GISELE HALIMI, DES COMBATS AUX DIMENSIONS MULTIPLES !

jeudi 6 août 2020

Les médias tentent souvent d’ensevelir les personnalités emblématiques sous des tombereaux de louanges, surtout au moment de leur disparition, quand elles n’ont plus la possibilité de remettre les pendules à l’heure. C’est le cas actuellement de Gisèle Halimi, qui nous a quittés le 28 juillet 2020, à l’âge de 93 ans.

Tout le monde parle de son engagement féministe, de son courage dans sa lutte contre la criminalisation de l’avortement, de sa détermination à faire reconnaître le viol comme un crime.

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C’est vrai qu’elle fut magnifique dans ces combats.
Mais, bizarrement peu de commentaires sur son passé anticolonial.

Gisèle Halimi fut l’une des avocates du Fln algérien.

Dès 1956, elle milita contre les aveux extorqués, puis contre la torture et le viol des militantes dans les geôles françaises en Algérie, ce qui lui vaudra une arrestation et une courte détention. Elle a connu une exposition médiatique particulièrement forte lorsqu’elle a pris la défense de Djamila Boupacha.

Cette jeune femme, arrêtée en janvier 1960, à l’âge de 22 ans, fut accusée d’une tentative d’attentat dans le cadre des actions du FLN. Elle fut détenue et horriblement torturée et violée. Puis déportée en France. Gisèle Halimi prit alors sa défense. Elle remua ciel et terre pour la sauver. Elle fonda un comité de soutien à Djamila, présidé par Simone de Beauvoir et composé de personnalités aussi reconnues que Jean-Paul Sartre, Louis Aragon, Elsa Triolet, Gabriel Marcel, Geneviève de Gaulle, Aimé Césaire ou encore Germaine Tillion. Finalement, Djamila fut condamnée à mort en 1961. Gisèle Halimi cosigna alors un livre pour la sauver avec Simone de Beauvoir. Les Lettres Françaises publièrent à la Une un dessin de Djamila par Pablo Picasso, daté de 8 février 1962, qui semble avoir joué un rôle dans l’arrêt de la machine infernale.
Djamila est finalement amnistiée et libérée le 21 avril 1962, un mois et deux jours après le cessez-le feu en Algérie.

Honneur et respect infini à Gisèle Halimi pour toutes les dimensions
Jacques Soncin - 29 juillet 2020 

En 2002 elle assure la défense du chef du Fateh en Cisjordanie Marwan Barghouthi

Elle a également été membre du comité de parrainage du tribunal Russell pour la Palestine en 2009. Ce tribunal d’opinion s’est notamment prononcé sur le crime d’apartheid et sur le sociocide commis par l’État d’Israël contre le peuple palestinien, avant de tenir une session spéciale en septembre 2014 au lendemain de l’offensive israélienne contre la population palestinienne de Gaza, au cours de laquelle il a conclu que cette opération était constitutive d’incitation au génocide et de crimes contre l’humanité.

Lors de cette offensive, Gisèle Halimi a déclaré au journal l’Humanité : « Un peuple aux mains nues – le peuple palestinien – est en train de se faire massacrer. Une armée le tient en otage. Pourquoi ? Quelle cause défend ce peuple et que lui oppose-t-on ? J’affirme que cette cause est juste et sera reconnue comme telle dans l’histoire. Aujourd’hui règne un silence complice, en France, pays des droits de l’homme et dans tout un Occident américanisé. Je ne veux pas me taire. Je ne veux pas me résigner. Malgré le désert estival, je veux crier fort pour ces voix qui se sont tues et celles que l’on ne veut pas entendre. L’histoire jugera mais n’effacera pas le saccage. Saccage des vies, saccage d’un peuple, saccage des innocents. Le monde n’a-t-il pas espéré que la Shoah marquerait la fin définitive de la barbarie ? »

L’afps rend hommage à Gisèle Halimi
Voir le communiqué

Merci à Liliane qui nous a transmis ces informations

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