J Street veut que les États-Unis pensent au-delà de la solution à deux États

samedi 15 mai 2021

La réalité d’un seul État s’aggravant en Israël-Palestine, le groupe de pression s’éloigne du modèle qu’il a défendu pendant des années. Il se tourne désormais vers une nouvelle solution : la confédération.

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Quand J Street a été créée en 2007, elle avait pour but d’être un foyer pour la communauté américaine « pour Israël, pour la paix » en se consacrant à la promotion d’une solution à deux États tout en dénonçant aussi l’occupation israélienne et le développement de la colonisation. Quatorze ans après, le groupe de pression s’est imposé comme une institution majeure, influençant les législateurs du Capitole et en attirant des orateurs de renom à son congrès annuel. Pourtant, alors que les politiques israéliennes d’occupation et d’annexion s’aggravent, l’objectif de partition du territoire et de création d’un État palestinien n’est nulle part en vue.

Il semble maintenant que J Street soit en train de s’adapter aux réalités du terrain et elle pourrait être prête à abandonner la formule classique des deux États. Mais ce changement a donné lieu à des débats internes pendant plusieurs années, soulignant le conservatisme relatif de l’organisation quant aux solutions politiques au conflit.

J Street profitera de son congrès national de cette année, qui se tiendra virtuellement les 18 et 19 avril avec un éventail de politiciens et de dirigeants américains, israéliens et palestiniens de premier plan, pour exposer les principes et les politiques qu’il espère voir l’administration Biden poursuivre pour relancer les efforts de paix au Moyen-Orient. Selon le Président de J Street, Jeremy Ben-Ami, cela comprend une discussion approfondie sur une nouvelle voie éventuelle : une confédération israélo-palestinienne.

« Nous n’arrivons à rien avec les concepts traditionnels, alors peut-être que le fait d’avoir ces conversations permettra de briser certains de ces blocages », a déclaré Ben-Ami à +972 Magazine. « Je la vois (la confédération) comme une extension vraiment créative de la discussion sur les deux États, qui permet de dépasser certaines des limites qui ont pu nous empêcher de parvenir à une solution ».

Bien que le modèle de confédération partage des principes de base avec l’approche à deux États, ses partisans les plus ardents envisagent un résultat radicalement différent.Ce cadre reflète celui de l’Union européenne, dans lequel les citoyens d’États vaguement associés - dans ce cas, Israël et une future Palestine - jouiraient de la liberté de mouvement, de frontières poreuses, d’une certaine forme de droits de résidence transfrontaliers et d’une capitale commune à Jérusalem . Il accorderait incidemment aux réfugiés palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza le droit de retour et de devenir des résidents permanents à l’intérieur de l’État d’Israël, tout en évitant une évacuation massive des colons israéliens en Cisjordanie en leur permettant de devenir des résidents dans un État palestinien.

Les partisans de la confédération affirment qu’elle changerait la nature de ce conflit insoluble, en le faisant passer d’une situation de droits de l’homme et d’autodétermination nationale à une situation centrée sur les droits civils et l’équité économique.

Jouer la défense

Depuis sa création, J Street a considérablement modifié ce que la communauté juive traditionnelle considère comme un discours acceptable sur Israël, en aidant à séparer les critiques de l’occupation et du gouvernement israélien des accusations d’antisémitisme.

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