Israel déboute un médecin gazaoui après avoir assassiné 4 de ses enfants

vendredi 7 décembre 2018

Le docteur Izzeldin Abuelaish, dont les trois filles et la nièce ont été tuées par un obus tiré d’un char israélien en janvier 2009, alors, alors qu’il était lui-même en direct sur la Dixième chaîne israélienne, ne recevra aucune indemnisation, ni excuses a décidé un tribunal israélien.

Ce médecin gazaoui qui avait porté plainte contre Israël, et qui avait été un ardent partisan de la coexistence avec cet Etat, vient d’être débouté de toutes ses demandes par un tribunal de Beer Sheva.

Bessan, 21 ans, Mayar 15 ans, Aya 14 ans, et leur cousine Noor, ont été assassinées par Israel, tandis que Izzeldin Abuelaish apprenait leur mort pendant le direct, devant les téléspectateurs israéliens.

Le tribunal de Beer Sheva a jugé cette semaine que l’armée avait bombardé son immeuble "parce qu’il a semblé que des personnes sur le toit agissaient de manière suspecte et tiraient sur les forces israéliennes".

Il a également prétendu, sans la moindre preuve, que des armes auraient été stockées dans cet immeuble, le tribunal a donc renvoyé la responsabilité de ces morts sur les Palestiniens.

« Il est regrettable que quatre enfants, qui n’étaient pas impliqués dans les combats, aient perdu la vie », a déclaré le juge israélien « Cependant, c’est un dommage collatéral très malheureux de la pratique criminelle des organisations terroristes".

Dans un magnifique ouvrage paru en 2012 et maintenant disponible en livre de poche, militant pour une réconciliation entre Palestiniens et Israéliens, le docteur Izzeldin Abuelaish, médecin-obstétricien né dans le camp de Jabaliya, revient sur son parcours professionnel, et le drame qui l’a frappé en 2009. En mémoire de ses filles, victimes d’une roquette israélienne, il raconte la vie quotidienne des Palestiniens.


[*Notre article du 11 avril 2017*]

En Israël, un tribunal se penche sur la demande d’un Palestinien, dont les trois filles et la nièce sont mortes en 2009 dans la bande de Gaza lors de l’opération "Plomb durci."

Il ne demande pas d’argent, pas d’indemnisation, simplement des excuses. Un tribunal israélien s’est penché mercredi 29 mars sur la demande d’un homme, un Palestinien, dont les trois filles et la nièce sont mortes en 2009 dans la bande de Gaza lors de l’opération baptisée "Plomb durci" menée par Israël. C’est un tir de char qui a détruit sa maison et tué les jeunes filles. Ce drame a eu un grand retentissement dans les médias israéliens.

Selon la version du père de famille, un obus tiré par un char a touché sa maison quelques heures avant que l’armée israélienne ne mette fin à trois semaines d’offensive dans la bande de Gaza, en janvier 2009. Image d’archives de chars israéliens pendant l’opération Plomb durci (2008-2009). (MENAHEM KAHANA / AFP)

En 2009, l’opération "Plomb durci" est une guerre à huis-clos. Les journalistes sont retenus à la frontière. Depuis sa grande maison assiégée, Izzeldin Abuelaish est l’œil de plusieurs médias israéliens, qui diffusent en direct sa douleur quand trois de ses filles sont tuées dans leur chambre par des tirs de char, le 16 janvier 2009.

Une quête de justice

Izzeldin Abuelaish parle hébreux et anglais. Il travaille dans un hôpital israélien qui organise les secours pour sa famille. Mais l’armée refuse toute responsabilité dans la mort des trois jeunes filles. La procédure au civil a été enclenchée il y a presque sept ans. Le père s’est restructuré autour de cette quête de justice. Pas par soucis de vengeance, dit-il, mais pour sortir d’une situation d’impunité. "Passer son temps à convaincre ou à prouver que mes filles sont des victimes, c’est douloureux", explique le père de famille.

Que ce soit une erreur ou que ce soit volontaire, le gouvernement israélien doit prendre ses responsabilités. Ce n’est pas pour l’accabler mais pour que les responsabilités soient assumées, pour donner de l’espoir et pour avancer Izzeldin Abuelaish

"Voilà ce que je les pousse à faire : ’Faites en sorte qu’on puisse sortir de tout ça’", poursuit Izzeldin Abuelaish. L’armée israélienne a changé trois fois de version. Elle a déposé récemment une expertise qui tendrait à prouver qu’il y avait des armes dans la maison. En Israël, quarante députés soutiennent le Palestinien, parmi lesquels des membres très visibles de la coalition.