Jusqu’où se soumettre ?

samedi 11 février 2023

Mohamed Samer Houshieh (22 ans) et Fouad Abed (25 ans), Jénine ; Adam Ayyad (15 ans), camp de Deisheh ; Amer Abu Zeïtoun (16 ans), camp de Balata ; Ahmed Abu Jneed (21 ans), camp de Balata ; Sanad Mohammad Samamra (19 ans), Hébron ; Samir Aslan (41ans), camp de Qalandia ; Abd al-Hadi Fakhri Nazzal (19 ans) et Habib Muhammad Abdul Rahman Kamil (25 ans), Qabatya ; Yazan al-Ja’bari, al-Yamoun ; Azzedin Hamamra et Amjad Khalilia, Jab’a ; Ahmad Hassan Kahla (45 ans), Silwab ; Omar al Khammour (14 ans), camp de Deisheh ; Hamdi Abu Dia, Halhoul ; Adham Jabarin et Jawad Bawaqteh, Jénine ; Tareq Ma’ali (42 ans), Ras Karkar ; Aref Lahlouh (20 ans), Qalqilya ; Mohammed Ali Salah (16 ans), camp de Shuafat ; Youssef M’hissen (22 ans), El Ram ; Nour Ghaneim, Moatasem Abu Al-Hassan, Wassim Ja’as, Ezzeddin Salahat, Abdullah Al Ghoul, Mohammed Sobh, Saeb Azriqi, Mohammed Ghneim, Majda Abid Umm Ziyad, Jénine ; Nayef al’Aouidat (13 ans), Gaza ; Wadi’a Abu Rmouz (16 ans), Silwan ; Karam Ali Suleiman (18 ans) ; Nassim Salman Abu Fuda (26 ans), Hébron ; Omar al Saâdi, Jénine ; Eli et Natali Mizrahi (48 et 45 ans) ; Rafael Ben Eliyahu (56 ans) ; Asher Natan (14 ans) ; Shaul Hai (68 ans) ; Irina Korolova ; et Ilya Sosansky (26 ans), colonie de Neve yakov à Jérusalem-Est.

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Monsieur le Président,

Voici la liste des personnes assassinées depuis le début de l’année, toutes dans les territoires occupés, toutes victimes de la colonisation israélienne. Et c’est sans compter les démolitions de maisons, les dizaines de blessés, les attaques contre les lieux de cultes chrétiens, l’expulsion de son pays du défenseur des droits Salah Hamouri, les milliers de prisonniers politiques et les frappes sur la bande de Gaza sous blocus depuis presque 16 ans.

Monsieur le Président, comment pouvez-vous recevoir le chef du nouveau gouvernement d’extrême droite ouvertement raciste responsable de ces crimes de guerre, qui affiche clairement sa volonté d’accaparer l’intégralité de la Palestine historique et nie l’existence du peuple palestinien sur sa terre ? Cette politique, si elle est d’une extrême violence pour le peuple palestinien est aussi dangereuse pour le peuple israélien.

Monsieur le Président, pour quelle raison la France couvre-t-elle ces violations du droit international ?

Monsieur le Président, pour quelles raisons la France refuse-t-elle de sanctionner et se contente de « déplorer » ?

Monsieur le Président, pourquoi la France coopère-t-elle, y compris sur le plan militaire, avec Israël ?

Monsieur le Président, pourquoi la France s’aligne-t-elle ainsi sur les États-Unis s’agissant de questions aussi fondamentales et s’est ainsi abstenue lors du dernier vote à l’ONU demandant que la CPI donne un avis consultatif sur l’occupation israélienne ?

Monsieur le Président, comment, en continuant de soutenir de fait le gouvernement israélien et la politique américaine (les accords d’Abraham) qui ont enterré la solution à deux États, la France compte-elle la faire aboutir et faire respecter le droit et les résolutions internationales ?

Monsieur le Président, pourquoi succombez vous aux pressions de l’ambassade de l’État d’Israël en criminalisant le mouvement de solidarité comme ça a été le cas à Lyon, il y a quelques jours, où la préfecture a demandé l’annulation d’un débat où Salah Hamouri était invité, alors que vous aviez condamné vous-même l’expulsion de monsieur Hamouri ?

Le PCF s’indigne de voir reçu à l’Élysée le Premier ministre de l’État d’Israël – Premier ministre qui, par des manœuvres largement condamnées dans son propre pays, a donné le pouvoir à des ministres officiellement racistes – et de l’assurer du soutien de la France dans ce qu’il qualifie de lutte contre le terrorisme.

Comment en est-on arrivé là ? Alors que la France, dans son ambition affichée de pays des droits de l’homme, s’honorerait en soutenant l’exigence de protection du peuple palestinien, en reconnaissant enfin l’État de Palestine et en mettant en place des sanctions contre l’État d’Israël tant qu’il ne respectera pas le droit international.

Mathilde Caroly,
responsable du collectif Palestine
et membre de la commission des relations internationales du PCF