Israël libère un journaliste palestinien, détenu 10 mois sans procès

mardi 28 février 2017

Un cadre du Syndicat des journalistes palestiniens, Omar Nazzal, a annoncé mardi à l’AFP avoir été libéré par la justice militaire israélienne à l’issue de dix mois de détention sans avoir été informé des charges qui pesaient contre lui.

Après dix mois en prison, 13 audiences devant la justice militaire israélienne, la seule qui juge les Palestiniens des Territoires occupés, M. Nazzal, 54 ans, n’a pu obtenir qu’"une accusation générale : danger pour la sécurité de la région". "Mais quand mon avocat a demandé des détails, il s’est heurté au refus des juges et des procureurs militaires", affirme-t-il à l’AFP.

M. Nazzal avait été arrêté le 23 avril à la frontière entre la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, et la Jordanie, d’où il devait prendre l’avion pour se rendre à un Congrès de la Fédération européenne des journalistes en Bosnie. Il a ensuite été placé en détention administrative, un régime extra-judiciaire hérité des lois d’urgence du mandat britannique sur la Palestine qui permet à Israël de garder en détention des suspects pour des périodes renouvelables indéfiniment et sans avoir à leur notifier d’accusation ou à fournir le dossier à leur avocat.

Les Palestiniens estiment qu’il s’agit d’une atteinte supplémentaire à la liberté de la presse de la part d’Israël et plusieurs organisations internationales avaient appelé à sa libération.

L’armée israélienne assure que M. Nazzal est incarcéré "en raison de sa participation à une organisation terroriste", le parti de gauche palestinien du Front populaire de libération" de la Palestine (FPLP), et non "pas du fait de ses activités en tant que journaliste".

L’Onu appelle régulièrement à "juger ou libérer immédiatement" les prisonniers placés par Israël en détention administrative qui sont actuellement au nombre de 530, selon le Club des prisonniers palestinien.

Selon le Syndicat des journalistes palestiniens, une vingtaine de journalistes ou étudiants en journalisme sont détenus par Israël, dont l’un depuis plus de 20 ans. L’un d’eux, Mohammed al-Qiq, mène depuis 16 jours une grève de la faim qui met sa santé en danger, selon ses soutiens.

source : L’Orient le Jour avec AFP, mardi 21 février 2017


[**notre article du 26 août 2016*]

Alors que les grèves de la faim de détenus palestiniens s’étendent, les autorités israéliennes prolongent la détention administrative du journaliste Omar Nazzal pour 3 mois de plus. Celui-ci est en grève de la faim depuis le 4 août 2016.

Les autorités israéliennes ont prolongé de trois mois la détention sans procès ni inculpation d’un journaliste palestinien qu’elles accusent d’appartenir à une « organisation terroriste », a indiqué samedi une ONG palestinienne de défense des détenus.

Omar Nazzal, cadre du Syndicat des journalistes palestiniens, avait été arrêté le 23 avril à la frontière entre la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, et la Jordanie, d’où il devait prendre l’avion pour se rendre à un Congrès de la Fédération européenne des journalistes en Bosnie.

Les Palestiniens estiment qu’il s’agit d’une atteinte supplémentaire à la liberté de la presse de la part d’Israël et plusieurs organisations internationales ont appelé à la libération de M. Nazzal, 54 ans, qui mène depuis le 4 août une grève de la faim pour dénoncer sa détention.

Un tribunal militaire israélien l’avait placé en mai en détention administrative jusqu’au 22 août « en raison de sa participation à une organisation terroriste » et non « pas du fait de ses actions en tant que journaliste », avait alors précisé l’armée israélienne.

Alors que le journaliste devait être libéré ou inculpé lundi, ses avocats ont été informés que sa détention administrative était prolongée de trois mois, rapporte le Club des prisonniers palestinien.
« Nous avons été informés aujourd’hui que la détention administrative d’Omar avait été prolongée de trois mois », a également écrit sur sa page Facebook l’épouse du journaliste, Marlene Rabadi.

Contactées par l’AFP, les autorités pénitentiaires israéliennes n’ont pas répondu dans l’immédiat.
Israël accuse M. Nazzal d’être impliqué dans « les activités d’un groupe terroriste (...), le Front populaire de libération » de la Palestine (FPLP), la gauche historique palestinienne.

La détention administrative est un régime extra-judiciaire hérité des lois d’urgence du mandat britannique sur la Palestine qui permet à Israël de garder en détention des suspects pour des périodes renouvelables indéfiniment et sans avoir à leur notifier d’accusation ou à fournir le dossier à leur avocat.

Selon le Syndicat des journalistes palestiniens, outre M. Nazzal, 19 autres journalistes ou étudiants en journalisme sont détenus par Israël, dont l’un depuis plus de 20 ans.

source : L’Orient le Jour


[**notre article du 7 mai 2016*]
Omar Nazzal, rédacteur en chef d’une chaîne de télévision palestinienne, Palestine Al Yaum, a été arrêté par l’armée israélienne alors qu’il se rendait à un colloque de la Fédération européenne des journalistes.

Plusieurs dizaines de journalistes se sont rassemblés, dimanche, devant le siège du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), à Ramallah. Ils entendaient protester contre l’arrestation d’Omar Nazzal, membre du secrétariat du Syndicat des journalistes palestiniens. Notre confrère se rendait à une conférence en Bosnie, répondant ainsi à l’invitation de la Fédération européenne des journalistes (FEJ), qui a condamné cette détention. Son président, Mogens Blicher Bjerregard, exige « la libération immédiate » de Nazzal. Il a été interpellé alors qu’il se trouvait à la frontière entre la Cisjordanie occupée et la Jordanie. Son épouse a indiqué qu’il avait d’abord été retenu au point de passage tenu par les Israéliens avant d’être arrêté. « Je n’ai aucune idée de son sort depuis qu’il m’a annoncé samedi par téléphone avoir été arrêté par Israël », a-t-elle déclaré, ajoutant ne pas savoir où il se trouvait actuellement.

Tel-Aviv accuse Palestine Al Yaum d’« inciter » les Palestiniens à la violence
Les journalistes palestiniens ont manifesté devant le CICR parce que c’est la seule organisation internationale habilitée à rendre visite aux Palestiniens détenus par les autorités israéliennes. Or, on n’a aucune nouvelle d’Omar Nazzal. « Nous avons expliqué au CICR qu’il fallait impérativement et rapidement rendre visite à Omar Nazzal pour connaître les conditions de son arrestation », a expliqué Moussa Chaar, membre du secrétariat général du syndicat. Un autre responsable syndical, Abou Bakr, a décrit l’arrestation de Nazzal comme « un nouveau crime dans la chaîne de crimes perpétrés par l’occupation contre les journalistes palestiniens ». En mars, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait dénoncé les « attaques continues » d’Israël contre les médias palestiniens.

Omar Nazzal est le rédacteur en chef de Palestine Al Yaum (« Palestine aujourd’hui »), une chaîne de télévision dont le bureau à Ramallah a récemment été fermé par la force par l’armée israélienne. Tel-Aviv accuse Palestine Al Yaum d’« inciter » les Palestiniens à la violence. L’incitation à la violence, dans le discours israélien, inclut toutes les dénonciations de l’occupation et de la colonisation. Outre Palestine Al Yaum, de nombreux médias palestiniens ont ainsi été fermés ces derniers mois, les locaux souvent saccagés et les ordinateurs emportés. Les journalistes palestiniens sont une cible évidente. Lors de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza en juillet 2014, quatorze d’entre eux avait été tués dans l’exercice de leur métier dans une insupportable indifférence générale.

Depuis 2015, quarante-trois journalistes ont été emprisonnés par les Israéliens

Ce sont pourtant eux qui, au péril de leur vie, rapportent des images souvent utilisées par les médias occidentaux sans que jamais leur nom n’apparaisse. Le comité des journalistes palestiniens de Gaza a également révélé qu’Israël empêchait tout matériel de protection des journalistes comme des gilets pare-balles et des casques, envoyés par des associations de solidarité, d’entrer dans la bande de Gaza.

Depuis octobre 2015, quarante-trois journalistes – dont deux reporters étrangers – ont été emprisonnés par les Israéliens (plusieurs, dont une femme, sont toujours enfermés), selon le Comité de soutien aux journalistes palestiniens, basé à New York. Des cas de torture et de négligences médicales ont été relevés. L’attaque contre les médias palestiniens, les arrestations et les interrogatoires s’inscrivent dans une volonté de faire taire les témoins des exactions pratiquées par l’armée d’occupation israélienne et les colons en Cisjordanie.

source : l’humanité