Comment Israël a détruit la solution à deux États

lundi 15 août 2022

« J’ai pris cette photo quelques mois seulement après mon arrivée en Palestine, en 2003. Elle reste pour moi l’une de mes plus fortes et j’y reviens toujours. Je pense que c’est parce que cette photo ’David contre Goliath’ incarne pour moi l’essence de l’occupation et pose de manière très saisissante et visuelle la disparité des forces en place. Ce jour-là, le poste de contrôle de Qalandiya, qui à l’époque était beaucoup plus petit qu’aujourd’hui, était totalement fermé. De nombreux Palestiniens étaient bouleversés parce qu’ils ne pouvaient pas rentrer chez eux à Jérusalem. La tension était palpable. Les soldats israéliens criaient après tout le monde. J’ai remarqué un enfant palestinien qui tentait sa chance pour contourner les soldats, jusqu’à ce qu’il fasse face à un énorme soldat qui leva la main et les yeux vers lui alors qu’il était sur le point de le frapper. C’est ce moment que j’ai photographié. Pour moi cette prise de vue en dit long sur le système de domination, l’humiliation, l’environnement dans lequel grandissent les enfants palestiniens, le contrôle de tous les aspects de la vie, et la violence inhérente au système d’occupation »- Anne Paq/Activestills
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Par Miko Peled

Puisque le président Biden persiste à dire qu’il est attaché à la Solution à Deux États, peut-être devrions nous l’examiner à nouveau. Un regard neuf sur ce qui est devenu l’expression la plus courante dans le discours sur Palestine-Israël ne peut pas faire de mal.

1947

Il y a eu plusieurs versions de la notion de deux états. Celle qui s’est approchée le plus d’une mise en application est connue comme étant la Résolution 181 de l’ONU, ou Plan de Partage de la Palestine. Elle est presque devenue une réalité au sens où les Nations Unies ont émis un vote et l’ont acceptée le 29 novembre 1947.

Mais, alors que l’encre du document n’était pas encore sèche, les forces sionistes se sont lancées dans une campagne de nettoyage ethnique de vaste ampleur pour débarrasser le pays de sa population et s’emparer d’autant de terres que possible.

Au cours de cette campagne près d’un million de Palestiniens ont été forcés de quitter la Palestine et d’innombrables civils ont été massacrés et des centaines de villes et villages détruits.

Les sionistes ont pris les villes et les ont faites leurs. Ils ont pris les récoltes des champs et les fruits des vergers, ils ont volé l’argent des banques, des véhicules et des équipements agricoles d’une valeur de plusieurs millions, et se les ont appropriés.

Il était évident que les sionistes n’avaient aucunement l’intention d’accepter un plan de partage d’un pays qu’ils voulaient entièrement pour eux seuls.

Ils ont pris le pays et ses richesses et puis ont prétendu qu’ils avaient fait fleurir un désert.

La campagne s’est rétrécie – bien qu’elle ne se soit pas arrêtée complètement – début 1949, et très tôt dans les années 1950 deux régions jusqu’alors inconnues étaient créées : la Cisjordanie et la Bande de Gaza.

Ces régions n’ont pas été délimitées en tenant compte de frontières géographiques ou naturelles mais tracées sur la carte de la Palestine par les sionistes, qui à l’époque contrôlaient près de 80% du pays.

1967

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