Continuer à écrire ! A parrainer un prisonnier !

mardi 9 janvier 2018

Une amie de Grenoble écrivait à Shirin Issawy et s’interrogeait sur son lieu de détention.

En Palestine en octobre, j’ai appris qu’elle venait d’être libérée. J’ai pu aller la rencontrer chez elle dans le quartier d’Issawya. Elle était libérée depuis 2 semaines et c’est avec une émotion certaine que je partage notre rencontre.
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C’est une femme de 38 ans d’une force incroyable.

Souriante, détendue, elle nous a raconté l’isolement parce qu’elle formait politiquement les jeunes femmes auteures d’attaques au couteau qui étaient emprisonnées avec elle.

Elle nous a raconté ses grèves de la faim quand elle était à l’isolement.

Elle nous a raconté les conditions d’emprisonnement indignes pour des femmes.
Elle nous a raconté sa libération quand la police l’attendait à la sortie de la prison et qu’elle a cru qu’ils étaient là pour la placer en détention administrative.

Son père nous a raconté les exigences de l’occupant pour sa libération : aucune fête, aucune manifestation, aucun affichage ne devaient être organisés comme c’est toujours le cas quand un.e prisonnier.e est libéré.e. C’était la condition pour qu’elle soit effectivement libérée.

En tant qu’ancien prisonnier, cet homme n’a jamais pu visiter aucun de ses enfants en prison.

Elle nous a raconté la descente de l’armée 3 jours plus tôt dans le quartier – particulièrement déshérité de Jérusalem Est et en état d’abandon par les autorités d’occupation - à 2 heures du matin avec l’arrestation, dans les conditions que nous connaissons tous, de 52 enfants – la veille des examens pour qu’ils les ratent. Ils ont été maltraités, battus, isolés, personne ne savait où ils étaient, aucune assistance.

Elle nous a raconté la grève de 4 jours des profs du quartier ne supportant plus les jets de grenades lacrymogènes dans les classes.

Elle nous a raconté la grève de la faim de 9 mois de son frère, prisonnier d’avant Oslo, libéré lors des échanges Shalit et repris depuis.

Elle nous a raconté la force de sa mère qui les a toujours visité.e.s. Ils ont été jusqu’à 4 en même temps emprisonné.e.s - trois de ses frères et elle.

Elle nous a raconté son arrestation en pleine rue alors qu’elle rentrait du travail.

Nous lui avons parlé des courriers : elle n’a jamais reçu de courrier car elle était interdite de recevoir et d’envoyer du courrier. Des femmes en reçoivent, c’est extrêmement important. Par contre, seuls les courriers qui ne parlent pas de politiques sont transmis aux détenu.e.s. À nous donc de faire ce qu’il faut si nous voulons qu’ils parviennent à leurs destinataires.

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Nous avons aussi rencontré à Ramallah Khitam, arrêtée en même temps que Khalida, mais libérée, elle, depuis 1 mois. Elle aussi a insisté sur l’importance des courriers. En ajoutant que rien que le fait d’être appelé par son nom était très très important : cela leur redonne leur identité, leur existence.

Ce qui ressort de ces deux témoignages : il faut continuer à écrire, que cela arrive ou n’arrive pas, quand ça arrive, c’est extrêmement important et cela remonte le moral de tout le monde, même de celles et ceux qui ne reçoivent rien.

Nous lui avons parlé de Salah, elle ne savait pas qu’il était de nouveau en prison. Elle faisait partie des avocat.e.s qui lui rendaient visite lors de sa première détention.

Anne Tuaillon - AFPS

* Parrainer un prisonnier
* Ecrire à Salah Hamouri
Sa nouvelle dressé est : Salah Hamouri / Megiddo Prison / Megiddo / P.O. Box 2424 / Israel

Ecrivons à Khalida Jarrar à : Hasharon
Ben Yehuda, P.O. Box 7
40 330 Israel

Ecrivons à Ahed Tamimi pour la soutenir
pendant son emprisonnement :

Ahed Tamimi
HaSharon Prison
Ben Yehuda, P.O. Box 7
40 330 Israel

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