Compte rendu de la rencontre sur l’éducation à Gaza

dimanche 12 février 2017

Deux habitants de Gaza, chargés des questions d’éducation, ont fait une halte cette semaine à Martigues.
Quand on questionne Abd Nasser Sayyad sur les difficultés éventuelles rencontrées pour rejoindre la France, il répond : « Non, tout s’est bien passé, on a pris le Concorde et en une heure on était là. » Preuve que l’humour, décidément, est « la politesse du désespoir ». Le désespoir, justement, Abd Nasser Sayyad et Bassem Aboudraz, habitants de Gaza, respectivement coordinateur et inspecteur de l’éducation, ne veulent pas y céder. « Sur deux millions de personnes, 50% sont des enfants, c’est pour ça qu’il ne faut pas baisser les bras, souvent on n’arrive pas à réaliser nos objectifs mais on doit continuer à se battre, il faut peu de choses pour qu’un enfant soit soulagé », souligne Abd Nasser Sayyad, dans un français parfait appris à Royan et à l’Université de Nancy.

JPEG - 103.7 ko Les deux acteurs de l’éducation au café associatif « Le rallumeur d’étoiles ». Photo J.-F.A.

C’est bien pour œuvrer à d’autres perspectives pour les enfants de Gaza qu’ils étaient à Martigues en début de semaine, une étape dans leur séjour avant Valence (Drôme), avec un double objectif : « Développer l’apprentissage du français à Gaza en faisant des jumelages, des correspondances, des échanges culturels et linguistiques » et travailler à l’implantation d’un « centre social avec un centre de loisirs pour les enfants de Gaza ». Ils ont pu ainsi visiter les maisons de quartier de Paradis-Saint-Roch et de Canto-Perdrix, avec l’élu chargé de ces questions, Frédéric Grimaud, notamment pour y appréhender l’accompagnement éducatif (hors temps scolaire). « C’était très intéressant, j’ ai pu voir pour la première fois un vrai centre social avec des personnes âgées qui chantent, qui rient et qui dansent et des salles pour les enfants qui ont des difficultés pour apprendre », confie Abd Nasser Sayyad. Le quotidien de l’éducation à Gaza, décrit par le coordinateur, c’est « dans le même local, deux écoles avec deux directeurs différents : une qui reçoit les enfants de 7h à 11h30 et l’autre de midi à 16h30, il n’y a pas assez d’écoles, certaines sont bombardées, détruites ».

L’enjeu de l’éducation

Une fois les enfants rentrés chez eux dans l’après-midi, il faut encore se débattre avec les coupures de courant : « On a trois ou quatre d’heures d’électricité par jour, des fois sept heures, quand on la chance d’avoir l’électricité le soir, les enfants peuvent regarder la télé, jouer aux jeux vidéo. » Et lorsqu’on évoque la venue d’adolescents de Cisjordanie à Martigues et dans d’autres villes du Sud l’été dernier, Abd Nasser Sayyad glisse : « Les enfants de chez moi ne connaissent pas ceux de Cisjordanie, leur monde c’est Gaza, il n’ y a qu’internet pour être en contact avec le reste du monde. » « Gaza est une prison à ciel ouvert », ajoute Bassem Aboudraz. Quant à l’enjeu de l’éducation pour le peuple palestinien, il suffit d’écouter le coordinateur pour le mesurer : « Je ne connais pas d’analphabètes, nous sommes considérés par l’Unicef comme le peuple le plus éduqué du monde arabe. » La situation est pourtant si critique à Gaza qu’il ne peut s’empêcher de délivrer un message : « Ici, vous avez tout ce qu’il faut pour améliorer vos compétences : gardez ce que vous avez et développez-le pour vos enfants, si on avait autant de possibilités, nos enfants deviendraient des génies. » (rires).
Jean-François Arnichand - Martigues le 11 février 2017


Lundi 6 février à 18h à la Maison du Tourisme à Martigues
Rencontre avec deux inspecteurs de l’Éducation Nationale à Gaza

Conférence et débat organisés par le collectif Solidarité Palestine Ouest Etang de Berre, composé de citoyens, du mouvement de la Paix, de la LDH et soutenu par diverses organisations syndicales, associatives ou politiques de la ville.

Bassem Aboudraz et Abdenasser Sayad, Inspecteurs de l’Education à Gaza, viendront présenter la situation dans cette partie du globe oubliée. Gaza, véritable prison à ciel ouvert détruite par l’armée israélienne, est un symbole de la persévérance d’un peuple à lutter pour sa survie.
Mais qu’est-ce cela représente d’être enfant à Gaza aujourd’hui ? D’être un petit garçon ou une petite fille dans un territoire occupé ? D’être un élève au milieu des ruines de l’école, privé de tout ?
Venez assister à cette conférence pour mieux comprendre la vie quotidienne racontée par deux habitants de GAZA.
Une soirée exceptionnelle à Martigues.

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Soirée organisée par le Collectif Palestine Ouest Étang de Berre
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