infractions à la construction les plus récentes, en plus de l’amende de 20.000 shekels (environ 5.200€) qui lui a été infligée en 2002.

Muhammad Abu al-Hummus, membre du comité de suivi local, a confirmé que la municipalité a rejeté pendant 15 ans les cartes structurales présentées par les résidents pour l’expansion du bâtiment.
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Abu al-Hummus a dit que les autorités israéliennes se livraient à de la « vengeance » sur les Palestiniens dans le territoire occupé et à l’intérieur d’Israël par les démolitions de maison, pour apaiser l’opinion publique israélienne d’extrême-droite, en particulier après l’évacuation de l’avant-poste colonial Amona.

Sollicité pour un commentaire, un porte-parole de la municipalité de Jérusalem a dit à Ma’an que, « Aujourd’hui, la mairie a exécuté les ordres du tribunal de démanteler une structure illégale construite sur un terrain affecté à un usage public. »

Les autorités israéliennes ont intensifié l’émission d’ordres de démolition contre les Palestiniens de Jérusalem-Est en particulier après que le maire deJérusalem Nir Barakat a averti que la démolition de l’avant-poste colonial d’Amona, en Cisjordanie occupée, entraînerait la démolition de masse de maisons palestiniennes construites sans le permis que les Palestiniens n’arrivent pratiquement jamais à obtenir.

Le mois dernier, les autorités israéliennes ont démoli au moins 3 maisons à Issawiya en une seule journée, et en janvier, un homme du quartier a été obligé de démolir sa propre maison conformément à un ordre de la municipalité.

Selon des documents des Nations-Unies, au 20 février 2017, 33 structures appartenant à des Palestiniens ont été démolies par Israël à Jérusalem-Est depuis le début de l’année, provoquant le déplacement d’au moins 57 Palestiniens. En 2016, 190 structures palestiniennes avaient été démolies àJérusalem-Est.

source :Maan News le 1er mars 2017

[*Voir aussi sur Palestine 13*]
* Les diplomates européens s’inquiètent de la dégradation de la situation à Jérusalem-Est
* L’identité paradoxale des Palestiniens de Jérusalem-Est
* Appel des femmes de Jérusalem pour une protection contre les violences israéliennes
* Unesco : la « bataille » de Jérusalem
* La dynamique de la violence à l’œuvre à Jérusalem-Est et l’intensification de la politique de judaïsation de la ville analysées par Alain Gresh et René Backmann
* La Cour Pénale Internationale réaffirme le statut de « territoires occupés » pour Gaza et Jérusalem-Est
* A l’est de Jérusalem, la colonisation au bulldozer

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