Le CRIF et les gouvernants français !

dimanche 6 avril 2014

Edifiant, à voir absolument !

Le dîner du CRIF !

https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=pEEFIN2sQdk

Au dîner annuel de la CCFI

http://www.israelvalley.com/news/2014/04/09/42996/france-israel-laurent-fabius-au-diner-annuel-de-la-ccfi-8-avril-2014

France-Israël. Laurent Fabius au Dîner annuel de la CCFI, 8 Avril 2014.

EXTRAITS.

Intervention de M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères
 :

"Je suis heureux de vous rencontrer à l’occasion du dîner de la CCFI. Cette rencontre annuelle des chefs d’entreprise français et israéliens prend cette année un sens particulier. A l’occasion du 65e anniversaire des relations entre la France et Israël, des efforts importants sont faits par nos deux pays pour hausser nos relations économiques à un niveau qui correspond mieux à la proximité qui est la nôtre, politiquement et humainement.

Nous devons, en effet, faire mieux. Comment expliquer que nos échanges commerciaux ne s’élèvent qu’à deux milliards d’euros par an à peine ? Comment justifier que notre part de marché en Israël reste inférieure à 3%, ce qui fait de le France le 10ème ou le 11ème partenaire économique d’Israël ? Cent ou deux cent étudiants israéliens en France, guère davantage d’étudiants français en Israël, c’est trop peu. Présente et active dans les autres domaines, la France ne peut rester à l’écart de la croissance et de la transformation d’Israël. Le moment est venu de renforcer notre partenariat stratégique dans les domaines économique, mais aussi scientifique et technique. Cette volonté commune a constitué le leitmotiv de la visite d’Etat du Président.

Notre objectif doit être le développement de nos échanges et des investissements dans chacun de nos pays, avec des fonds, des capitaux dédiés à l’innovation et une mobilité accrue entre les universitaires, les chercheurs et les nouveaux créateurs.

Le moment est favorable et doit être saisi. Nous créons en France les conditions d’un développement des investissements internationaux et je salue les efforts entrepris en Israël pour ouvrir le marché à la concurrence, comme en témoigne la baisse importante des droits de douane dans plusieurs secteurs.

Dans cet esprit, j’invite les entreprises françaises à venir à la rencontre d’un pays qui fait de l’économie de la connaissance le cœur de son modèle économique. Israël est l’un des écosystèmes de l’innovation les plus efficaces au monde. L’économie israélienne consacre près de 5% de son PIB à la recherche et au développement, soit deux fois plus que l’économie française. Israël occupe le quatrième rang mondial pour le dépôt de brevets.

Nous devons organiser le lien dans les domaines où Israéliens et Français excellent : énergie, santé, technologies de l’information et de la communication, aéronautique et transports. Le Président de la République, lors de sa visite d’Etat en Israël, a signé avec le Premier ministre israélien une déclaration conjointe qui fait de cet objectif une orientation commune. Elle guide désormais l’ensemble de nos actions.

Des progrès ont d’ores et déjà été réalisés pour mettre en œuvre ces orientations. Plusieurs entreprises françaises sont d’ores et déjà des acteurs reconnus sur le marché israélien. Certaines, comme Veolia ou Alstom, y sont bien ancrées ; d’autres ont conquis plus récemment leur place, comme Total, L’Oréal, Havas, Dailymotion, Publicis, Vinci, Bouygues Télécom, Arianespace ou la SNCF. Je tiens à saluer leur présence et leur action. Nous devons aller plus loin.

Sur le volet de l’innovation, plusieurs initiatives importantes ont été lancées : La création d’instruments financiers pour encourager le rapprochement de start-up françaises et israéliennes. Un renforcement des moyens de notre ambassade à Tel Aviv pour mettre en œuvre ce dispositif dans des conditions d’efficacité maximale. La Journée franco-israélienne de l’Innovation, désormais annuelle, est le symbole des rencontres que nous voulons promouvoir.

Sur le volet des transports, les besoins d’Israël en infrastructures sont considérables. L’offre française, notamment dans le secteur ferroviaire doit y prendre toute sa place. Je suis heureux que les autorités israéliennes apprécient le savoir-faire français, s’agissant en particulier de la construction du métro léger de Tel Aviv. La privatisation des ports constitue aussi une opportunité majeure.

Sur le volet de l’énergie, nous nous attachons à développer les partenariats dans les domaines des énergies renouvelables, des véhicules électriques, des biocarburants et du gaz naturel. EDF a toutes les qualités requises pour aider Israël à la restructuration du marché de l’électricité, en partenariat avec la compagnie israélienne.

Pourquoi, me direz-vous ce qui n’a pas marché jusqu’ici marcherait maintenant ? Parce qu’il a manqué du côté des Etats une volonté et un véritable suivi. Je crois qu’ils existent aujourd’hui. Et du côté des entreprises, ont persisté de trop nombreux préjugés.

C’est pour dépasser ces interrogations que nous sommes réunis ce soir, et que la Chambre de Commerce France-Israël jouera, je n’en doute pas, un rôle essentiel dans les semaines, les mois et les années à venir. Les appréhensions et les préjugés qui ont existé par le passé n’ont pas lieu d’être. Quelques mots à ce sujet.

Certains craignent que les échanges avec Israël puissent aliéner d’autres marchés dans la région. Nous avons des relations privilégiées avec les autres pays de la région et il n’existe pas de contradiction entre ces deux dynamiques. Vous le savez, il n’est pas question pour la France et pour ses partenaires de l’UE de boycotter les produits israéliens. Le boycott ne pourrait que renforcer des sentiments de rejet mutuel entre Palestiniens et Israéliens, alors que l’enjeu est précisément de développer des relations de confiance entre les Israéliens et les Palestiniens.

A cet égard, il me paraît important de dissiper le malentendu qui a pu accompagner la publication par l’UE en juillet dernier de lignes directrices afin d’encadrer sa politique de coopération avec Israël. Celles-ci n’ont jamais eu pour objet d’entraver les échanges entre l’UE et Israël, qui sont des partenaires-clés dans les domaines économique, culturel, touristique, scientifique et technique.

Elles mettent en œuvre une politique constante de l’UE, qui distingue le territoire souverain de l’Etat d’Israël et les territoires occupés en juin 1967. Elles ne remettent pas en cause la volonté de l’UE d’approfondir sa coopération avec Israël dans ses frontières internationalement reconnues.

Un mot aussi à l’adresse de ceux qui hésitent à investir en Israël du fait des incertitudes liées au contexte régional. En premier lieu, force est de constater que ces incertitudes n’ont pas empêché Israël d’être l’une des économies les plus dynamiques de l’OCDE, avec plus de 3% de croissance. Israël est une zone de stabilité dans la région.

Sa sécurité est pour la France une priorité. Nous prenons pleinement en compte les profondes et légitimes inquiétudes d’Israël concernant le programme nucléaire iranien. La France et ses partenaires du « 5+1 » exercent une vigilance constante quant au respect, par l’Iran, des dispositions de l’accord de Genève, entré en vigueur en janvier dernier. Cet accord préserve le cœur du régime des sanctions, en particulier sur la finance et le pétrole, qui constitue notre meilleur atout dans la négociation difficile d’un accord de long terme.

Malgré quelques incidents dans le Golan, Israël a, pour l’heure, été épargné par le risque d’extension du chaos syrien. Nous soutenons la politique de prudence et de retenue des autorités israéliennes, alors même que les développements de la crise syrienne constituent un danger potentiel pour la stabilité des frontières et la sécurité d’Israël. (…)

Je suis en contact étroit avec John Kerry et avec les deux parties, pour les inciter à ne pas mettre en danger le processus de négociation relancé l’an passé.

La diplomatie économique est dorénavant une priorité du Ministère des Affaires étrangères. C’est l’évolution naturelle et nécessaire de la diplomatie. Notre rôle, qui est bien sûr aussi le vôtre, est de prendre en compte la mondialisation dans tous ses aspects, afin d’en saisir toutes les opportunités.

Avec Israël, l’opportunité existe d’approfondir nos échanges et de devenir l’un pour l’autre un partenaire économique et financier de premier plan. Au plan politique, nous nous sommes fixés cet objectif et nous sommes déterminés à le poursuivre. Vous pouvez compter sur nous. Mais nous avons aussi besoin de vous et de vos initiatives pour développer à ce partenariat renouvelé. La Chambre de commerce France-Israël joue un rôle indispensable et je l’en félicite.

En ce 65e anniversaire des relations entre la France et Israël, c’est donc un pari collectif que je nous lance : celui de relever les liens économiques tissés entre nos deux pays au niveau que mérite notre amitié profonde. Merci./.