L’obsession d’Israël pour l’Iran est un danger pour les intérêts américains

jeudi 9 décembre 2021

Washington ne doit permettre à personne de l’entraîner dans des stratégies de confrontation intéressées au Moyen-Orient ou ailleurs.

Source : Responsible Statecraft, aul R. Pillar
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

PNG - 1.1 Mo 27 septembre 2021 : Le Premier ministre israélien Naftali Bennett s’adresse à la 76e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l’ONU (lev radin/shutterstock)

Les discours des chefs de gouvernement de l’Iran et d’Israël à l’Assemblée générale des Nations Unies cette année illustrent deux façons très différentes dont le rival international d’un régime peut s’intégrer dans sa stratégie.

Le président iranien, Ebrahim Raisi, dans un discours d’environ 2 000 mots, n’a fait qu’une brève mention de ce qu’il a appelé le « régime sioniste occupant » – deux phrases sur ce qu’il a fait aux femmes et aux enfants dans les territoires occupés et sur la façon dont son blocus a transformé la bande de Gaza en « plus grande prison du monde », suivies d’un appel à organiser un référendum « avec la participation de tous les Palestiniens de toutes les religions et ethnies, y compris les musulmans, les chrétiens et les juifs. »

En revanche, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a consacré près d’un tiers d’un discours légèrement plus long à fustiger l’Iran et à le blâmer pour apparemment tout ce qui ne va pas au Moyen-Orient. Bennett a déclaré que l’Iran « cherche à dominer » une région dans laquelle il « a répandu son carnage et sa destruction ». Il s’est alarmé de la croissance des activités nucléaires de l’Iran – sans mentionner, bien sûr, que cette croissance résulte directement du renoncement de l’administration américaine à un accord multilatéral que l’Iran respectait.

Bennett est revenu plus de trois décennies en arrière pour exposer les « commissions de la mort » que le régime iranien a utilisées pour « assassiner son propre peuple », un crime que, selon lui, le président Raisi a « célébré ». Le discours de Bennett s’est poursuivi sur ce même ton.

Ces deux présentations étaient représentatives des discours iranien et israélien lors d’autres sessions récentes de l’Assemblée générale, ainsi que de la plupart des autres déclarations dans lesquelles chacun de ces régimes a commenté l’autre. Le peu que le prédécesseur de Raisi, Hassan Rouhani, a dit d’Israël lors de ses apparitions devant l’Assemblée générale était similaire à la déclaration de Raisi. Le prédécesseur de Bennett, Benjamin Netanyahou, n’a été devancé par personne en délivrant une cascade incessante de rhétorique pleine d’inimitié sur l’Iran.

Le compte-rendu des transcriptions est en contradiction avec le thème, souvent exprimé par Israël et certains de ses partisans américains (et le plus souvent tiré, si tant est qu’il le soit, de commentaires mal traduits de l’ancien président iranien Mahmoud Ahmedinejad), de l’Iran menaçant soi-disant « d’exterminer » Israël ou de le « rayer de la carte ». Si un compteur mesurant la haine pouvait être appliqué à la rhétorique provenant des gouvernements d’Iran et d’Israël, il montrerait une mauvaise volonté dans les deux sens, mais la prépondérance de celle provenant d’Israël et dirigée contre l’Iran.

C’est d’autant plus vrai si l’on tient compte des menaces explicites d’attaque, comme celle du chef d’état-major israélien qui a récemment déclaré qu’Israël avait « accéléré » ses plans d’attaque de l’Iran, suivie de l’allocation de 1,5 milliard de dollars pour une telle frappe militaire. Les menaces israéliennes doivent être prises au sérieux compte tenu du statut d’Israël en tant qu’État le plus puissant de la région sur le plan militaire et du fait qu’il a attaqué d’autres pays plus qu’aucun autre État de la région, un record qu’il continue d’accroitre.

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