Bilan des crimes israéliens du 28 avril au 4 mai

jeudi 12 mai 2022

Israël propose quatre carrières aux Palestiniens : la soumission, l’exil, la prison ou la mort.

Yahia Ali Adwan (27 ans), insoumis, a connu la prison à plusieurs reprises avant d’être assassiné un samedi à 2 h du matin, dans le bourg d’Azzun, à l’est de Qalqiliya. Aux côtés d’autres habitants, Yahia protestait contre un raid nocturne quand une balle tirée à bout portant l’a atteint en plein coeur*.

Bordé par le mur, Azzun détient le triste record du plus grand nombre d’enfants embastillés par rapport à sa population.

L’occupant lâche ses chiens

D’autres Palestiniens récalcitrants ont eu plus de chance. Ils sont cette semaine 68 à avoir été « seulement » blessés, plus ou moins grièvement. La plupart l’ont été par des tirs lors de 100 raids et 43 répressions de manifestations.

Ce n’est pas le cas d’Imad Abu Awwad et de son frère Saleh : c’est au cours d’une attaque de colons à Samou que les forces d’occupation venues en renfort ont lâché sur eux des chiens dressés pour l’attaque. Ils souffrent de morsures. Non content de s’être vus confisquer 1000 hectares au profit du mur, Samou et les villages voisins de Yatta et Dhahiriya subissent des attaques incessantes de colons qui les empêchent d’accéder à leurs terres agricoles.

Enfants kidnappés

D’autres Cisjordaniens, au nombre de 106, sont entrés ou retournés dans la carrière de prisonnier politique. Parmi eux, 10 mineurs :

– Ahmed Abu Naim (15 ans) , enlevé à Al-Mughayer.

– Omair Assi (16 ans) et son frère Bilal (15 ans), raflés en même temps que leur frère Youssef et leur père Samih dans le village de Qarawat Bani Hassan.

– Muhannad Abu Qaddoum (17 ans) à Beit Ta’mar.

– Zain Abu Khaled (14-ans), arrêté avec son père Tariq près de la porte de Damas à Jérusalem.

– Muhammad Mansour Salim (17 ans), à l’entrée du village de Al-Nabi Elias.

– Jihad Bani Jaber (15 ans), enlevé lors d’un raid sur Aqraba.

– Muhammad Fadi Jaber (14 ans) à Hébron.

– Abdullah Da’amsa (13 ans)

et Akram Al-Araj (14 ans), à l’entrée du camp de réfugiés d’Aida à Bethléhem.

La plupart de ces enlèvements ont eu lieu en plein milieu de la nuit.

Défense de prier !

Si ce conflit est colonial, et non religieux, Israël ne ménage pas ses efforts pour allumer une vraie guerre de religion. Ainsi, en dépit d’un accord ancestral (1852 !) qui, dans un but d’apaisement, concède aux musulmans le droit exclusif de prier dans l’enceinte de l’esplanade des mosquées, les attaques contre les croyants se sont poursuivies tout au long du mois de ramadan. Rassemblés pour la prière de l’aube, ils subissent presque quotidiennement lacrymogènes, grenades assourdissantes et balles métalliques. Ainsi, à l’aube du dernier vendredi de ramadan, ce sont 42 fidèles qui sont atteints, et 22 d’entre eux assez grièvement pour devoir être hospitalisés. Par ailleurs, 19 fidèles se sont vus interdire l’accès à la mosquée pour une période allant jusqu’à six mois, peine assortie d’une amende pouvant atteindre 1500 shekels.
Bilan des crimes israéliens du 28 avril au 4 mai

Le grand enfermement

Mais, qu’ils soient rebelles ou résignés, musulmans, chrétiens ou agnostiques, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza subissent le même enfermement. Bouclage à l’intérieur même des frontières de la Cisjordanie, ligotée par 108 points de contrôle permanents, auxquels se sont ajoutés cette semaine 81 checkpoints temporaires et 33 fermetures de routes principales et carrefours. Et bouclage externe avec le mur de l’apartheid et le blocus de Gaza.

A Gaza en effet, la vie d’assiégé poursuit son cours. Enfin, presque. Le 30 avril, dans sa grande mansuétude, l’occupant israélien a porté de 9 à 12 milles nautiques la zone autorisée aux pêcheurs. Cela n’a pas empêché des attaques de bateau les 29 et 30 avril (juste avant cette fameuse extension), ainsi que des attaques de terres agricoles les 28 et 29 avril, 1er, 2, 3 et 4 mai, des attaques de citoyens les 28 avril et 3 mai.

Quand Israël se réjouit, les Palestiniens ne sont pas à la fête !

Du 3 au 6 mai, le bouclage est même devenu total. Interdiction a été faite aux Palestiniens, détenteurs de permis ou pas, de pénétrer à Jérusalem et en Israël, que ce soit pour y travailler ou pour toute autre raison. Seuls les diplomates, les ONG et les équipes médicales ont été autorisés au compte-gouttes. Dame ! Il fallait bien assurer la sérénité des cérémonies du 74ème anniversaire de la création de l’Etat d’Israël. Et pour permettre au Premier Ministre, le colon Naftali Bennett, de bien faire entendre son discours de commémoration, les forces d’occupation ont carrément coupé le câble qui alimente le haut parleur du minaret, afin de faire taire le muezzin.

La célébration de ce jour funeste n’a pas été moins musclée à Hébron. Mercredi soir, tandis que les forces d’occupation empêchaient l’appel à la prière de la mosquée d’Ibrahim, les colons fanatiques prenaient d’assaut le tombeau des patriarches, y hissaient le drapeau à l’étoile de David, allumaient sur le toit un chandelier à sept branches et projetaient sur les murs un grand drapeau israélien. On sait s’amuser, chez les colons !

Les colons s’amusent …

Et pas seulement pour la fête nationale ! Cette semaine, on a recensé 14 attaques de leur part :

– Virées de provocation à Sheikh Jarrah.

– Lancer d’objets métalliques contre des voitures sur la route menant au camp de Jalazun.-

Caillassage d’un bus transportant des pélerins à Al-Aqsa : deux passagers blessés.

– Caillassage de véhicules à Beitin, Burqa, Hawara, Iskaka, Marda, Ras Karkar, près des colonies de Shafi Shamron et Kfar Tabwah, sur la route de Ramallah et sur les voitures immobilisées aux checkpoints d’Einaf et de Za’tara.

– Vol de 80 ceps de vigne à Kafr Malik.

– Destruction de granges près de Kafr ak-Dik.- Près de Yatta, ravage de 2 hectares de culture par des colons qui ont emmené paître leurs bêtes dans un champ palestinien.

– Attaque d’une maison et d’un ouvrier travaillant à la construction d’une école dans la vieille ville d’Hébron.

– Passage à tabac d’un berger à Kafr Malik. Etc.

Le vol des terres, sport national

Le 28, près de Naplouse, les forces d’occupation rasent le village de Jalud en vue d’y construire une route de contournement des colonies. A Sebastia et Naqoura, ce sont des terres agricoles qui sont passées au bulldozer au profit d’une extension de la colonie de Shafi Shamron. Le 29, à Kisan, une bande de colons a planté sa tente sur des terres frappées d’expropriation. Le 3 mai, près de Burqin, les colons installent plusieurs mobile homes sur d’autres terres volées. Le 4, à l’est de Yatta, d’autres fanatiques laissent une caravane en gage d’une prochaine expulsion. Ainsi, pendant que les colons « s’amusent », la colonisation progresse… *

Source : https://www.arabnews.com/node/2073586/amp Compilé par Philippe G. pour CAPJPO-Europalestine à partir du Palestinian Monitoring Group (PMG)** : http://www.nad.ps/ et de www.en.wikipedia.org.



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