Copains du monde, l’avenir de la solidarité à Martigues

mercredi 6 juillet 2016

Tout commence par une chanson d’IAM, Nés sous la même étoile et ces mots parmi d’autres, « Pourquoi j’ai vu mon père en cyclo partir travailler, juste avant le sien en trois pièces gris et BMW ». Assis en petits groupes sur le tatami du dojo de la MJC, les enfants (des tout-petits jusqu’aux « ados ») réfléchissent à ce qui est « juste » ou « injuste ».
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Sacrée question, on en conviendra. « Quand des enfants n’ont pas de cadeaux à Noël, est-ce que c’est juste ? », questionne ainsi Canelle, une de leurs animatrices. Si la notion d’injustice pourrait paraître trop « conceptuelle », trop abstraite, c’est bien la question des inégalités qui apparaît dans cette assemblée générale des Copains du monde. « L’idée est de se rapprocher de ce qu’ils vivent, donner des exemples est plus facile », précise Gaëlle Salado, responsable départementale de Copains du monde au Secours populaire. Une autre question émerge d’un des groupes : « Pourquoi tous les enfants ne peuvent pas aller au ski ? »
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L’assemblée qui réunit des enfants de différents arrondissements de Marseille (14e, 13e, 1er...), de Martigues, Port-de-Bouc, Aubagne, doit permettre de faire naître des projets dont les enfants seront « auteurs et acteurs ». Et pour ça, il faut s’entendre sur les mots : « Un acteur c’est quelqu’un qui fait une action, qui aide les gens », remarque un enfant. Pourquoi ne pas organiser une collecte pour faciliter une sortie au ski, suggère un peu plus tard le même petit groupe réuni studieusement dans une salle.
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Certains enfants en sont à leur premier contact avec Copains du monde, un mouvement qui est un encouragement à agir en faveur de la solidarité, aujourd’hui... et demain. « Plus ils sont impliqués dans le mouvement, plus ils pensent qu’on peut faire quelque chose », résume Gaëlle Salado. L’objectif est aussi de les développer à Martigues : « On a déjà fait des choses avec la maison de quartier de Notre-Dame-des Marins, à la rentrée on réfléchira à ce que l’on peut faire avec le Secours populaire. »
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Dès cet été, la petite station d’Ancelle (05), bien connue des petits Martégaux, accueillera un village Copains du monde : « Ce sera un échange culturel, durant quatre jours, entre enfants de la région Paca mais aussi d’Arménie, de Palestine, du Maroc, du Népal », précise Gaëlle Salado. Un pari sur l’avenir pour que les enfants échappent aux barrières que bien des adultes ont dressé entre eux.
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J.-F.A. le 1er juillet 2016

Et pour commencer les vacances en chansons
le clip De Gaza la vie à Paris la vie

"Photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur."
les photographies sont de Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos - Date de prise de vue : 04/04/2014

« J’ai découpé des lettres dans L’Écho de Paris quand j’étais gosse et je les ai collées sur une glace en bois doré. Et ça a fait la phrase : “D’où vient l’argent ?” J’avais quatorze ans. » Si Henri Cartier-Bresson se plaisait à raconter cette anecdote, c’est peut-être parce qu’elle renvoie à une préoccupation qui habite nombre de ses clichés. Des images de ceux qui ont la rue pour seul refuge à celles représentant la douce saveur des premiers congés payés, on devine derrière l’immense talent de l’artiste, et dans sa façon de bousculer l’échelle ordinaire des valeurs, une envie profonde de justice sociale.
Le Secours populaire français remercie la Fondation Henri Cartier-Bresson et l’Agence Magnum de lui avoir accordé gracieusement l’usage de ces photos.