L’histoire douloureuse mais inspirante de la communauté Lasaifer, dans les collines du sud d’Hébron

samedi 26 mai 2018

Installés dans les collines du sud d’Hébron, les 75 citoyens de tous âges de la communauté vivent de l’agriculture et de l’élevage. Ce sont des gens très simples, chaleureux, accueillants et généreux, mais surtout, très très très résilients. Leurs parents et grands-parents vivaient dans un petit village appelé Al-Qaryatain, à environ 2 kms à l’est de cette communauté, mais ils en ont été chassés sous la menace des fusils par les gangs armés sionistes en 1948.

JPEG - 39.5 ko Younes Arar fait un selfie avec des membres du village.

Ils ont donc fui vers une autre partie de leur terre, pas trop loin de leur village appelé Lasaifer, et ils ont habité dans des grottes parce qu’à l’époque, ils n’avaient pas d’autre choix.

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Plus tard, en 1967, lorsque les envahisseurs sionistes ont occupé le reste de la Palestine, ils ont construit un camp militaire juste à côté de cette communauté, ils ont essayé de les en chasser en pillant leur terre et en les empêchant de développer leur communauté en termes d’infrastructures, de services et de constructions. Depuis, ils vivent toujours dans les grottes et dans des structures très simples en fer car les autorités d’occupation ne les autorisent à installer aucune construction, ni réseau d’eau et d’électricité, ni infrastructure, ni école, ni centre de soins, rien, absolument rien, dans une tentative permanente de les faire partir.

Imaginez cela, les réseaux d’eau et d’électricité ne sont qu’à quelques mètres mais ils n’ont pas l’autorisation de les utiliser, et s’ils le font, ils encourent des amendes et probablement des peines de prison, seul les colonisateurs étrangers illégaux ont ce droit.

Une colonie sioniste illégale, Bait Ya’ir, a été construite sur des terres agricoles de la communauté Lasaifer. Elle est peuplée de colons juifs européens extrémistes, qui attaquent constamment cette petite communauté palestinienne.

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Un checkpoint militaire a été construit à l’unique entrée du village. Tous les membres de la communauté ont un permis spécial qui leur permet d’aller à leur village de Lasaifer, personne d’autre n’est autorisé à y aller à moins d’avoir un parent ou un ami. Ils m’ont fait l’honneur de m’inviter, j’ai passé une demi-journée avec eux, j’ai pu écouter leurs histoires d’interminables souffrances, ils m’ont fait visiter l’endroit, j’ai pris note de leurs besoins, j’ai diné à leur table, joué avec leurs enfants et j’ai promis de faire tout ce que je pourrais pour faire connaître leur histoire.

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Je leur ai demandé, « Pourquoi ne vivez-vous pas dans un endroit où vous auriez une vie meilleure ? », et ils m’ont répondu, en souriant : « Nous ne quitterons pas notre terre, même si nous et nos enfants n’avons rien, c’est notre terre et nous n’irons nulle part ailleurs. »

Je n’ai pas une seule seconde l’impression qu’ils étaient brisés ni prêts à abandonner, pas du tout.

Younes Arar
texte et photos
source : ISM


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