Israel multiplie les attaques contre les écoles palestiniennes

mardi 12 février 2019

Un rapport de l’ONU, ainsi que les enquêtes de B’Tselem et de Human Rights Watch, mettent en évidence les attaques de plus en plus nombreuses de l’armée et des colons contre les écoles en Cisjordanie et à Gaza, violant en permanence le droit à l’éducation des Palestiniens.

JPEG - 42.3 ko L’armée israélienne attaquant une école à Naplouse en octobre dernier ( Shadi Jarar’ah APA images)

L’armée israélienne a tiré sur trois collégiens, et en a blessé grièvement deux d’entre eux la semaine dernière, dans le village de Tuqu, près de Bethléem.

Mais ce genre d’attaques, qui n’est pas rapportée par les médias, s’est multiplié tout au long de l’année scolaire, les forces d’occupation agressant à coup de gaz lacrymogènes et de balles les élèves des écoles palestiniennes, ainsi que leurs professeurs.

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Quand ce n’est pas dans leurs établissements scolaires, c’est aux checkpoints, sur le chemin de leur école, ou en prêtant main forte aux colons, que l’armée les attaque, selon un rapport de représentants des Nations Unies.

Un rapport qui recense au moins "111 cas d’entraves à l’éducation en Cisjordanie, rien que dans les 4 derniers mois de l’année 2018."

"Et dans la moitié de ces cas, des balles réelles, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes ont été utilisés à l’intérieur ou à proximités des écoles palestiniennes, blessant des écoliers et perturbant leur enseignement".

L’armée d’occupation a en outre démoli 5 écoles palestiniennes en Cisjordanie, dont Jérusalem Est, en 2018 et 50 autres sont menacées de démolition.

JPEG - 48.7 ko École dans la rue, du fait d’une démolition

“Le collège d’Orief près de Naplouse a également été contraint de fermer ses portes et suspendre l’enseignement à deux reprises, en raison des violences exercées par les colons qui ont amené plusieurs enfants à être hospitalisés pour de multiples blessures dont certaines par balles", souligne le même rapport.

"Et à Hébron où les Palestiniens subissent constamment l’agressivité des colons, les jets de gaz lacrymogènes sont courants autour des écoles et aux checkpoints. Une école de cette ville a été confronté 20 fois, en 2018, aux violences des colons".

JPEG - 41.8 ko Soldats postés sur le toit d’une école

L’ONG israélienne B’tselem a produit des vidéos montrant l’armée détenir des enfants de moins de 12 ans, et les soumettre à des interrogatoires sans la présence de leurs parents ou d’un adulte. Certains ont été gardés 24 H, menottés, sans nourriture et sans boisson, puis déposés à l’entrée du camp de réfugiés d’ al-Arroub, avec quelques coups assénés en primes avant de leur ôter les menottes".

En outre, fait observer le rapport, plus d’un tiers des enfants palestiniens de la zone C (entièrement administrée par Israël et représentant plus de 60 % de la Cisjordanie) n’ont pas d’écoles primaires, et 1700 enfants sont obligés de marcher un minimum de 5 km pour se rendre à l’école la plus proche, en faisant force détours en raions des barrages et routes fermées par l’armée.

“Ces distances et la peur que leurs enfants soient agressés par des colons ou des soldats sur leur chemin, amènes des parents à retirer leurs enfants de l’école", témoigne Human Rights Watchs.

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A Gaza également les forces d’occupation perturbent l’éducation des enfants.

JPEG - 20.1 ko École de l’UNRWA bombardée par Israël

Sans parler des bombardements massifs de l’été 2014, qui ont entraîné la destruction de nombreuses écoles et des dégâts importants pour la moitié des écoles de Gaza, les établissements scolaires ont été amenés à fermer leurs portes à plusieurs reprises en 2018, notamment en novembre dernier lors des bombardements israéliens.

“Le blocus imposé et la restriction des matériels de constructions, ainsi que le manque d’argent, ont empêché la reconstruction de ces écoles", ajoute Human Rights Watch.

"Et Israel qui a prétendu à plusieurs reprises que des écoles de Gaza, dont celles de l’UNRWA, servaient d’abris à des combattants palestiniens, n’a jamais apporté la moindre preuve pour une telle affirmation’, souligne Human Rights Watch.

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
CAPJPO-EuroPalestine