Face à la crise prolongée, les solutions d’appoint sont insuffisantes

mercredi 3 octobre 2018

Les associations du réseau de Médecins du Monde présentes en Palestine font part de leur inquiétude quant au manque de solutions durables apportées à la suite du dernier appel international de fonds d’urgence visant à subvenir aux besoins en carburant des services de santé. Ce ne sont pas des dons d’appoint qui « panseront » la crise énergétique perdurant à Gaza. Médecins du Monde appelle toutes les parties prenantes à trouver des solutions plus durables, notamment pour subvenir aux besoins en électricité de tous les établissements de santé.

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Une pénurie de carburant à Gaza

Le 5 septembre dernier, le Coordonnateur de l’ONU pour le territoire palestinien occupé a sollicité la communauté internationale afin de financer immédiatement les besoins en carburant des générateurs de secours destinés aux centres de soins ainsi qu’aux installations d’eau et d’assainissement de la bande de Gaza. Il s’agit du quatrième appel international de fonds d’urgence lancé pour Gaza depuis mai 2017. De son côté, le ministère de la Santé à Gaza déclare que la pénurie de carburant menace de provoquer la fermeture de l’ensemble du système de santé de Gaza, dont les hôpitaux et les centres de soins primaires.

Selon le personnel du ministère de la Santé, la pénurie d’électricité menacerait fortement d’interrompre les services de laboratoire, de stérilisation et de radiologie. Tandis que certains services d’urgence ne sont que partiellement fonctionnels, d’autres ont vu leurs niveaux de qualité se dégrader. Au total, ce seraient plus de 110 000 patients par mois qui seraient privés de soins médicaux si les centres de soins primaires venaient à fermer à cause de la pénurie de carburant. Quant aux services spécialisés, 4 800 personnes, dont des nouveau-nés, seraient en danger de mort, leurs vies dépendant d’équipements électriques tels que les incubateurs ou les appareils d’électrodialyse. Cette situation impose par ailleurs une charge économique supplémentaire aux patients devant se rendre d’un établissement de santé à un autre afin de trouver le service adapté à leurs besoins.

Secteur de la santé, victime collatérale d’une crise généralisée

D’après le ministère de la Santé à Gaza, 48 % des médicaments essentiels sont indisponibles dans le magasin central du Ministère. Cette situation n’a fait que dégrader la qualité des services de santé, tout en mettant les patients en danger. Par conséquent, les associations du réseau de Médecins du Monde présentes en Palestine s’unissent au Dr Philippe de Botton, Président de Médecins du Monde France, pour rappeler à toutes les parties prenantes que « la santé ne devrait pas être instrumentalisée à des fins politiques, c’est un droit universel ».

Chercher des solutions plus durables

Tout en reconnaissant la complexité du contexte politique, Médecins du Monde appelle toutes les parties prenantes à chercher des solutions plus durables. Les autorités locales ne doivent pas oublier que l’accès à la santé est un droit fondamental qui ne devrait pas être compromis ou mis en péril en raison de divergences politiques. L’Égypte doit réduire le risque de défaillance technique de ses lignes électriques. Les autorités israéliennes doivent lever le blocus, illégitime selon le droit international, qui affaiblit non seulement les services disponibles, mais empêche aussi le développement de la bande de Gaza. Enfin, les bailleurs de fonds, composés pour la plupart d’États tiers chargés de veiller au respect du droit international humanitaire, doivent prendre des mesures concrètes afin de mettre fin au blocus et, dans l’intervalle, rechercher des solutions plus durables, notamment pour le secteur de la santé.

Source : Médecins du Monde - septembre 2018


Pour en savoir plus sur la question de la santé à Gaza, venez rencontrer le docteur Oberlin
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