Compte rendu de la soirée avec Rencontre avec Abu Sager, fermier Bédouin de la vallée du Jourdain

mercredi 30 novembre 2016

En accueillant les participants à cette soirée, Nicole Wolff relate qu’au cours de son voyage solidaire, la demande des Palestiniens était unanime : « Venez, voyez, témoignez ».

Un public nombreux, varié et passionné s’était mobilisé pour cette soirée qui a permis d’entendre et d’interroger Abu Saqer. Nicole et Jean Jacques Wolff l’ont rencontré sur les terres qu’il cultive et sur lesquelles il élève des animaux dans des conditions innommables.
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Ces terres étaient fertiles, la température douce était idéale pour la culture et pour l’élevage, elles permettaient aux habitants de bien vivre et de se nourrir. Mais depuis 1967, Israël veut chasser les habitants de leurs terres « pour y implanter des réserves naturelles ou des zones militaires ! ». Depuis cette époque, les bédouins sont harcelés : procès, amendes, mise en quarantaine des animaux, confiscation des terres, destructions de milliers de maisons et de tentes, implantations de colonies illégale,s confiscations de bétail ou de véhicules.
« Un colon israélien qui est arrivée de Russie en 2003 a des droits sur la terre d’un bédouin qui vit dans sa maison familiale depuis l’époque romaine ».
Mais la pire politique israélienne est la confiscation de l’eau qui arrivait dans les villages palestiniens, ils ont accaparé l’eau au bénéfice des colons, ils ont bouché, asséché et détruit les puits, ils interdisent de réparer les endroits détruits qui collectaient l’eau de pluie, ils déversent les égouts de leurs colonies dans les implantations bédouines, ce qui provoque une catastrophe naturelle et écologique. Les palestiniens doivent acheter l’eau qui coule sous leurs pieds ! « Une terre qui était un paradis est devenue un désert ».
Les israéliens ont détruit et interdit de reconstruire des écoles. Les enfants doivent être scolarisés pour la semaine dans des villages lointains, ce qui est contraire à la culture bédouine de vie communautaire.
Les israéliens ont interdit de reconstruire des routes et des structures pour les premiers secours. « Un fils qui était tombé a saigné 6 heures jusqu’à l’arrivée de l’ambulance, il est décédé ».
[*** la population des bédouins est passée de 350 000 habitants en 1967 à 55 000 aujourd’hui
* ces 55 000 habitants consomment 10% de l’eau consommée par 9000 colons*]
Abu Saqer a terminé son intervention par cette phrase terrible : « la communauté internationale le sait ! »
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Le débat qui a suivi, a permis à Abu Sager de préciser que les palestiniens ne sont pas en conflit avec les juifs ou les chrétiens mais avec les colons qui confisquent les terres « nous sommes contre l’occupation, mais en amitié avec les peuples ».
Les revenus des bédouins proviennent de la vente de fromage, de beurre, de moutons dans les villes de Naplouse et Ramallah. De nombreux jeunes sont recrutés par l’autorité palestinienne mais les salaires lamentables ne permettent pas de vivre.

A la question sur les modes de résistances, Abu Saqer répond que la résistance est fondée sur la relation forte des palestiniens à leur terre, comme l’arbre à ses racines. « Même pendant la destruction des maisons, les palestiniens embrassent la terre, un palestinien préfère mourir sur sa terre plutôt que la quitter », donc rester sur sa terre est une première forme de résistance. Nous faisons aussi de nombreuses manifestations devant l’ONU, des marches devant les prisons. Nous témoignons sur les violations des israéliens. Malgré la violence de ce que nous subissons au quotidien, nous avons opté pour une forme de résistance pacifiste.

Pourquoi Arafat a-t-il accepté les accords d’Oslo ? Pourquoi la communauté internationale est-elle si frileuse ?
Abu Saqer précise qu’il répond en son nom personnel. Son opinion est qu’Arafat a été confronté à un complot international qui l’a forcé à accepter des « accords faibles » qui n’étaient signés que pour cinq ans. Arafat espérait que la communauté internationale interviendrait pour faire cesser l’occupation. Les Nations Unies étaient là pour instaurer la justice et Arafat pensait qu’elle interviendrait pour forcer Israël à respecter la quatrième convention de Genève. Finalement, pour Abu Saqer, la seule condition pour la paix, ce ne sont pas seulement les instances internationales, mais le pouvoir des peuples à intervenir pour forcer les gouvernements à agir.


Le CCFD – Terre solidaire Le MCC – Engagés pour vivre et travailler autrement vous invitent à participer à une soirée d’échanges et de découvertes avec

ABU SAQER
FERMIER BÉDOUIN DE LA VALLÉE DU JOURDAIN

et
Nicole et Jean-Jacques WOLFF, membres du MCC PACA, ayant participé à un voyage en Israël Palestine en mai 2016

Aujourd’hui Mardi 22 novembre de 19h à 21h45
Au Centre Le Mistral 11 impasse Flammarion 13001 Marseille Parking possible Métro St Charles, Tramway National

Abu SAQER, coordinateur des comités populaires de la vallée du Jourdain, témoignera de la souffrance des bédouins et fermiers bédouins de la vallée du Jourdain qui résistent à la colonisation, la confiscation des terres et de l’eau, les destructions des campements et les menaces d’expulsion. Il soutient par ailleurs la campagne « STOP THE WALL » et la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions). Il prône une solidarité internationale, une prise de responsabilité sociétale et une action locale pour plus de justice et un monde meilleur.
Abu Saqer est aussi président de l’association pour la protection des grottes et de la vie animale
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sources :
C.C.F.D-Terre Solidaire – Délégation Diocésaine de Marseille, Le Mistral, 11 Impasse Flammarion, 13001, Marseille Contacts : 04 91 08 86 75 - ccfd.marseille@wanadoo.fr
MCC Marseille Contact : 06 70 20 75 63 - contact@mcc.asso.fr