La convention internationale des droits des enfants a trente ans

mercredi 20 novembre 2019

Dans cette actualité éprouvante qui voit les victimes palestiniennes encore une fois s’accumuler dans la bande de Gaza, il nous faut aussi rappeler les droits des enfants palestiniens à l’occasion de ce 20 novembre.

Parce que des troubles graves de santé se multiplient chez les enfants de moins de 5 ans ? Parce que la scolarisation dans des établissements de 8000 enfants est interdite du fait des restrictions de circulation imposées par l’occupant israélien ? Parce que 3 enfants sur 7 souffrent d’une forme d’invalidité ? Parce que 38% des enfants handicapés n’ont pas droit à l’école ? (source rapport de l’UNICEF 2018 sur l’enfance en Palestine).

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Parce que depuis le début de 2018 plus de 900 enfants palestiniens ont été arrêtés par l’armée d’occupation ?
Parce que 310 enfants sont actuellement détenus par les autorités d’occupation et que les condamnations des enfants prisonniers sont obtenues dans des conditions indignes (justice militaire, mesures de rétorsion à l’encontre de leurs familles, aveux obtenus sous la pression...).
Parce que le jet de pierres vaut dans la majorité des cas de de trois mois à un an de prison ferme ? (source Plateforme des O.N.G pour la Palestine).

Parce que les autorités israéliennes ont inventé la condamnation de mineurs à des peines encourues par les majeurs ayant ainsi rajouté une pièce à l’arsenal répressif visant les enfants palestiniens ?

(ainsi des cas de S. et A. condamnés à l’âge de 15 ans après avoir été arrêtés à l’âge de 12 ans pour "tentative de meurtre sur les forces israéliennes", la famille ayant été contrainte à la reconnaissance de leur culpabilité pour éviter un report du procès au delà de leur 14 ème anniversaire et donc une condamnation plus lourde).

(ainsi de A. et O. condamnés pour une attaque mortelle d’un soldat israélien en Cisjordanie occupée commise lorsqu’ils avaient 14 ans : plus de 30 comparutions totalement formelles devant le tribunal militaire israélien pour gagner le temps nécessaire à ce qu’ils soient condamnés à 35 ans de prison à l’ âge de 16 ans , c’est à dire condamnés comme majeurs pénaux.
...et ne parlons pas du refus de communication des bandes vidéo disponibles - notamment les enregistrements des caméras du super marché où a eu lieu l’attaque - qui auraient montré la présence de colons agressifs sur les lieux à ce moment, du refus de prendre en considération la moindre circonstance atténuante comme la vidéo circulant peu de temps avant leur acte sur les réseaux sociaux en Palestine montrant le meurtre de sang - froid d’une adolescente non armée de leur âge par un soldat israélien, pas le moins du monde menacé .
Mais 35 ans ce n’est pas assez et les autorités israéliennes s’orientent désormais vers une aggravation de la peine de ces deux condamnés !(sources GT)
Pour le droit à la santé, à l’éducation, à une justice qui ne soit pas la justice d’exception de l’occupation militaire et des colons, mobilisons nous le 20 novembre pour les enfants de Palestine.

Source : Groupe de travail "prisonniers" de l’AFPS
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A noter
Israël est signataire de la Charte Internationale pour les droits des enfants depuis le 3 juillet 1990 !!!

Résumé de la Convention des droits de l’Enfant

Tout enfant a un droit inhérent à la vie, et les États assurent au maximum la survie et le développement de l’enfant.
Tout enfant a droit à un nom et à une nationalité dès sa naissance.
Lorsque les tribunaux, les institutions de protection sociale ou les autorités administratives prennent des décisions qui concernent les enfants, la considération primordiale doit toujours être l’intérêt supérieur de l’enfant, l’opinion de l’enfant doit être dûment prise en considération.

Les États s’engagent à garantir à chaque enfant la jouissance de ses pleins droits sans discrimination ni distinction d’aucune sorte. En particulier, les filles doivent jouir des mêmes droits que les garçons.
Les États prévoient pour les enfants qui sont sans famille une protection de remplacement convenable. La procédure d’adoption doit être soigneusement règlementée et les États s’efforcent de conclure des accords internationaux pour assurer des garanties et la légalité de la procédure lorsque les parents adoptifs ont l’intention d’emmener l’enfant à l’étranger.
Les enfants handicapés ont droit à un traitement, une éducation et des soins spéciaux
.
Les enfants ne doivent pas être séparés de leurs parents sauf en vertu d’une décision prise par les autorités compétentes dans l’intérêt des enfants.
Les États doivent faciliter la réunification des familles en autorisant l’entrée ou la sortie de leur territoire.
La responsabilité d’élever l’enfant incombe d’abord aux parents, mais les États leur accordent l’aide appropriée et assurent la mise en place d’institutions qui veillent au bien-être des enfants.
Les États, la collectivité et les parents protègent les enfants contre les brutalités physiques ou mentales, la négligence ou l’abandon y compris contre la violence et l’exploitation sexuelle.

Les États protègent les enfants contre l’usage illicite des drogues et contre l’utilisation des enfants pour la production ou le trafic de drogues.
Les enfants appartenant à des populations minoritaires ou autochtones pourront avoir leur propre vie culturelle, pratiquer leur religion et employer leur langue librement.
Tout doit être mis en œuvre pour empêcher l’enlèvement et la traite des enfants.L’enfant a le droit de jouir du meilleur état de santé possible. Les États assurent l’accès aux soins médicaux à tous les enfants, en mettant l’accent sur la prévention, l’éducation sanitaire et la réduction de la mortalité infantile.
L’enseignement primaire est gratuit et obligatoire, la discipline scolaire doit respecter la dignité de l’enfant.
L’éducation a pour but de préparer l’enfant à la vie dans un esprit de compréhension, de paix et de tolérance.
Les enfants doivent avoir du temps pour le repos et le jeu ainsi que l’accès aux activités culturelles et artistiques dans des conditions d’égalité.

Les États protègent l’enfant contre l’exploitation économique et tout travail susceptible de compromettre l’éducation ou de nuire à leur santé ou leur bien-être.
Aucun enfant de moins de 15 ans ne peut participer à des hostilités, les enfants touchés par un conflit armé doivent bénéficier d’une protection spéciale.
Les enfants victimes de mauvais traitements, de négligence ou ayant été mis en détention doivent bénéficier d’un traitement ou d’une formation appropriée en vue de leur guérison et de leur réadaptation.
Ni la peine capitale ni l’emprisonnement à vie ne doivent être prononcés pour les infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans.
Les enfants impliqués dans des infractions à la loi pénale ont droit à un traitement qui contribue à développer leur sens de la dignité et de la valeur personnelle et vise à faciliter leur réinsertion sociale.
Les enfants en détention doivent être séparés des adultes, ils ne doivent subir ni tortures ni traitements cruels ou dégradants.
Les États doivent faire largement connaître les droits énoncés dans la Convention, aux adultes comme aux enfants.

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