Le rapporteur spécial de l’ONU accuse Israël d’apartheid dans un rapport du Conseil des droits de l’homme

dimanche 3 avril 2022

« Israël impose en Palestine une réalité d’apartheid dans un monde post-apartheid », affirme Michael Lynk, rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés

PNG - 1.1 Mo Le drapeau palestinien brandi à un rassemblement à New York, le 18 septembre 2021, date anniversaire du massacre de Sabra et Chatila (MEE/Zainab Iqbal)

Le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés a présenté au Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU un rapport qui conclut que la situation en Israël et dans les territoires occupés s’apparente à un apartheid.

Dans un rapport de dix-neuf pages remis à l’organisation onusienne mardi, Michael Lynk indique que les Israéliens juifs et les Palestiniens vivent « dans un régime unique qui distribue des droits et avantages en fonction de l’identité nationale et ethnique et qui assure la suprématie d’un groupe sur, et au détriment de, l’autre ».

« Le système politique d’un pouvoir bien établi dans le territoire palestinien occupé, qui confère à un groupe racial, national et ethnique des droits, des avantages et des privilèges substantiels, tout en soumettant intentionnellement un autre groupe à vivre derrière des murs, des check-points et sous un régime militaire permanent […] répond aux critères de preuve de l’existence de l’apartheid », résume-t-il.

Lynk ajoute que si la situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés diffère de ce qu’a connu l’Afrique du Sud, cela s’apparente néanmoins à l’apartheid.

L’apartheid est un terme juridique défini par le droit international : il désigne l’oppression systématique perpétrée par un groupe ethnique sur un autre.

« Il y a des caractéristiques impitoyables du régime d’“isolement” israélien dans les territoires palestiniens occupés qui n’étaient pas pratiquées en Afrique du Sud, telles que les autoroutes réservées, les hauts murs et les nombreux check-points, une population barricadée, des frappes de missiles et d’artillerie contre une population civile et l’abandon à la communauté internationale de l’action sociale destinée aux Palestiniens.

« Sous les yeux grand ouverts de la communauté internationale, Israël impose à la Palestine une réalité d’apartheid dans un monde post-apartheid. »

Lynk devrait publier officiellement son rapport ce jeudi avant le débat sur le point 7 de l’ordre du jour, le point permanent du Conseil des droits de l’homme de l’ONU réservé aux atteintes aux droits de l’homme commises par Israël à l’encontre des Palestiniens et des autres Arabes.

Dans ce rapport, l’universitaire canadien fait valoir qu’Israël poursuit une stratégie de « fragmentation stratégique du territoire palestinien en zones différenciées de contrôle de la population, où Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est sont physiquement coupées les unes des autres ».

Israël se sert de Gaza, d’après Lynk, pour « entreposer indéfiniment une population non désirée de 2 millions de Palestiniens ».

La délivrance de milliers de permis de travail à des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza pour travailler en Israël équivaut à « l’exploitation de la main-d’œuvre d’un groupe racial », indique le rapport.

Des actes et des comptes à rendre

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