Lettre à la Fifa

mardi 21 novembre 2017

Monsieur Infantino
Président de Fédération Internationale de Football Association (FIFA)
Fédération Internationale de Football Association
FIFA-Strasse 20
P.O. Box 8044 Zurich
SUISSE

Objet : La FIFA et la Palestine
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Monsieur le Président,

Le conseil de la FIFA, réuni ce 27 octobre 2017, a refusé d’intervenir dans le conflit qui oppose Israël à la Palestine autour du football dans le Territoire Palestinien Occupé. Cet organe non exécutif de surveillance et de stratégie a expliqué « devoir rester neutre dans les questions politiques » et déclaré que la FIFA « s’abstiendrait d’imposer aucune sanction ou autre mesure ».

Ainsi, la FIFA semble « botter en touche ».

Se cacher derrière l’argument d’un « football qui ne se mêle pas de politique » est affligeant, car c’est fermer les yeux sur ce qui se passe réellement sur le terrain. Quant à l’argument selon lequel « toute interférence dans la situation actuelle des territoires, dans toute la région, en matière de football, pourrait avoir des conséquences aggravantes », il est par trop simpliste et même totalement faux : dans ce dossier, que vous le vouliez ou non, football et politique sont intimement liés.
Le journal français l’Équipe écrit : « Pour Israël, la FIFA n’a pas son mot à dire puisqu’il n’y a pas de frontière reconnue à un État palestinien ». Vous savez cependant que l’ONU reconnaît l’Etat de Palestine sur ses frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

Qu’un pays (Israël) ait des équipes inscrites à l’UEFA qui jouent sur des terres occupées (terrains de foot compris) appartenant, selon l’ONU, à un pays membre de l’AFC (la Palestine est reconnue par la communauté internationale depuis 2012) est un problème politique qui ne date pas de 10 000 ans comme vous le prétendez ; c’est en 1947 et 1948 qu’il a réellement commencé. Aujourd’hui c’est l’État d’Israël qui ne se reconnaît aucune frontière et ceci est de la politique, la politique du pire.
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De plus, Israël mène une répression permanente contre le football palestinien, notamment en empêchant les déplacements des joueurs, en confisquant le matériel importé de l’étranger et en tentant de contraindre les joueurs de se faire indicateurs pour les services de sécurité israéliens.

Au final, l’indécision politique de la FIFA fait que le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, a pu parler de « grande victoire ».

Monsieur le Président, vous aviez alors 6 ans, lorsque l’Afrique du Sud a été exclue de la FIFA en 1976 pour son régime d’apartheid. C’était un acte politique et il avait fallu alors un vrai courage politique pour en arriver là. Ce qui est reproché aujourd’hui à l’État d’Israël est tout aussi grave.

S’agissant d’Israël, pourquoi deux poids, deux mesures ? Si vous agissiez comme l’a demandé la commission internationale qui a travaillé sur ce sujet pendant plus de deux ans, vous auriez la possibilité d’aider à la résolution de ce problème politique et d’aider à la Paix dans la région.

Nous espérons que vous aurez ce courage !

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments distingués.

Bertrand Heilbronn
Président de l’AFPS


[*notre article du 13 mai 2017*]

Les Palestiniens accusent le président de la FIFA, Gianni Infantino, de corruption et de népotisme après qu’il a bloqué la motion de l’Association palestinienne de football au Congrès de la FIFA d’aujourd’hui. La motion demandait que l’Association israélienne de football se mette en conformité avec les statuts de la FIFA en excluant les clubs de football basés dans les colonies illégales sur la terre palestinienne occupée.

Infantino a détourné l’ordre du jour du Congrès et empêché le vote de la motion, s’inclinant ainsi devant les tactiques d’intimidation israéliennes. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait personnellement appelé le président de la FIFA ainsi que les présidents de sept pays afin d’empêcher un vote sur les équipes des colonies illégales israéliennes.
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Hind Awwad, de la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a déclaré :

« Il est clair qu’Infantino s’inscrit dans la même démarche que l’ancien président de la FIFA, Sepp Blatter, et que son engagement à respecter les droits humains est une imposture. Il avait l’opportunité de rectifier le bilan scandaleux d’atermoiements de la FIFA et son application sélective de ses statuts, mais il a préféré s’acharner, avec plus encore de ce mépris sans retenue du droit international et ses propres statuts.

Le Conseil de la FIFA s’est opposé à ce que le Congrès puisse voter sur le problème des colonies israéliennes, protégeant une fois encore Israël de ses responsabilités pour ses violations des statuts de la FIFA et des droits des Palestiniens en tant qu’êtres humains.

Le Congrès de la FIFA d’aujourd’hui va entacher la réputation déjà ternie de la FIFA. Infantino et la FIFA ont effectivement donné à Israël un feu vert pour poursuivre sa répression contre le sport palestinien, ses arrestations arbitraires des athlètes palestiniens et continuer de jouer sur une terre palestinienne volée.

Infantino s’est abusé lui-même en pensant que ce problème allait tout simplement s’estomper. Cette dernière capitulation devant l’intimidation israélienne ne servira qu’à revigorer le mouvement qui monte pour qu’Israël soit suspendu du football mondial, comme cela a été le cas pour l’Afrique du Sud de l’apartheid, et ce, jusqu’à ce qu’il respecte les droits de l’homme des Palestiniens. »

rappel du contexte
Le professeur Andreas Zimmermann, juriste et expert des Nations-Unies, de l’université de Potsdam, a publié un avis : « Le statut juridique des clubs de football israéliens dans le territoire palestinien occupé et ses incidences sur les conséquences juridiques pour la FIFA », qui conclut que « les clubs des colonies israéliennes qui jouent sur le territoire palestinien occupé sans le consentement de l’Association palestinienne de football violent l’article 72, paragraphe 2, des statuts de la FIFA », et que « la tolérance de la FIFA des clubs des colonies constitue une reconnaissance implicite des colonies israéliennes et, par conséquent, viole l’obligation de la FIFA de respecter le droit des Palestiniens à l’auto-détermination en vertu de l’article 3 de ses statuts ».

Le 4 mai 2017, une lettre de 174 clubs de football et associations sportives palestiniens ont demandé instamment à la FIFA de suspendre immédiatement l’adhésion de l’Association israélienne de football pour son inclusion des sept équipes de football basées dans les colonies israéliennes illégales.

Le 19 avril 2017, plus d’une centaine d’associations sportives, syndicats, organisations des droits de l’homme et groupes confessionnels, représentant des millions de personnes de 28 pays à travers le monde, ont rejoint les champions de football, universitaires, réalisateurs de cinéma, hommes et femmes politiques et responsables gouvernementaux, en s’adressant aux membres du Conseil de la FIFA et insistant pour que, soit la Ligue nationale israélienne de football retire l’affiliation des sept clubs basées dans les colonies illégales israéliennes sur le territoire palestinien occupé, soit elle fait face à sa suspension de la FIFA.

Ces derniers mois, le conseiller spécial des Nations-Unies pour le sport au service du développement et de la paix, en plus de 66 membres du Parlement européen, 30 membres du Parlement suisse, plus de 40 membres du Parlement danois, 38 membres de la Chambre des Communes britannique, ainsi que le groupe Human Rights Watch, ont demandé instamment à la FIFA de résoudre le problème des clubs des colonies.

En octobre 2016, le conseiller spécial des Nations-Unies pour le sport au service du développement et de la paix, Wilfried Lemke, a écrit à la FIFA pour l’exhorter à trouver une résolution à la question des clubs des colonies, « en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies et les statuts de la FIFA et ce, dans un calendrier raisonnable ».

Source : bdsmovement - Traduction : JPP pour BDS FRANCE


Une équipe de football junior de Palestine est invitée à un tournoi international les 6, 7 et 8 mai à Istres.
Les jeunes et leurs accompagnateurs seront accueillis dans des familles à Martigues. Des visites sont prévues, parmi lesquelles le stade vélodrome à Marseille.
Le Collectif Solidarité Palestine de Martigues organise demain, mardi 9 mai, à la salle Dufy de la Maison du Tourisme, une soirée sur "Le foot en Palestine" animée par l’équipe junior d’Al Bireh (Ramallah) et ses accompagnateurs. Ils nous parleront des difficultés rencontrées en Palestine pour faire du foot.
Vous êtes cordialement invités à cette conférence débat qui se terminera par un apéro

Cette actualité locale est l’occasion de faire un point sur la position de Fifa vis-à-vis de l’exclusion des clubs de foot installés dans les territoires occupés.

Des dizaines d’ambassadeurs d’Israël vont tenter de convaincre les représentants de la Fifa de ne pas exclure six clubs de football de colonies israéliennes de Cisjordanie occupée comme le réclament les Palestiniens, a indiqué mercredi un responsable officiel.

Les Palestiniens voudraient voir l’instance mondiale du football mettre fin lors de son congrès des 10 et 11 mai à Bahreïn aux matches de six clubs de différentes divisions du championnat israélien qui disputent leurs rencontres à domicile dans des colonies de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l’armée israélienne depuis près de 50 ans.

La colonisation est illégale au regard du droit international et ces matches reconnus par la fédération israélienne - donc indirectement par la fédération internationale dont elle est membre - sont pour les Palestiniens une manifestation de plus de l’entreprise coloniale israélienne.
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"Des dizaines d’ambassadeurs israéliens ont reçu comme instructions d’engager un dialogue avec les délégués de la Fifa dans les pays où ils sont en poste pour faire échec à la tentative intolérable des Palestiniens de politiser le sport", a affirmé à l’AFP un responsable qui a requis l’anonymat. Selon lui, les représentants diplomatiques israéliens vont tenter de persuader leurs interlocuteurs de retirer la question des clubs des colonies de l’ordre du jour du congrès de Bahreïn.

Au début du mois, le patron du football palestinien Jibril Rajoub avait plaidé pour exclure Israël de la Fifa, mais sans se faire d’illusion au vu des recommandations faites à la fédération internationale sur la tenue de matches israéliens dans les colonies.

Une commission de la Fifa présidée par le Sud-Africain Tokyo Sexwale a été créée en 2015 pour tenter de résoudre la querelle. M. Sexwale avait présenté en mars à Zurich ses recommandations au cours d’une séance qualifiée de "houleuse" en présence des Palestiniens et des Israéliens.

Le président de la Fédération palestinienne de football Jibril Rajoub avait signifié qu’aucune de ces recommandations ne correspondait aux attentes palestiniennes. Il avait de nouveau dit "préférer aller directement vers des sanctions et une exclusion" de la fédération israélienne. Mais il s’était déclaré "réaliste".

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné en décembre, pour la première fois depuis 1979, la colonisation. Une résolution "honteuse" pour Israël mais qui, selon Human Rights Watch (HRW), accroît les pressions sur la Fifa qui a déjà reporté à plusieurs reprises une décision sur ce différend.
L’Orient le Jour avec AFP, jeudi 20 avril 2017


notre article du 23 février 2017
Stop au racisme dans le foot : Israël hors de la FIFA !
Israël autorise 6 équipes basées dans des colonies illégales à jouer dans sa ligue nationale de football

Plus de 4 000 personnes nous ont rejoints pour demander à la FIFA de réagir à la participation de clubs de colonies israéliennes dans les championnats officiels israéliens. Nous venons de recevoir l’information selon laquelle la FIFA pourrait retarder indéfiniment une action sous l’influence d’Israël. Ceci rend notre pression sur la FIFA plus importante que jamais. S’il vous plait, écrivez à la FIFA maintenant et aidez nous à promouvoir cette action avec d’autres.

Joignez vous à nous en écrivant à Gianni Infantino, Président de la FIFA.

L’ONU, Human Rights Watch, des parlementaires, des juristes, des militants et des Palestiniens ont tous exhorté Israël à respecter le droit international. Ils ont demandé à la FIFA de respecter ses propres règlements et d’interdire aux équipes basées dans des colonies illégales de participer à ses championnats officiels.

En négligeant de prendre des mesures contre la Fédération israélienne de football pour avoir inclus ces équipes basées dans des colonies illégales, la FIFA se rend complice de violation de la loi internationale et permet à Israël d’utiliser le « beau sport » pour blanchir les crimes de guerre et les déplacements forcés des Palestiniens.

La FIFA peut et doit demander à la Fédération israélienne de football d’exclure les clubs basés dans des colonies illégales et de suspendre la Fédération si elle refus de se soumettre.

Tokyo Sexwale, le président sud-africain du comité de contrôle de la FIFA sur Israël – Palestine est sur le point de remettre un rapport au président et au conseil de la FIFA pour améliorer les conditions du football palestinien.

C’est une opportunité pour nous de faire pression sur la FIFA pour agir.
Envoyez un courrielà Gianni Infantino : president@fifa.org
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Modèle :

Cher M. Infantino,

Lorsque vous êtes devenu président de la FIFA, vous avez promis de combattre la corruption dans le football.

En même temps, la FIFA s’est engagée à assurer le respect des droits humains dans le cadre de ses activités.

Nous faisons appel à vous pour que vous teniez vos promesses. La FIFA doit exiger que l’Association israélienne de Football exclue de ses ligues les équipes israéliennes issues des colonies illégales des Territoires Palestiniens Occupés et elle doit suspendre de la FIFA l’Association Israélienne de Football si celle-ci refuse.

Le droit international est clair : les colonies israéliennes sont illégales et elles constituent des crimes de guerre. Elles contribuent à de graves abus contre les droits humains et privent les Palestiniens, dont des athlètes palestiniens, de leur liberté de mouvement. Les équipes de football israéliennes basées dans les colonies illégales jouent leurs matches à domicile sur des terres volées aux Palestiniens.

Les propres règles de la FIFA interdisent aux associations membres, comme celle d’Israël, de jouer dans le territoire d’une autre association membre, dans ce cas l’Association Palestinienne de Football, sans la permission de cette association. En tant que secrétaire général de l’Union des Associations Européennes de Football, vous avez supervisé des sanctions contre la Russie à propos de la Crimée. Israël doit relever des mêmes critères.

Vous avez dit que vous ne voulez pas mélanger la politique et le football. L’échec de la FIFA à agir selon ses propres règles et selon le droit international politise ce qui pouvait être une opération simple.

Ne laissez pas Israël utiliser le « beau jeu » pour blanchir ses crimes de guerre.

Sincèrement.
(Traduction BDS France)

voir aussi sur le site de Palestine13
* un marseillais entraine l’équipe nationale palestinienne de foot
* Une délégation de la FIFA se rend à Gaza et rencontre les autorités israéliennes
* PETITION : FIFA Donnez le carton rouge aux colonies israéliennes - Urgent
* Le Real Madrid forme des entraîneurs des camps de réfugiés palestiniens
* Les fans du Celtic récoltent près de 220.000 euros pour les Palestiniens


Notre article du 14 mars 2015
l’association « CAPJPO » - EuroPalestine s’associe a une vaste campagne pour demander à la FIFA (Fédération internationale de Football) d’expulser Israël, tant que cet Etat pratique l’apartheid, le nettoyage ethnique, le massacre de populations, la destruction des stades de football palestiniens, ainsi que la persécution, voire l’assassinat des footballeurs palestiniens, est lancée au niveau international.

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Il est en effet important de rappeler aux membres de la FIFA, qui seront réunis en congrès annuel à Zürich, les 28 et 29 mai prochain, que leur propre règlement interdit le racisme et l’apartheid, et qu’en acceptant d’intégrer Israël dans les compétitions internationales, ils encouragent l’occupation, la colonisation, et tous les crimes de guerre commis par Israël à l’encontre du peuple palestinien.

Comme pour l’Afrique du Sud de l’apartheid, qui a été exclue de la FIFA en 1976, il ne faut pas permettre à Israël de blanchir ses crimes et de donner une image de pays démocratique et normal, en lui faisant l’honneur de participer aux championnats sportifs internationaux.

C’est l’image du foot tout entier qui est salie, si un Etat qui se conduit de la sorte, et depuis si longtemps, est récompensé au lieu d’être sanctionné.

Il est donc important que nous soyons très nombreux à envoyer ce message aux membres de la FIFA qui vont se réunir prochainement, afin qu’ils sachent que des millions de personnes dans le monde souhaitent que le FOOTBALL reste LIBRE et non entaché de racisme et de crimes.
Vous trouverez au bas de la lettre ci-dessous, non seulement ses premiers signataires, dont des opposants israéliens, mais aussi un aperçu des crimes commis par I’occupant israélien contre le football palestinien.

Si cette lettre vous convient, MERCI L’ENVOYER AU PRÉSIDENT DE LA FIFA : : pgool@fifa.org

LETTRE A LA FIFA

Monsieur Blatter, messieurs les Délégués,

Le 16 juin 1976, des millions d’hommes et de femmes de la majorité noire du pays, ainsi que d’autres groupes ethniques opprimés d’Afrique du Sud, saluèrent avec joie une décision de la FIFA, réunie en congrès à Montréal, qui devait conduire à l’effondrement du honteux système d’apartheid.

Par 9 voix contre 1, en effet, la direction de la FIFA décida l’expulsion de l’Afrique du Sud, mettant fin à 15 longues années de manœuvres dilatoires initiées par Sir Stanley Rous, au cours desquelles le régime de l’apartheid exerça une brutalité redoublée, assassinant des milliers de personnes, y compris de nombreux enfants.

Pourtant, des personnalités sud-africaines telles que Nelson Mandela, l’Archevêque et Prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, ou encore l’ancien ministre Ronnie Kasrils, qui toutes ont eu à connaître des méfaits de ce régime, ont estimé que l’apartheid israélien est pire encore que ne le fut l’apartheid sud-africain.

Pendant 7 semaines, en juillet et août 2014, l’armée israélienne a assassiné pas moins de 2.200 Palestiniens , dont 538 enfants, de jour comme de nuit ; elle en a mutilé des milliers d’autres, et détruit des dizaines de milliers de logements. Même dans ses menées les plus sanguinaires, comme les tristement célèbres tueries de Soweto, l’apartheid sud-africain n’avait pas approché, tant s’en faut, de telles « performances ».

Et ce n’est pas à vous, Monsieur le Président et Chers Délégués, qu’on rappellera que ce sont précisément les massacres de Soweto qui avaient conduit la FIFA, en 1976, à se décider à bannir l’Afrique du Sud des rangs de votre organisation.

Israël ne cesse de démolir, en toute illégalité, des maisons, des écoles, des hôpitaux, des puits, des oliveraies, et de chasser les Palestiniens des terres qui les ont vu naître. L’entreprise de nettoyage ethnique se poursuit depuis 67 ans maintenant.

Comme vous le savez, Israël a ciblé, assassiné, blessé et emprisonné de nombreux footballeurs palestiniens, qui se voient régulièrement interdire toute possibilité de déplacement, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Palestine occupée, que ce soit pour leur entraînement ou pour des compétitions. De même, l’armée israélienne a détruit plusieurs stades de football de manière répétée ; et bien entendu, supporters et spectateurs se voient empêchés de se déplacer pour assister à des matches.

Le football, dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, était soumis lui aussi à une série de règles racistes et discriminatoires. Mais on n’y trouvait pas ce système d’attaque organisée par Israël contre les joueurs, les dirigeants sportifs, les installations et les supporters, tel qu’on l’observe aujourd’hui en Palestine occupée.

Ci-joint, en annexe de la présente, une liste, loin d’être exhaustive, des atteintes israéliennes au monde du football palestinien.

C’est pourquoi nous vous demandons d’appliquer les règles de la FIFA, qui interdisent le racisme en son sein, exigent le Fair Play et ne peuvent admettre qu’un de ses propres membres les foule aux pieds sans souiller l’image et la réputation de la communauté mondiale du football.

En l’absence de sanctions, Israël ne mettra pas fin à ses agissements criminels. La « récompense » accordée à Israël, à qui fut confiée l’organisation de la phase finale du championnat Under 21 de l’UEFA en 2013, a provoqué une indignation largement justifiée ; c’est dans ce contexte que l’UEFA a renoncé à l’idée de sélectionner Israël comme co-organisateur du championnat 2020 de l’UEFA, suite aux nombreuses protestations venues d’Europe à l’annonce de ce projet.

L’Etat d’Israël encadre l’Association de Football israélienne (IFA), et l’utilise pour faire apparaître Israël sous un jour positif, comme un pays démocratique où les athlètes palestiniens sous occupation auraient des droits égaux, un mensonge que l’IFA n’a jamais dénoncé. La participation illimitée d’Israël dans des compétitions internationales et son adhésion à la FIFA envoient un message problématique d’acceptation de sa politique et récompensent implicitement sa politique criminelle. Le fait qu’Israël est responsable d’une politique d’apartheid, de colonisation et d’épuration ethnique, n’est pas contestable. Des experts de l’ONU l’affirment. Or, la Convention internationale contre l’Apartheid dans le sport, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1985, stipule : « Les relations sportives avec un quelconque pays qui pratique l’apartheid dans le sport tolèrent et renforcent l’apartheid. »

Il n’y a pas que l’Association Palestinienne du Football qui vous demande d’exclure l’apartheid israélien de la FIFA. De nombreux hommes et femmes de conscience, partout dans le monde, y compris des Israéliens épouvantés par les actes criminels de leur propre Etat, et qui ne voient pas d’autre moyen que des sanctions pour mettre fin à l’occupation, vous le demandent.

Rappelons enfin que l’équipe nationale de Palestine est mise dans l’incapacité d’organiser des compétitions sur son propre sol, en raison des nombreux check-points militaires israéliens qui empêchent les joueurs de circuler, ainsi que du blocus de Gaza.

Mais sa résistance à l’adversité reste intacte : en dépit de tous les obstacles, et de l’interdiction faite par Israël à plusieurs de ses joueurs de voyager, cette équipe a réussi la performance de se qualifier pour la phase finale de l’Asia Cup en 2015 en Australie.

N’oublions pas non plus que c’est précisément l’abolition de l’apartheid qui a ouvert la voie au développement glorieux du football sud-africain : réintégrée dans la FIFA en 1992, l’Afrique du Sud organise la 1ère coupe du continent, en 1996, et remporte le trophée devant Nelson Mandela et 80.000 spectateurs enthousiastes.

Alors, Monsieur le Président Blatter et messieurs les Délégués, vous vous honorerez en respectant les règles de la FIFA et en montrant au monde votre souci d’équité et votre refus du racisme. Le monde du Football ne doit pas se tenir à l’écart du droit et de la justice.

Nous nous tenons pour notre part à votre disposition pour vous rencontrer, et pouvoir ainsi vous exposer plus en détail la monstrueuse réalité du sort réservé par les dirigeants israéliens au football palestinien.

Dans l’attente, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président Blatter et messieurs les Délégués, l’assurance de notre considération.

Liste très partielle des exactions israéliennes concernant le football palestinien :

* L’apartheid appliqué au football se traduit par l’incarcération sans jugement ni même mise en examen de membres de l’équipe nationale palestinienne : tel fut le sort de Mahmoud Sarsak, torturé et détenu pendant près de trois ans, avant que le Président de la FIFA Sepp Blatter intervienne et contribue à sa libération. Mais l’UEFA, dont Israël est toujours membre, ne leva pas le petit doigt.
* Mahmoud Sarsak était l’enfant chéri de la bande de Gaza. Surnommé « le Lionel Messi palestinien », ses talents le promettaient à un avenir brillant. Mais après trois ans de traitements inhumains et la grève de la faim de 92 jours qui permit d’attirer l’attention internationale sur son sort, il a été obligé de renoncer à toute perspective de jouer comme professionnel.
* Omar Abu Rouis, gardien de but de l’équipe palestinienne olympique, ainsi que Mohammed Nimr, joueur de football dans le club de Al Amari à Ramallah, emprisonnés sans inculpation ni jugement en février 2012 .
* En septembre 2014, Farouk Assi, arbitre international de football accrédité auprès de la FIFA, est arrêté à un check-point de l’armée d’occupation à Beit Leghia (entre Jérusalem et Ramallah, Cisjordanie), menotté, aveuglé par un bandeau, alors qu’il allait arbitrer un match semi-pro à Jéricho. (Vidéo disponible)
* En novembre 2012, l’armée israélienne abat un garçon de 13 ans, Ahmad Abou Daqqa, alors qu’il jouait au football.
* Le 31 janvier 2014, des soldats tirent pas moins de 11 balles dans les jambes des jeunes footballeurs Jawhar Nasser Jahwar, 19 ans, et Adam Abd ak Raouf Halabiya, 17 ans. Ils ne pourront plus jamais jouer.
* Le 10 mars 2014, l’armée blesse mortellement le footballeur Saji Darwish.
* Le 16 juillet 2014, quatre enfants qui jouaient au football sur la plage de Gaza, sont assassinés par un tir de missile israélien, sous les yeux des correspondants de presse du monde entier.
* Le 17 juillet, toujours à Gaza, trois enfants de moins de dix ans sont fauchés par des tirs israéliens alors qu’ils jouaient au foot sur la terrasse de leur maison
* Le 30 juillet, le commentateur de football le plus connu de Palestine, Ahmed Zaqout, 49 ans, trouve la mort dans le bombardement de sa maison, en pleine nuit.
* Le 8 août 2014, Mohammad Ahmad al-Qatari et Uday Caber, deux footballeurs âgés de 20 ans, sont également tués.
* Le stade national a été bombardé et détruit à plusieurs reprises.
* Le club Islami, à Qalquilya, a été fermé
* Le 25 novembre 2014, les bureaux de l’Association Palestinienne de Football sont attaqués

PREMIERS SIGNATAIRES :
Ronnie Kasrils (Afrique du Sud)
Ken Loach (UK)
Susan Abulhawa (USA)

PREMIÈRES ORGANISATIONS SIGNATAIRES :
Football Against Apartheid (UK)
Red Card Israeli Racism (UK)
Innovative Minds (Inminds UK)
BDS Switzerland
BDS Zurich (Switzerland)
BDS Berne (Switzerland)
Collectif Urgence Palestine (Switzerland)
Action Palestine Unil-EPFL (Switzerland)
Gauche Anticapitaliste (Switzerland)
Codepink (USA)
Palestine Solidarity Campaign (South Africa)
Boycott from Within (Israel)
Palestina Solidariteit (Plateforme de solidarité avec la Palestine en Flandre) (Belgium)
BDS Belgium
Comité Verviers Palestine (Belgium)
Mouvement Citoyen Palestine (Belgium)
Association Belgo-Palestinienne de Liège (Belgium)
Bruxelles Panthères (Belgium)
La coordination des femmes citoyennes (Belgium)
La Coordination Namuroise belgo-palestinienne (Belgium)
Comité pour une Paix Juste au Proche-Orient (CPJPO - Luxembourg)
European Campaign against the Siege of Gaza
BDS Maroc
Solidaridad con Palestina (Uruguay)
Australian Friends of Palestine (Australia)
BDS Adelaïde (Palestine)
Europalestine (France)
Droits Devant ! (France)
ISM-France (International Solidarity Movement France)
Association de Palestiniens en Ile de France
Les Amis d’Al-Rowwad (France)
Association Avec Naplouse (France)
Parti des Indigènes de la République (PIR - France)
Le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP - France),
Femmes Contre le Blocus de Gaza (France)
Collectif Palestine 69 (France)
UJFP 69, (France)
AFPS 69 (France)
Comité Poitevin Palestine (France)
Femmes pour la paix (France)
Comité Palestine Châteaubriant (France)
Nanterre Palestine (France)
Saint-Ouen Palestine (France)
Collectif Caladois de Soutien au Peuple Palestinien (France)
CNT (Confédération nationale du travail) interprofessionnel de Villefranche (France)
Collectif Freedom For Palestine (Belfort-Montbelliard France)
CRI Coordination contre le Racisme et l’islamophobie Groupe Nord Franche Comté (France)

Et dans le collectif D’OPPOSANTS ISRAÉLIENS : Nitza Aminov, Ronnie Barkan, Moran Barir, Amitai Ben-Abba, Dany Bikovsky, Eitan Bronstein Aparicio, co-fondateur de De-Colonizer, Eléonore Bronstein, co-fondatrice de De-Colonizer, Umar al-Ghubari, Yael Kahn, Ofer Neiman, Yaar Peretz, Adi Raz, Renen Raz, Yonatan Shapira, Inbal Sinai.

MERCI ENVOYER CETTE LETTRE A LA FIFA :
Fédération Internationale de Football Association
Président Joseph S. Blatter
ADRESSE POSTALE : FIFA-Strasse 20. Boîte postale 8044 - Zurich. Suisse

EMAILS : pgool@fifa.org pour la direction
et : http://fr.fifa.com/contact-FIFA.html

Vous pouvez envoyer la lettre dans son intégralité ou bien un message expliquant :

"Je demande l’expulsion de l’occupant israélien de la FIFA tant que cet Etat ne respecte ni les droits de l’Homme ni les règles anti-racistes et anti-apartheid de la FIFA".
Tél : +41-(0)43-222 7777 - Fax : +41-(0)43-222 7878 - (Site : www.FIFA.com)


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