Israël tente de pousser à la guerre avec l’Iran – et cela n’inquiète pas vraiment la presse américaine

lundi 17 janvier 2022

De hauts responsables israéliens, actuellement en visite officielle à Washington, font pression pour une action militaire américaine contre l’Iran. Il s’agit d’une provocation dangereuse qui devrait faire l’objet d’une information générale.

JPEG - 48.8 ko (Crédit : ministère de la Défense)

Si vous cherchez, vous ne trouverez pratiquement aucun article dans les médias américains sur les hauts responsables israéliens qui se sont rendus à Washington cette semaine pour demander des frappes militaires contre l’Iran, augmentant ainsi le risque de déclencher une guerre. Pourtant, c’est exactement ce qui s’est passé.

La presse israélienne a largement rapporté cette semaine que le ministre de la Défense, Benny Gantz, et le chef des services d’espionnage, David Barnea, avaient rencontré jeudi des responsables de l’administration Biden afin de faire pression en faveur d’une politique américaine plus agressive à l’égard de l’Iran, alors que des négociations difficiles ont repris cette semaine sur le rétablissement du Plan d’action global conjoint (JCPOA), ou accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015. Selon les rapports, Gantz et Barnea ont insisté auprès des responsables américains pour qu’ils soutiennent les efforts visant à rétablir l’accord par une démonstration de force sous la forme de sanctions plus sévères, voire de frappes sur des cibles iraniennes.

Cette pression est une réponse aux demandes plus agressives du nouveau gouvernement conservateur iranien dans les négociations de la semaine dernière, exigeant d’abord que tout ce qui a été couvert dans les négociations passées soit sur la table pour une renégociation, avant de revenir quelque peu sur cette position dimanche. Mais elle s’inscrit également dans un schéma d’agression israélien, les responsables ayant menacé à plusieurs reprises et parfois mené à bien des attaques contre des cibles iraniennes au cours des négociations bloquées cette année, la plus récente ayant touché mardi une cargaison d’armes iraniennes en Syrie.

Il est peu probable qu’Israël tienne bon seul dans un conflit militaire avec l’Iran – en fait, même l’armée américaine aurait du mal – ou qu’il mène une attaque à l’intérieur des frontières iraniennes sans le feu vert des États-Unis. D’où la nécessité de convaincre les responsables de Biden de cette idée. Mais les attaques d’Israël à l’extérieur des frontières de l’Iran ont à elles seules le potentiel d’enflammer un conflit plus grave, comme lorsqu’une frappe d’octobre sur les forces soutenues par l’Iran en Syrie a conduit, pour la première fois, à une attaque contre une base américaine dans ce pays en proie au conflit, aux mains de complices iraniens présumés.

La politique iranienne a été l’un des points centraux des interventions israéliennes dans la politique américaine – ou ce que l’on appelle, dans d’autres contextes, « cibler notre démocratie ». Si certaines de ces interventions ont été infructueuses, comme lorsque l’ancien Premier ministre de droite dure Benjamin Netanyahou a publié un discours sans précédent au Congrès pour plaider contre l’accord sur l’Iran avant qu’il ne soit approuvé, d’autres ont fonctionné, comme lorsque le lobbying israélien a persuadé Donald Trump de se retirer de l’accord en 2018, ce que les responsables israéliens regrettent aujourd’hui ouvertement.

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