La France main dans la main avec l’armée israélienne ?

mercredi 11 juillet 2018

Pour la 1ère fois depuis 55 ans, deux bâtiments de la marine de guerre israélienne ont participé à Toulon à des manœuvres communes avec la flotte française en présence du chef de la marine israélienne.

La déclaration israélienne, rapportée par l’AFP, précise qu’elles ont visé à faire face à des attaques « asymétriques » venant de petits bâtiments et à « tester nos communications en vue d’une attaque commune ».

Il s’agit d’une démarche inacceptable qui rompt avec la politique initiée par le général de Gaulle en 1967 et renoue avec la « fraternité d’armes » de la calamiteuse expédition coloniale de Suez en 1956.

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Un message particulièrement choquant à l’heure où la France se ridiculise en empêchant les petits bateaux de la flottille de la liberté de mener à bien leur mission vers Gaza.

Que signifie aujourd’hui en effet « une attaque commune » avec cette marine de guerre, qui sème la terreur de façon récurrente à Gaza en y menaçant ou attaquant chaque jour les pêcheurs ? Qu’est-il donc arrivé à la France à l’heure où Israël, encouragé par Trump, vise ouvertement l’Iran et risque de mettre toute la région à feu et à sang ?

Le Bureau national AFPS - 9 juillet 2018


Et pendant ce temps

Un bateau palestinien qui a pris la mer mardi depuis le port de pêcheurs de Gaza en direction de Chypre, afin de dénoncer le blocus imposé à l’enclave depuis plus de dix ans, a été arrêté par l’armée israélienne."La marine israélienne a arrêté aujourd’hui un navire palestinien transportant huit passagers qui ont tenté de briser le blocus maritime sur la bande de Gaza", a indiqué l’armée précisant que l’opération s’est déroulée sans accroc.

"Le navire sera remorqué jusqu’à la base d’Ashdod", ajoute le communiqué militaire."L’armée israélienne a mis des médecins à disposition des malades et des handicapés à bord", est-il souligné.La bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée et contrôlé par le Hamas, est sous un blocus terrestre, maritime et aérien imposé par Israël.L’Etat hébreu et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008 et observent depuis 2014 un cessez-le-feu tendu.

Mardi, des centaines de Gazaouis sont venus saluer le départ du bateau qui transportait neuf passagers.Ces passagers "avec des besoins spécifiques sont empêchés de voyager, de recevoir des soins et de finir leurs études", a affirmé Raed Abou Dayr, coordinateur du comité d’un mouvement baptisé la "Grande marche du retour".Ils "partent pour affirmer leur droit à voyager" et "nous sommes déterminés à briser le blocus", a-t-il ajouté, précisant qu’ils recommenceraient si jamais la tentative était stoppée.Une flotte avait déjà pris la mer fin mai, puis avait dû faire demi-tour, l’un des bateaux ayant été arraisonné par l’armée israélienne avant de sortir de la limite de neuf milles nautiques (environ 16 km) fixée par Israël."Je pars pour être soigné à l’étranger", a dit l’un des passagers, Mahmoud Abou Ataya, 25 ans, récemment blessé dans l’est de Gaza.