Jérusalem. Les États-Unis à nouveau isolés à l’Onu

vendredi 22 décembre 2017

Les menaces financières contre les pays opposés à leur position n’y ont rien fait : les États-Unis ont essuyé, ce jeudi, à l’Assemblée générale de l’Onu, une large condamnation de leur reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Sur les 193 pays membres des Nations unies, 128 ont voté, hier, en faveur d’une résolution condamnant la décision annoncée le 6 décembre par Donald Trump sur Jérusalem, à rebours de la position américaine traditionnelle et du consensus de la communauté internationale. Seulement neuf pays (États-Unis, Israël, Guatemala, Honduras, Togo, Micronésie, Nauru, Palaos et îles Marshall) ont voté contre ce texte.

Signe que les menaces et pressions de Washington semblent avoir pesé, 35 États se sont abstenus et 21 n’ont pas pris part au scrutin.Le vote n’est pas contraignant et l’administration américaine a fait savoir qu’elle ne changerait pas d’avis.

En vert pour (128), en rouge contre (9), abstention en jaune. "Cent vingt-huit voix contre neuf, c’est un revers cinglant pour les Etats-Unis d’Amérique", a-t-il dit à l’AFP au sujet du résultat du scrutin au sein de l’Assemblée générale, qui réunit 193 pays.

Pour ce qui est de l’UE, malheureusement Israël a réussi à obtenir l’abstention de : Croatie, Tchéquie, Hongrie, Lettonie, Pologne et Roumanie par contre tous les autres (France, RU, Allemagne, Italie, Espagne...) ont voté pour y compris Slovaquie, Bulgarie, Estonie et Lituanie..
Ailleurs, noter que les 2 Corées ont joint leurs votes et voté pour.
La liste des 9 contre : Guatemala et Honduras, 4 micro Etats du Pacifique : Iles Marshall, Micronésie, Nauru et Palau, Togo, EU, Israël.

« Les États-Unis se souviendront de cette journée qui les a vus cloués au pilori devant l’Assemblée générale pour le seul fait d’exercer notre droit de pays souverain », a déclaré l’ambassadrice américaine à l’Onu, Nikki Haley. « Nous nous en souviendrons quand on nous demandera, encore une fois, de verser la plus importante contribution » financière à l’Onu, a-t-elle lancé, menaçant à nouveau de « mieux dépenser » l’argent des Américains à l’avenir.

« Une insulte que nous n’oublierons pas »

Les États-Unis ne cachent pas leur colère depuis un premier vote, lundi, au niveau du Conseil de sécurité. Ce vote « est une insulte que nous n’oublierons pas », avait déclaré, l’oeil noir, Nikki Haley à ses quatorze partenaires du Conseil, dont ses alliés européens, qui avaient unanimement approuvé la condamnation de la décision américaine. Cette unité avait résonné comme un premier cinglant désaveu pour Washington.

« Aucune résolution de l’Assemblée générale ne nous chassera de Jérusalem », a déclaré hier l’ambassadeur d’Israël, Danny Danon, au pupitre de l’Onu. La victoire symbolique d’hier « réaffirme que la juste cause des Palestiniens bénéficie du soutien du droit international », a, pour sa part, réagi le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, qui espère ainsi maximiser son poids lors d’une éventuelle reprise du processus de paix.

source :le Télégramme


[*Notre article du 19 décembre 2017*]

Les Etats-Unis ont mis, lundi 18 décembre 2017 en soirée, leur veto à une résolution de l’ONU condamnant leur reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, en se montrant menaçants à l’égard de leurs 14 partenaires au Conseil de sécurité qui ont voté pour le texte.

Ce vote unanime, y compris de la Russie ou de la Chine, ainsi que de la France et du Royaume-Uni - les deux plus proches alliés européens des Etats-Unis -, a été dénoncé par l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley. C’« est une insulte et un camouflet que nous n’oublierons pas », a-t-elle lancé, le regard noir.

La diplomate n’a pas précisé si les Etats-Unis prendraient des mesures de rétorsion ou pousseraient davantage à une diminution de leur participation au financement de l’ONU dont ils sont les premiers contributeurs.

Présenté par l’Egypte, qui a dénoncé les « graves répercussions » de l’initiative américaine, le texte réclamait que la décision récente du président républicain Donald Trump soit révoquée. La reconnaissance a déclenché la colère des Palestiniens, des manifestations dans le monde musulman et une réprobation quasi unanime de la communauté internationale.

Le statut de Jérusalem « doit être résolu par la négociation », soulignait le texte, évoquant de « profonds regrets concernant les récentes décisions sur Jérusalem », sans toutefois mentionner les Etats-Unis. « Toute décision ou action visant à altérer le caractère, le statut ou la composition démographique » de Jérusalem « n’a pas de force légale, est nulle et non avenue et doit être révoquée », ajoutait-il.

Bar de l’ONU

Le veto américain a été salué par Israël. « Merci madame l’ambassadrice Haley » et « président Trump », « vous avez allumé une bougie de vérité », « dissipé les ténèbres », a réagi sur Twitter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Pendant une semaine, la rédaction du texte a donné lieu à d’intenses négociations, y compris lors de réceptions au bar de l’ONU, entre la représentation diplomatique palestinienne, ayant rang d’observateur, et plusieurs pays arabes et européens.

L’objectif était « d’avoir 14 votes pour » face aux Etats-Unis, ont expliqué à l’AFP des diplomates. Pour cela, certaines ardeurs palestiniennes à un premier texte plus fort datant du 11 décembre, qui citait nommément les Etats-Unis, ont dû être réfrénées.

Avec ce processus, même sanctionné au final par un veto, il s’agissait aussi de faire pression sur l’administration américaine et ses futures discussions avec les deux parties afin que les droits des Palestiniens soient davantage pris en compte, selon les mêmes sources. Il fallait enfin souligner que les Etats-Unis bafouaient une série de résolutions sur le conflit au Proche-Orient.

Avant le vote, Nikki Haley avait accusé les Nations unies d’avoir fait « obstacle » à la recherche d’un accord de paix et de « parti pris » en rejetant « la faute sur les Israéliens ». Washington continue de chercher « un accord de paix durable » au Proche-Orient, a-t-elle assuré.

Le 8 décembre, deux jours après l’annonce américaine sur Jérusalem, le Conseil de sécurité avait déjà montré l’isolement des Etats-Unis lors d’une réunion convoquée en urgence.

Après le Conseil de sécurité, les Palestiniens ont annoncé un prochain scrutin à l’Assemblée générale de l’ONU (193 pays). Il n’y a toutefois pas dans cette enceinte de droit de veto et ses textes sont sans valeur contraignante.

Washington médiateur ? Fou

Le texte soumis lundi commençait par un paragraphe rappelant dix résolutions de l’ONU adoptées entre 1967 et 2016 et affirmant que la question de Jérusalem doit faire partie d’un accord de paix final.

Celle approuvée en 1980, visant la colonisation de territoires, déclare que « toutes les mesures et actions législatives et administratives prises par Israël, puissance occupante, qui visent à modifier le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem n’ont aucune validité juridique ».

Les Etats-Unis s’étaient alors abstenus, permettant l’adoption du texte.

Pour Paris et Londres, Jérusalem est « une clé » pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant en paix côte à côte.

« Sans accord sur Jérusalem, il n’y aura pas d’accord de paix », a fait valoir l’ambassadeur français, François Delattre, rappelant le « consensus international » sur « une solution à deux Etats ». « Les Etats-Unis continueront à jouer un rôle extrêmement important dans la recherche de la paix au Proche-Orient », a estimé son homologue britannique, Matthew Rycroft.

Il faudrait être « fou » pour laisser les Etats-Unis jouer à nouveau les médiateurs de paix, a rétorqué le président palestinien Mahmoud Abbas, pour qui les Etats-Unis sont décrédibilisés dans ce rôle.

Une visite prévue cette semaine au Proche-Orient du vice-président américain Mike Pence a par ailleurs été reportée lundi, officiellement en raison d’une question de politique intérieure.

Comme la Turquie, les Palestiniens ont jugé « inacceptable » le veto américain et affirmé que les Etats-Unis violaient le droit international. « Notre position est en plein accord avec les résolutions précédentes du Conseil de sécurité », a toutefois affirmé Nikki Haley, en soulignant soutenir « le statut (actuel) des lieux saints » et « la solution à deux Etats si les deux parties la souhaitent ».

Israël a annexé la partie orientale de Jérusalem, dont elle a pris le contrôle pendant la guerre de 1967, puis voté une loi faisant de la Ville sainte sa capitale « indivisible ». Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale et les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur Etat.

Euronews (nécessité d’activer le son pour entendre le message)


C’est reparti ! Plusieurs pays de l’Océanie (appelé aussi les Nations du Sud du Pacifique) ou quel que soit le nom que vous souhaitez donner à cette vaste et belle mais dévastée région du monde, ont voté « pour Israël », pour la résolution proposée par les États-Unis aux Nations Unies et donc « contre la Palestine ».

Est-ce que les pays insulaires faiblement peuplés perdus au milieu d’une étendue d’eau considérable, sont devenus fous ?

Après toutes ces terribles expériences nucléaires menées sur leurs territoires, contre leur population, par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ; les populations locales peuvent-elles sincèrement croire que la vérité telle que perçue par Washington est la seule vérité légitime au monde ?

Avec le néocolonialisme, qui est en cours d’implémentation par l’Australie, la nouvelle Zélande et la France et bien sûr les Etats-Unis, est-ce que les populations de la Polynésie, la Mélanésie et la Micronésie sont-elles devenues aveugles ?

Après une dépendance totale, après des décennies d’humiliation et de quasi-esclavage, est-ce que les habitants de l’Océanie croient que leurs compagnons d’infortune en Palestine n’ont pas le droit de vivre dans leur propre pays, sans fil barbelé ; qu’ils ne doivent pas avoir leur propre capitale historique ?

La réponse à toutes ces questions est, effectivement, « Non ».

Ils font ce qu’ils font, simplement et seulement parce qu’ils n’ont pas le choix.

Quand je travaillais sur mon livre Oceania et voyageait partout dans le Pacifique Sud, j’ai rendu visite à un prêtre Jésuite ainsi qu’à l’éminent intellectuel de la région, Francis X. Hezel. Notre rencontre a eu lieu dans la capitale des États fédérés de Micronésie (FSM) – Pohnpei.

Le père Hezel a accumulé une importante quantité de matériaux et documents dans son archive privé, prouvant, sans aucun doute, que l’occupation américaine de la Micronésie après la Seconde Guerre Mondiale, a mené à une baisse considérable de l’espérance de vie et du niveau de vie des habitants de l’ile. Il expliqua :

« La vie ici est devenue plus courte, et bien pire que sous la domination de l’empire Japonais. Et ce n’était pas de la « propagande communiste ». C’est écrit ici même, dans le rapport produit durant cette période par le département de l’état américain. »

Mais revenons au vote, ou ce qui est souvent appelé « vente des votes », le Père Hezel offrit une histoire très explicite pour illustrer cette réalité :

« Un jour, j’ai eu toute une équipe de télévision israélienne dans mon bureau. Je n’avais aucune idée de ce qu’ils faisaient là. Pourquoi voyageraient-ils aussi loin, dans un petit pays insignifiant ? J’ai finalement compris : le public israélien était fasciné par cet endroit, il voulait savoir qui étaient ces gens qui continuaient à voter contre la plupart des résolutions du conseil de sécurité de l’ONU, soutenant ainsi Israël et les États-Unis contre le monde entier. »

Dans mon livre l’Océanie, j’ai écrit plus tard :
« Les votes à l’ONU des iles du Pacifique sont ouvertement à la vente, particulièrement quand la paix au Moyen-Orient est l’enjeu ». Afin d’illustrer l’absurdité du jeu : au moment où plusieurs pays de la région sont devenus inhabitables à cause du réchauffement climatique, Nauru et Kiribati, eux-mêmes faisant partie des nations qui sont entrain de couler, ont voté contre le protocole de Kyoto.

Mais ce n’est pas seulement le profit qui pousse les petites nations de l’Océanie à vendre leurs votes ; c’est aussi la crainte de représailles.

Les peuples des îles du Pacifique sont en train de vendre leurs votes pour le profit ou par peur. Le monde occidental les utilise aussi dans le but d’isoler la Chine.

Actuellement, six pays de l’Océanie ont établi des relations diplomatiques pleines et entières avec Taiwan, encouragés par l’Occident, comme me l’a décrit l’ancien ministre des affaires étrangères, Tony Brum.

Ces pays sont : Kiribati, Les îles Marshall, Nauru, Palaos, les îles Salomon et Tuvalu.
Au moins trois d’entre eux –Tuvalu, les îles Marshall et Kiribati – sont en première ligne du désastre du changement climatique : ils deviennent inhabitables à cause du réchauffement climatique et de la montée du niveau de la mer.

La Chine est le seul pays qui a fait preuve d’altruisme, en voulant aider les pays de l’Océanie : en construisant des murs anti tsunami, en plantant des palétuviers, en surélevant des écoles, des hôpitaux et des édifices gouvernementaux ou en construisant des installations sportives dans des endroits où environ 90% des adultes souffrent de diabète, souvent dû au déversement de la nourriture la plus malsaine provenant des USA, d’Australie et d’ailleurs.

Plus la Chine réussissait à aider les nations du Pacifique Sud, plus Taiwan était ‘encouragé’ par l’Occident à corrompre l’élite locale et à repousser la Chine. Tout pays qui reconnaît Taiwan comme pays indépendant voyait ses relations diplomatiques immédiatement rompues avec la Chine. Tout le monde le sait. Et aucun pays occidental ne voudrait franchir ce pas insensé.

Après que la Chine se retirera, les pays de l’Océanie ne compteront que sur une « aide étrangère » lamentable, cynique et hypocrite offerte par l’Occident. Pendant que leurs leaders corrompus négocient le ‘projet d’évacuation’ final avec la nouvelle Zélande et l’Australie, des pays entiers comme Tuvalu pourraient être bientôt contraints de déménager à l’étranger.

La vente des votes par les nations des îles du Pacifique Sud paraît honteuse, mais en fait, ce n’est rien d’autre qu’un acte de total désespoir.

L’Empire a atteint une grande maîtrise dans la mise en place de la stratégie « diviser pour régner ».

Les victimes, souvent sans défense et pillés, sont forcés de voter contre ceux qui souffrent d’un destin similaire de l’autre côté du monde.

Les peuples de l’Océanie, qui sont habituellement de grands marins, sont entourés par la plus vaste étendue d’eau sur la terre, mais en même temps ils sont confinés dans de petites bandes de terre, souvent marqués par les bases militaires occidentales.

Les déchets et pourritures sont partout. Le désespoir est de mise.

L’Océanie ne connaît presque rien de la ‘Palestine moderne’. Les Palestiniens ne connaissent presque rien de l’Océanie.
L’Empire semble muet, mais il ne l’est pas. Il est ‘seulement‘ malveillant. Il connaît tout sur les deux régions du monde. Et il les torture inlassablement avec un plaisir sadique et pervers.

Andre Vltchek
Extraits d’un article original en anglais : Palestine, Israel, the US, and How the South Pacific Countries Are Selling Their Votes
Traduit de l’anglais par le collectif Investig’Action

Andre Vltchek est un philosophe, romancier, réalisateur et journaliste d’investigation. Il a couvert des guerres et des conflits dans des douzaines de pays. Trois de ses derniers livres sont : son hommage “The Great October Socialist Revolution”, un roman révolutionnaire, “Aurora” et un bestseller politique : “Exposing Lies Of The Empire”.

source : mondialisation.ca