Jérusalem : la fin des aides américaines, catastrophe pour les hôpitaux palestiniens

jeudi 27 septembre 2018

Pour les directeurs des six hôpitaux de Jérusalem-Est, la décision de l’administration Trump de couper une aide de 25 millions de dollars – destinée aux centres hospitaliers palestiniens de la ville – est un véritable arrêt de mort pour leurs patients.

JPEG - 66.5 ko Des enfants Palestiniens sont soignés à l’hôpital Augusta Victoria, à Jérusalem-Est, le 10 septembre 2018

Ces hôpitaux desservent non seulement la partie orientale de Jérusalem, mais également la Cisjordanie et la bande de Gaza. En tout, 5 millions de palestiniens sont touchés. « C’est une décision catastrophique », affirme Walid Nammour, qui dirige l’hôpital Augusta Victoria du mont des oliviers.

« Quand une décision de ce genre est prise cela signifie que ces gens, nos patients, vont devoir mourir », s’alarme le praticien, qui souligne qu’il « s’agit de cas très sérieux qui demandent une attention immédiate ». Il ne « pensait pas » que cette somme de 25 millions de dollars serait touchée « parce qu’il s’agit d’enfants ».

Appel à l’aide

Les directeurs des hôpitaux lancent un appel aux autorités palestiniennes et à la communauté internationale pour trouver une solution immédiate à la crise financière. Ils demandent également un support à plus long terme pour permettre la stabilité du système hospitalier palestinien.

Un appel entendu en partie par le gouvernement de Ramallah qui indique qu’une somme pourrait être débloquée pour les hôpitaux de Jérusalem-Est, pour contrer ce qui est qualifié de chantage américain.

RFI - correspondant à Jérusalem, Michel Paul


Les hôpitaux palestiniens de Jérusalems occupé ont condamné lundi la décision américaine de leur couper 25 millions de dollars d’aide, mais espèrent surmonter cette perte grâce à l’aide de l’Autorité palestinienne et de la communauté internationale.

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Les six hôpitaux concernés à Jérusalem occupée "regrettent profondément" cette décision, a indiqué Walid Nammour, un responsable du réseau associant ces établissements, cité par des médias locaux.

L’administration américaine a annoncé samedi dernier la suppression de cette aide, considérée comme une mesure de "rétorsion" suite à la décision prise par la direction politique palestinienne de parler aux Américains depuis décembre 2017 en raison de son soutien affiché à Israël.

Les Etats Unis avaient annoncé également qu’elles ne financeraient plus l’agence onusienne UNRWA prodiguant ses services à des millions de réfugiés palestiniens, une semaine après avoir supprimé plus de 200 millions de dollars (170 millions d’euros) d’aide aux Palestiniens.

L’Autorité palestinienne, qui avait dénoncé un "chantage minable", a annoncé dimanche dernier son intention d’apporter une aide financière à ces hôpitaux confrontés à "de graves problèmes de liquidités et à la remise en question de traitements médicaux vitaux", a souligné Walid Nammour.

Certains de ces soins n’étant disponibles qu’à Jérusalem occupée, c’est la santé des cinq millions de Palestiniens des Territoires de Cisjordanie occupée et de la bande de Ghaza sous blocus qui était en jeu, a-t-il fait savoir.

S’agissant de l’annonce faite par l’Autorité palestinienne de compenser le déficit engendré par l’arrêt de l’aide américaine, le responsable du réseau des hôpitaux palestiniens s’est réjoui affirmant qu’il s’agissait d’une "excellente nouvelle pour nous".

"Nous pouvons continuer à offrir des services essentiels qui ne sont pas disponibles dans d’autres hôpitaux à Ghaza ou en Cisjordanie", a-t-il mentionné.

Dans ce contexte, le réseau des hôpitaux de Jérusalem occupée a appelé l’Union européenne et les pays arabes à aider l’Autorité palestinienne.