Décoder « l’extrémisme » israélien

vendredi 27 janvier 2023

« Voici les lignes fondamentales du gouvernement national que je dirige : Le peuple juif dispose d’un droit exclusif et incontestable à l’ensemble de la Terre d’Israël. Le gouvernement va promouvoir et développer les colonies dans toutes les régions de la Terre d’Israël – en Galilée, dans le Néguev, au Golan, en Judée et en Samarie » – Benjamin Netanyahu, 30 décembre 2022

JPEG - 131.3 ko Photograph Source : Natan Flayer – CC BY-SA 3.0

Quiconque avait un œil à moitié ouvert au cours des dernières décennies devrait maintenant se rendre compte que le projet à long terme caché du sionisme a précédé l’établissement d’Israël en 1948 et vise à étendre la souveraineté israélienne sur l’ensemble de la Palestine occupée, Gaza exceptée peut-être.

La portée de l’affirmation publique par Netanyahu de cet objectif à long terme tenu secret est qu’il est peut-être sur le point d’atteindre sa phase finale et que la coalition d’extrême droite au pouvoir s’apprête à le mener à son terme.

L’affirmation faite par Netanyahou au nom du peuple juif de la suprématie exclusive d’Israël sur toute la terre promise défit directement le droit international.

En outre, la déclaration de Netanyahou est en contradiction directe avec l’insistance obstinée de Biden, quoique tirée par les cheveux, de réaffirmer son soutien à la solution à deux états.

Cette approche zombie pour résoudre la lutte israélo-palestinienne domine la diplomatie internationale depuis des années, permettant avantageusement à l’ONU et à ses membres occidentaux de maintenir leur soutien à Israël sans avoir l’air de sacrifier le peuple palestinien.

L’aveu éhonté par Netanyahou de l’expansionnisme unilatéral d’Israël abandonne les simulacres diplomatiques précédents. Il met l’ONU, l’Autorité Palestinienne, les gouvernements du monde entier et la société civile transnationale au défi de finalement ouvrir les deux yeux et d’enfin admettre que la solution à deux états est morte.

Honnêtement, il est vrai que le projet sioniste à long terme n’est que récemment devenu apparent pour tous si ce n’est pour les observateurs attentifs de la lutte.

Tout au long du 20ième siècle ce processus d’expansionnisme progressif a été tenu caché du grand public par le biais de la domination par Israël du discours public associé à la complicité des E.U, qui a fait croire notamment aux sionistes de la diaspora qu’Israël était ouvert au compromis politique et que c’était les Palestiniens qui faisaient obstacle à une issue diplomatique.

Une telle interprétation de l’enlisement a toujours été fallacieuse. Le projet sioniste a dès le début, il y a plus d’un siècle, procédé par étapes en acceptant ce qui était politiquement atteignable à un moment donné, puis en avançant jusqu’à l’étape suivante de son plan de colonisation totale.

Ce schéma des priorités expansionnistes devint particulièrement évident dans les périodes qui ont suivi la Déclaration Balfour de 1917 et la Deuxième Guerre Mondiale.

Cette déclaration coloniale infame avait promis le soutien britannique à « un foyer national pour le peuple juif » en Palestine, rendu crédible en accueillant une immigration juive galopante pendant la période de l’administration mandataire britannique qui dura de 1923 à 1948.

Puis vint la résolution de partition de l’ONU, (UNGA Res 181), qui non seulement ignora le droit des Palestiniens à l’autodétermination en partageant leur pays sans référendum préalable, changeant le statut de la présence juive d’un « foyer national » dans l’état de Palestine en un état juif souverain sur une bonne moitié de la Palestine.

De tels diktats furent bien accueillis par les sionistes, mais rejetés par les représentants du peuple palestinien et par les gouvernements arabes voisins, menant directement à la guerre de 1948, qui eut comme conséquence l’expropriation catastrophique d’environ 750 000 Palestiniens que ses victimes nomment la Nakba, et qui se termina par un cessez-le-feu qui accrut la part de la Palestine détenue par Israël de 55 à78%.

Puis vint la guerre de 1967, qui chassa la Jordanie de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, expropria une autre vague d’autochtones palestiniens, connue chez les Palestiniens sous le nom de Naksa.

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