La femme du jour : Sarah Katz

vendredi 3 août 2018

La femme du jour : Sarah Katz

Sarah Katz se trouvait sur la Flottille de la liberté qui faisait route vers Gaza lorsque le bateau a été arraisonné dans les eaux internationales par la marine israélienne (la même qui, quelques jours plus tôt, participait à des manœuvres d’entraînement avec la marine française en rade de Toulon).

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Un bateau qui, comme les trois autres com- posant la Flottille, était évidemment sans armes mais transportait des médicaments pour la population de Gaza. Arrêtée, Sarah Katz, par ailleurs militante de l’Union juive française pour la paix, a, depuis sa cellule, porté plainte contre Israël pour arraisonnement illégal du bateau dans les eaux internationales et kidnapping. La « justice » israélienne devait se saisir de l’affaire, hier.

En réalité, les « juges » n’ont pas daigné traiter la plainte. Ils se sont bornés à signifier à Sarah et aux autres passagers encore détenus qu’ils seront expulsés pour « entrée illégale » dès que des sièges seront libres dans un avion ! En attendant, retour à la case prison puis au centre de rétention de l’aéroport Ben-Gourion. Pour Sarah Katz, le combat va se poursuivre en France, dont les autorités sont bien silencieuses. Ce qui semble être une habitude, si l’on en juge par le peu de déclarations publiques de l’Élysée ou du ministère des Affaires étrangères concernant l’arrestation de Sarah Katz. Un silence qui ne peut que conforter Israël dans sa violation du droit international et qui n’est pas sans rappeler celui accompagnant la détention illégale du Franco-Palestinien Salah Hamouri.

PIERRE BARBANCEY

jeudi 2 août 2018
Publié dans le journal l’Humanité, le 2 août 2018.


Le retour de Sarah Katz à Marseille salué en gare St-Charles
vendredi 3 août 2018
Écrit par La Marseillaise jeudi 2 août 2018

Après quatre jours d’incarcération à la prison Givon à Ramleh, Sarah Katz, militante de l’Union juive française pour la paix (UJFP), est rentrée ce jeudi en France. Des soutiens sont venus l’accueillir en gare Saint-Charles à Marseille.

Premier bateau de la flottille de la liberté, partie de Scandinavie le 15 mai dernier, le Al-Awda (« le retour ») sur lequel se trouvait Sarah Katz, militante de l’Union juive française pour la paix (UJFP), avait été intercepté dimanche par la Mmarine israélienne.

JPEG - 227.1 ko Sarah Katz prend la pose au milieu de ses soutiens sur le quai de la gare Saint-Charles à Marseille. Photos Ch. C

Comme les autres embarcations, le navire poursuivait un objectif humanitaire : dénonçant le blocus israélien à Gaza, ses participants transportaient médicaments et matériel médical destinés aux Gazaouis. Trop pour Israël qui avait arraisonné le navire et emprisonné les membres de l’équipage. Ce jeudi, aux alentours de 19h sur le quai de la gare Saint-Charles, des soutiens au premier rang desquels Pierre Stambul, co-président de l’UJFP, sont venus lui réserver un bel accueil.

« Israël a soustrait deux millions de personnes à l’humanité » déclare Sarah Katz
vendredi 3 août 2018

Article paru dans le journal La Marseillaise du 3 août 2018 page 20

Sarah Katz, militante de l’Union juive française pour la paix (UJFP) a retrouvé le sol français après avoir passé quatre nuits dans les prisons israélienness. Elle a été ensuite expulsée du territoire ou elle était venue porter assistance à la population palestinienne via une flottille internationale.

Sourire et émotions à l’arrivée de Sarah Katz ce jeudi soir à la gare Saint-Charles de Marseille. Après les embrassades la militante juive française pour la paix a longement conté ses conditions de détention
La Marseillaise : Quel est votre état d’esprit après ce périple qui a commencé par l’arraisonnement de votre bateau par l’armée israélienne alors que vous vous trouviez dans les eaux internationales ?

Sarah Katz : Ce fut un acte de piraterie très brutal. Le capitaine et le mécanicien norvégiens ont été violemment pris à partie et si nous n’avions pas été européens je pense que notre sort aurait été bien pire. N’oublions pas que le rôle de cette sixième flottille était de pointer du doigt la terrible réalité du blocus israélien que subissent les Palestiniens. Nous apportions des médicaments et surtout du matériel médical de type bandelettes, compresses qui manquent cruellement là-bas. J’ai espéré un moment que nous pourrions faire mieux, mais à partir du moment où l’armée israélienne ne nie même pas qu elle opère illégalement en eaux internationales, que pouvons-nous faire., Nous comprenons bien là ce que signifie soustraire de l’humanité deux millions de personnes (la population de Gaza, ndlr) Mais évidemment, je suis amère.

Une fois arrêtée, quelles ont été vos conditions d’arrestation, de détention et de comparution devant la justice israélienne ?

S.K : J’ai découvert, à cette occasion,, l’importance que prend, dans un État, ces services un peu gris tel l’Office d’immigration qui a un puissance incroyable. Ça donne, en bout de chaîne, une parodie de justice où le juge ânonne que ta détention est légale.
On a réussi à mobiliser des militants, médias et parlementaires français dans le refus de soutenir un État voyou. Mais il faut amplifier la contestation. Ou on y arrive ou nos pays, dont la France, vont dire en creux que le monde d’Apartheid qu’est en train de construire Israël, est le monde qu’ils veulent.

Qu’est-ce qui permet une telle impunité dont jouit le gouvernement d’extrême droite israélien ?

S.K : C’est le fait que ça provient d’une très profonde unité idéologique. En 2018, sur Terre, il y a des gens qui ont plus de droits que d’autres et même nos gouvernements, au fond, sont d’accord. Que des migrants se noient en Méditerranée, c’est juste leur sort, que 1000 migrants arrivent sur le sol français et c’est la démocratie qui tremble sur ses bases. On est devant cette idée que l’on ne va pas au devant d’un monde fraternel, mais où les puissants se créent un lieu où ils se protègent et écrasent les autres. L’État Israël est à l’avant-garde de ça. Regardez la loi sur l’Apartheid visant les arabes et qui est une insulte à la mémoire juive.

À ce propos, que souhaiteriez-vous dire, en tant que militante associative, aux Juifs de France tentés d’épouser les positions de Netanyahu ?

S.K : La première chose que j ’aurais envie de dire, c’est qu’ils doivent se rappeler qu’ils sont des citoyens comme les autres et qu’ils ont la même responsabilité pour construire une société qui ait un sens. Pour cela, ils doivent lutter de toutes leurs forces contre ces gens qui construisent l’Apartheid au nom de leur judéité.

Propos recueillis par M.Gd