Des réfugiés et leur parcours : Mazen Abu Ayyash

samedi 17 septembre 2016

Le 12 août 2015, il y a un peu plus d’un an, le jeune Palestinien Mazen Abu Ayyash a quitté Damas.

Comment est-ce de vivre sans pays, sans passeport, sans nationalité ? Cela fait mal dans un premier temps, selon Mazen Abu Ayyash, qui vivait en tant que réfugié palestinien en Syrie avant de devoir s’enfuir comme son grand-père l’a fait il y a 70 ans. Mazen vit désormais au Luxembourg avec sa famille. Il se sent palestinien et espère une résolution du conflit au Proche-Orient. À partir de mardi, le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel sera en Israël, notamment pour rencontrer son homologue palestinien. Mazen est convaincu que ce genre de visites contribue à désamorcer la situation.
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C’est compliqué ! Voilà une phrase qui traverse comme un fil rouge le discours de Mazen sur ce qui lui est arrivé, à lui et à sa famille. Officiellement, il n’a pas de nationalité. Il est né à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis, et il a vécu et travaillé en Syrie avant de venir au Luxembourg.

En Syrie, je n’avais pas de titre de séjour, je suis un réfugié palestinien, enregistré en Syrie mais pas un Syrien ! Je suis apatride, sans nationalité... je n’ai aucun pays qui me reconnaît comme homme ou comme citoyen.

Même sans nationalité syrienne il se serait retrouvé en pleine guerre... une perspective qui n’était pas une option réelle pour Mazen. Peut-être que c’est le destin qui veut que sa famille a dû s’enfuir dans le passé et qu’elle ne pourra rester nul part à l’avenir... Tout a commencé en 1948 quand son grand-père a quitté la Palestine avec sa famille pour ce qu’il croyait être seulement une semaine. Son fils est né en tant que réfugié, mais grâce au Luxembourg, grâce à la nationalité luxembourgeoise, il veut pouvoir montrer à son enfant où se trouvent ses racines.

Revenir en Palestine ? Bien sûr que je le veux ! C’est ma patrie ! Et un jour j’y retournerai, si ce n’est pas pour y vivre alors au moins pour revoir ma patrie. C’est mon droit, et celui de mon enfant, de voir d’où il vient.

Tout cela n’aurait jamais dû arriver, estime Mazen ; une résolution du conflit israélo-palestinien devient de moins en moins probable. Peut-être que cela aide si des hommes politiques de tous les pays rappellent régulièrement le conflit. Ce qui se passe au Proche-Orient n’est pas suffisamment connu du public.

Quand je dis aux gens que mon grand-père s’est enfui en 1948 de la Palestine, ils sont surpris. La plupart ne savent rien de ces événements ! Si le Premier ministre luxembourgeois se rend sur place, cela aide parce que les gens se rendent compte et se posent des questions sur les enjeux de ce conflit.

Dans tous les cas, rien ne changera tant que des colonies sont construites, pense le jeune Palestinien, qui vit et travaille depuis un an au Grand-Duché, et qui parle déjà un peu de Luxembourgeois, sans jamais perdre l’espoir d’un retour de la paix dans sa patrie.

source : RTL - Luxembourg