Bonne année à tous, et en particulier à Nurhan Awad, 16 ans, et aux autres jeunes condamnés à passer des dizaines d’années dans les prisons israéliennes

dimanche 1er janvier 2017

La Palestinienne Nurhan Awad, 16 ans, a été condamnée le mercredi 23 novembre à passer 13,5 années dans les prisons israéliennes ; elle est la dernière d’une série d’enfants palestiniens qui ont fait l’objet de condamnations à la prison extrêmement longues.
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Nurhan, une réfugiée palestinienne du camp de Qalandiya, est emprisonnée depuis un an, depuis le 23 novembre 2015. Elle a été condamnée aussi à une amende de 30.000 NIS (environ 7000 $ US ou 7370 € ).

Sa cousine, Hadeel Awad, 14 ans, a été victime le même jour d’un tir israélien mortel à bout portant des forces d’occupation israéliennes alors que, déjà blessée, elle était étendue sur le sol. Nurhan et Hadeel ont été accusées d’avoir essayé de frapper un homme avec une paire de ciseaux ; dans ce cas, un vieux Palestinien de 70 ans légèrement blessé. L’évènement a été enregistré sur une video ; Nurhan se tenait sur place en portant une paire de ciseaux. Elle a été frappée par derrière par une chaise et alors qu’elle était étendue blessée sur le sol, elle a été à nouveau victime de tirs à bout portant. Nurhan a été grièvement blessée après avoir reçu deux balles dans la poitrine. Après que sa cousine a été exécutée de façon extrajudiciaire, Nurhan a été emprisonnée. Son cas est étonnamment semblable à celui de Ahmad Manasrah, 14 ans, qui a été condamné à 12 ans d’emprisonnement après que son cousin âgé de 15 ans, Hassan, ait été exécuté de façon extrajudiciaire lors d’une attaque similaire par les forces israéliennes.
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Muawiya Alqam, 14 ans, a été condamné à six ans et demi dans les prisons israéliennes ; Munther Abu Mayalah, 15 ans, and Mohammed Taha, 16 ans, ont été condamnés à 11 ans. Les enfants de Jérusalem, parmi lesquels Nurhan, Muawiya, Munther, et Mohammed, ont fait l’objet de ces peines extrêmement élevées. Dans les affaires "sécuritaires", les enfants palestiniens ne bénéficient pas de sentences réduites bien qu’étant mineurs. Pour toute condamnation sur une accusation passible d’une condamnation maximum supérieure à six mois, les enfants de 14 ans et plus sont condamnés à des peines égales à celles des adultes.

Il ya plus de 400 enfants palestiniens actuellement emprisonnés dans les geôles israéliennes, parmi lesquels 13 filles palestiniennes. Comme Nurhan, elles sont détenues à la prison de HaSharon. Les enfants palestiniens emprisonnés ont rapporté de façon accablante avoir été soumis à des interrogatoires musclés, à des traitements inhumains, à la privation de sommeil, à des coups de pieds et à des frappes, au refus de pouvoir rencontrer les avocats ou les parents, et à d’autres formes de mauvais traitements équivalant à de la torture. Au moins 57 enfants palestiniens, comme Hadeel Awad, ont été depuis octobre 2015 victimes d’exécutions extrajudiciaires.

Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, renouvelle sa dénonciation des longues peines qui sont systématiquement prononcées à l’encontre des enfants palestiniens, particulièrement la condamnation de 13 ans et demi à l’encontre de Nurhan Awad. Nous vous exhortons à accroître les actions et manifestations internationales en réponse à l’emprisonnement et à l’assassinat d’enfants et de jeunes palestiniens. Nous exigeons la libération immédiate de Nurhan Awad, Ahmad Manasrah, Muawiya Alqam, Munther Abu Mayalah, Mohammed Taha, et de tous les quelque 400 enfants prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. Nous exigeons en outre la fin immédiate de l’aide militaire internationale, de la coopération et de l’assistance qui financent ces attaques sur les enfants palestiniens, et exigeons une action pour imposer le respect de la Convention de l’ONU sur les Droits de l’Enfant.

La condamnation de Nurhan Awad fait partie intégrante d’un ciblage systématique des enfants palestiniens en vue d’une grave oppression en tant que projet colonial sioniste en Palestine, dans l’intention d’étouffer toutes les formes de résistance et de chasser les familles palestiniennes de leur patrie. Elle fait aussi partie du projet de Nakba de nettoyage ethnique ayant lieu à Jérusalem et en Palestine dans l’intention d’effacer son identité palestinienne et la présence des Palestiniens. La route vers la liberté des enfants palestiniens est inséparable de la route vers la liberté du pays et du peuple de Palestine.

Source :Samidoun | 24 novembre 2016
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers