Appel des femmes de Jérusalem pour une protection contre les violences israéliennes

lundi 2 novembre 2015

Appel des femmes de Jérusalem pour une protection contre les violences israéliennes
Par Sarah Irving
Les femmes palestiniennes à Jérusalem sont à la fois sous attaque constante des forces étatiques israéliennes et à la merci des milices, a déclaré samedi la Coalition des Femmes de Jérusalem.

JPEG - 21.1 ko Une Palestinienne et son enfant passent par un checkpoint israélien à Issawiyeh, un quartier de Jérusalem, le 15 octobre - Crédits : Oren Ziv / ActiveStills

Parlant en tant que « femmes, mères, soeurs, filles et jeunes », la Coalition des Femmes de Jérusalem demande « la protection de notre sécurité corporelle et la sûreté lorsque nous sommes dans nos maisons, nous marchons dans notre quartier, nous allons à l’école, à l’hôpital, sur nos lieux de travail et nos lieux de culte. »

Plus de 60 palestiniens ont été assassinés jusque là ce mois-ci. Alors que la majorité d’entre eux sont de jeunes hommes, dont au moins 15 d’entre eux avaient moins de 18 ans, les femmes ont aussi été ciblées par les forces d’occupation israéliennes.

Assassinées aux checkpoints

Dimanche, Dania Irsheid, 17 ans, a été assassinée à un checkpoint israélien à Hébron en Cisjordanie , où des témoins oculaires ont rapporté que les soldats, fouillant son cartable, lui ont demandé, « Où est le couteau ? ». Lorsqu’elle a répondu qu’elle n’avait pas de couteau et qu’elle a levé les mains en l’air, elle s’est fait tirer dessus 7 ou 8 fois, selon les témoins.

Bayan Ayman Abd al-Hadi al-Esseili, 16 ans, a été assassinée par des soldats israéliens le 17 octobre. Les soldats prétendent qu’elle aurait essayé de les attaquer avec un couteau près de la colonie Kiryat Arba à Hébron.

En septembre, Hadil Saleh Hashlamoun, 18 ans, s’est fait tirer dessus et a été laissée se vider de son sang à un checkpoint israélien à Hébron. Les soldats israéliens prétendent qu’elle a essayé de les poignarder, mais comme pour les meurtres d’al-Esseili et d’Irsheid, aucune blessure n’a été constatée et les témoins oculaires réfutent cette version des faits.

Des photographies d’Hashlamoun après qu’elle ait été assassinée ont circulé et ont été l’objet de railleries de la part des Israéliens dans les médias sociaux. Des images montrent cette femme, qui portait dans la vie une tenue islamique très modeste, vêtue seulement de ses sous-vêtements.

Dans le quartier d’Issawiyeh, à Jérusalem, Huda Darwish, 65 ans, est morte le 19 octobre après que les forces israéliennes ont tiré des grenades lacrymogènes dans cette zone. Le conducteur de la voiture qui transportait Darwish a été retardé par le passage à un checkpoint israélien, et Darwish est morte juste après être entrée à l’hôpital.

A Gaza-ville, Nour Rasmi Hassan, 30 ans, a été assassinée avec sa fille Rahaf, 2 ans, au cours d’une attaque aérienne israélienne sur leur maison. Hassan était enceinte de 5 mois ; 3 de ses autres enfants ont aussi été blessés.

A Afula, une ville au nord d’Israël, des officiers de police ont tiré plusieurs fois sur une Palestinienne, Israa Abed, alors qu’elle avait les mains en l’air, le 9 octobre. Les médias israéliens prétendent que cette femme détenait un couteau et avait tenté de poignarder un chauffeur de bus. Mais les vidéos montrent qu’Abed ne constituait aucune menace lorsqu’elle s’est fait tirée dessus et qu’elle a été grièvement blessée.

« Orphelines politiques »

La Coalition de Jérusalem affirme que les femmes vivent dans « un état de peur et d’horreur » car Israël « exécute régulièrement des Palestiniens dans la rue ».

Les Palestiniennes sont dans une situation particulièrement précaire à Jérusalem, maltraitées par l’Etat d’Israël qui gère leur environnement immédiat et elles ne relèvent pas d’une hypothétique protection de l’Autorité palestinienne.

« Nous, les femmes de Jérusalem-Est occupée, sommes politiquement orphelines », déclare le groupe. « Nous sommes des victimes sans protection, puisque l’Autorité palestinienne n’a pas le droit de nous protéger dans notre propre ville, et que l’Etat d’Israël nous traitent comme des terroristes que doivent être humiliés, attaqués, violentés et contrôlés ».

L’ampleur du contrôle israélien va bien au-delà de la violence classique, en s’étendant à « l’eau, les téléphones portables, internet, la mobilité, la santé [et] l’économie » des Palestiniennes de Jérusalem.

Le groupe appelle la communauté internationale à faire pression sur Israël pour respecter la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui « réaffirme le rôle important des femmes dans la prévention et la résolution des conflits, les négociations de paix, la construction de la paix, le maintien de la paix, la réponse humanitaire et dans les reconstructions post-conflit et souligne l’importance de leur participation égale et de leur plein engagement dans tous les efforts pour le maintien et la promotion de la paix et de la sécurité ».

Source : Electronic Intifada