Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien

vendredi 27 novembre 2015

Le 29 novembre, Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, est la date anniversaire de l’adoption en 1947 de la résolution 181, qui prévoyait la création en Palestine d’un « État juif » et d’un « État arabe », Jérusalem étant placée sous un régime international spécial comme corpus separatum.
A cette occasion écrivons à François Hollande, envoyons lui un message :
secretariat.president@elysee.fr

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Monsieur le Président de la République,
Ce 29 novembre marquant la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, c’est en tant que citoyen-ne concerné-e par la situation dramatique en Palestine et Israël que je souhaite vous interpeller.

Durant des décennies Israël a créé un état de fait en Palestine ; expulsions, annexion, occupation, colonisation, répression et discrimination ont été imposées en toute impunité. Aujourd’hui les Palestiniens sont privés de leurs droits les plus fondamentaux : libertés d’expression, de circulation, de manifestation, droits économiques, sociaux, culturels, religieux, droit à l’éducation, la santé et à la sécurité ou tout simplement à la liberté.

Plusieurs accords visant à un règlement du conflit ont été manqués ou non respectés, faute de réelle volonté politique de la part des gouvernements israéliens, d’implication véritable de nombreux Etats sur la base du droit international et des résolutions des Nations unies, et par la faiblesse des dirigeants palestiniens. Les efforts diplomatiques observés ces dernières années n’ont pas de sens si les droits des Palestiniens ne sont pas garantis et si la communauté internationale se plie aux exigences d’Israël et se tait devant des violations manifestes du droit international.

Je salue la décision de l’Union européenne (UE) appuyée par la France d’appliquer une politique de différenciation entre Israël et ses colonies à travers sa demande d’étiquetage différencié des produits en provenance des colonies. Ceci marque une première étape importante pour le respect du droit international. Si l’objectif est d’appliquer le droit international existant et de faire cesser la colonisation du Territoire palestinien occupé, l’Etat français doit aller au bout de sa démarche en interdisant l’entrée sur son territoire des produits des colonies et en excluant les colonies de ses accords bilatéraux avec Israël. Je demande également à l’Etat français, qui a publié en juin 2014 un avis aux entreprises les alertant des risques à investir dans les colonies, d’aller plus loin pour que l’ensemble des entreprises cessent immédiatement toute relation commerciale avec les colonies.

Parallèlement, un deuxième volet de mesures s’impose pour mettre un terme à l’impunité d’Israël. Il faut exiger la levée du blocus de la Bande de Gaza et l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, avec un échéancier contraignant ; et prévoir des sanctions progressives contre le gouvernement israélien s’il ne s’y conforme pas, à l’image de celles que l’UE a su prendre à l’encontre de la Russie concernant sa politique en Crimée.
De telles mesures redonneraient un sens à cette journée de solidarité avec le peuple palestinien. La société civile peut porter cette solidarité, mais l’Etat français doit jouer son rôle et agir, comme il y est tenu en tant que garant du droit international.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.