Bezons nomme symboliquement une rue en mémoire de l’exode des Palestiniens

samedi 16 juin 2018

Une allée a été baptisée temporairement du nom de la « Nakba », « la catastrophe » en arabe pour commémorer les 70 ans de l’exode des Palestiniens lors de la création de l’Etat d’Israël.

Bezons poursuit son combat pour la cause palestinienne. Un rassemblement d’une cinquantaine de personnes était organisé ce lundi devant l’hôtel de ville pour l’inauguration symbolique d’une allée, baptisée temporairement « Allée de la Nakba » (« catastrophe » en arabe). Un nom donné « en mémoire de l’expulsion des 800 000 Palestiniens et de la destruction des 532 villages en 1948 par le criminel de guerre David Ben Gourion pour la création de l’Etat d’Israël », comme l’indique le panneau.

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C’est le président de l’association West-Bani-Zaïd, du nom de la ville de Cisjordanie jumelée avec Bezons, qui en a eu l’idée : « C’est pour commémorer les 70 ans de la Nakba, pour en parler car ce qui est insupportable, c’est le manque de réaction », explique Christian Leduey.

Une installation de quelques jours

Ce dernier a alors fait cette proposition au maire (PCF) qui l’a tout de suite acceptée. A côté de l’olivier planté là en symbole de la cause palestinienne, deux plaques bleues sont dévoilées au pied de la mairie, l’une en français et l’autre en arabe. Elles vont rester là quelques jours, un vrai baptême de rue devant être voté en conseil municipal.

Ces derniers mois, alors que les Israéliens célébraient les 70 ans de la création de leur Etat, les Palestiniens ont manifesté pour leur droit au retour. Depuis mars, cette « Marche du retour » a coûté la vie à plus de 120 Gazaouis, tombés sous les tirs israéliens et fait des milliers de blessés par balles.

« Nous sommes rassemblés pour deux choses : condamner les massacres particulièrement effroyables perpétrés par l’armée israélienne à la frontière de la bande de Gaza et pour marquer notre solidarité envers nos amis palestiniens en dénommant symboliquement cette allée », explique le maire (PCF), Dominique Lesparre. Ce dernier souligne que sa ville « est fière de défendre le droit au retour » des Palestiniens ainsi que « le droit des Israéliens à penser autrement que leur gouvernement ».

Un maire déterminé pour la cause palestinienne

L’édile est un fervent défenseur de la cause palestinienne depuis plusieurs années. En février dernier, il a fait voter une délibération au conseil municipal en faveur de la reconnaissance de l’Etat de la Palestine. La préfecture lui avait envoyé un recours gracieux lui demandant de retirer cette délibération « étrangère à tout intérêt communal », sinon la ville serait assignée devant le tribunal administratif. Mais le maire n’en a rien fait : « qu’ils nous traduisent devant le tribunal administratif et nous serons encore plus nombreux à défendre l’Etat palestinien », clame-t-il ce lundi à l’assemblée qui l’applaudit.

L’auditoire est en effet acquis à la cause : « Je suis là pour soutenir, on est révolté par ce génocide, explique Karima, une habitante. Et puis, ce qui me plaît ici, c’est la mixité, il n’y a pas que des musulmans. » Daniel et Magalie, Bezonnais depuis près de quarante ans, ont adhéré à l’association il y a trois ans : « On est écœuré par cette injustice. Voir un pays qu’on massacre comme ça et les autres pays qui disent Amen… C’est inadmissible. »

Source : Le Parisien - 11 juin 2018