Lettre du Groupe de Travail Réfugiés de l’AFPS automne 2022

mercredi 14 décembre 2022

Cette lettre veut se faire l’écho de l’actualité sur la question des réfugiés palestiniens – dans ses diverses dimensions – traitée par les médias et sites français et étrangers. Et faire connaître des analyses et points de vue d’organisations gouvernementales ou non.
Les textes sélectionnés n’engagent que leurs auteur·e·s.

JPEG - 162.3 ko Affrontements entre des Palestiniens et les forces israéliennes lors d’une incursion à Jénine, 28 septembre 2022 | Nasser Ishtayeh | Flash90

TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ
Une opération de police à Shuafat embrase Jérusalem-Est
Frédéric Métézeau, France Info, le 13 octobre 2022
Dans le camp de Shuafat, cela sent mauvais : les habitants mettent le feu aux ordures dans les grandes bennes en métal, la fumée attaque le nez et les yeux, et la police actionne son canon à eau qui projette un liquide à la puanteur effroyable. Shuafat, qui fait officiellement partie de la municipalité de Jérusalem et où résident 60 000 personnes, est en état de siège mi-octobre. Une réalité renforcée par le mur de béton qui le sépare du reste de la ville. Les habitants sont à bout.

Contre le blocus imposé au camp de Shuafat par les autorités militaires israéliennes
Agence média Palestine, le 12 octobre 2022

Les Palestiniens du camp de réfugiés de Shuafat ont mené une grève générale pour protester contre les mesures de rétorsion collective menaçant leurs conditions de vie. La ville voisine d’Anata et la banlieue d’Al-Salm sont également concernées par ces mesures, qui impliquent des fouilles intempestives dans les maisons ainsi que de multiples arrestations.

les Palestiniens de Shuafat déclarent « la désobéissance civile »
Sami Boukhelifa, RFI, le 12 octobre 2022
Samedi 8 octobre, un Palestinien a abattu une jeune soldate israélienne, à l’entrée du camp de Shuafat coupé du reste de la ville par le mur de séparation. Depuis, l’armée israélienne mène une véritable chasse à l’homme pour tenter de retrouver le tireur, et multiplie les incursions dans le camp. Ces opérations armées déclenchent des heurts avec la population qui dénonce une punition collective.

Visite de l’Autorité palestinienne au camp de Jénine
Alice Froussard, RFI, le 17 octobre 2022
Dimanche 16 octobre Mohammed Shtayyeh, le Premier ministre palestinien, s’est rendu dans le camp de réfugiés de Jénine. Une visite extrêmement rare étant donné l’impopularité de l’Autorité palestinienne dans cette ville du nord de la Cisjordanie occupée où les raids de l’armée israélienne sont quasi-quotidiens et où les affrontements entre soldats et militants armés palestiniens sont récurrents.

Les camps de réfugiés palestiniens entre résistance et désespoir
Yuval Abraham, +972, traduction Ballast, le 18 octobre 2022
Reportages des camps de réfugiés de Jénine et de Naplouse, cibles premières des opérations militaires israéliennes meurtrières qui se multiplient en Cisjordanie. C’est que, face à une occupation israélienne sans fin et aux politiques de collaboration conduites par l’Autorité palestinienne, la jeune génération, souvent désaffiliée politiquement, est tentée par un retour à la lutte armée.

Pourquoi Jénine ?
Ibrahim Fraihat, Reema Abu Ramadan, Middle East Eye, le 10 août 2022
La guerre d’Israël contre les mouvements de la résistance palestinienne (y compris le Jihad islamique à Gaza) n’a pas commencé il y a quelques jours. Elle a lieu depuis des mois à Jénine.

Les Palestiniens de Gaza apportent leur soutien au camp de réfugiés de Shuafat
Ayyoub, Al Nas, le 17 octobre 2022
Toutes les factions palestiniennes de la bande de Gaza ont annoncé leur soutien et leur solidarité avec les résidents du camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem occupée.

LIBAN

Le naufrage d’un bateau frappe durement les réfugiés palestiniens
Maureen Clare Murphy, The Electronic Intifada, le 28 septembre 2022,
traduction Jean-Marie Flémal pour Charleroi pour la Palestine
Deux douzaines de réfugiés palestiniens au moins, dont la plupart venus du camp de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, font partie de la centaine de morts découverts après qu’un bateau chargé de demandeurs d’asile et faisant route vers l’Italie a chaviré au large de la côte syrienne.

Les désastres se multiplient pour les Palestiniens
Amena el-Ashkar, Chronique de Palestine, le 30 octobre 2022
Ibrahim Mansour a fait tous les cafés du camp de réfugiés de Nahr al-Bared et de la ville libanaise voisine de Tripoli pour trouver un emploi. En vain. Le seul qu’il a trouvé ces dernières années a été celui d’ouvrier sur des chantiers de reconstruction des parties de Nahr al-Bared détruites en 2007. Profondément désespéré, Mansour a décidé d’émigrer. Il a quitté Tripoli le mois dernier pour se rendre en Europe. Le voyage s’est avéré désastreux. Surchargé, le bateau a coulé au large de Tartous, un port de Syrie. Près de cent personnes se sont noyées, dont vingt-quatre Palestiniens, et Ibrahim Mansour est l’un des rares survivants.

Les réfugiés palestiniens s’enfoncent dans la pauvreté, s’alarme l’ONU
L’Orient le jour, le 28 octobre 2022
Le taux de pauvreté parmi les réfugiés palestiniens du Liban, qui s’élevait à près de 70 % début 2022, atteint désormais 93 %, dans le pays, plongé dans une effroyable crise économique. Deux familles de réfugiés palestiniens sur trois ont réduit le nombre de repas qu’elles prennent chaque jour, a déclaré la commissaire générale adjointe de l’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés Palestiniens (Unrwa), Leni Stenseth.

L’Unrwa appelle à fournir une aide d’urgence
Ici Beyrouth, le 21 octobre 2022
L’Unrwa a appelé les donateurs à fournir une aide d’urgence de 13 millions de dollars pour les réfugiés palestiniens du Liban, qui vivent désormais presque tous dans la pauvreté. « Les réfugiés palestiniens, qui vivent dans des camps surpeuplés au Liban (…) sont au bout du rouleau » a affirmé dans un communiqué le Commissaire général de l’Unrwa Philippe Lazzarini.

Perquisitions en série dans le camp de Nahr el-Bared
Layal Dagher, L’Orient le Jour, le 25 octobre 2022
Des habitants de Nahr el-Bared ont brûlé des pneus aux entrées sud et est ainsi qu’à l’intérieur du camp et bloqué des routes pour protester contre les perquisitions opérées par la troupe libanaise, soutenue par la marine et l’aviation militaire. Des factions palestiniennes et des comités du Liban-nord ont condamné les raids de l’armée et annoncé dans un communiqué commun une grève générale dans le camp.

NAKBA EN COURS

Être réfugiée palestinienne, c’est vivre en quête de son identité
Thomas Vescovi & Rima Hassan, entretien, AFPS-PalSol n°82, octobre 2022
Réfugiée palestinienne et juriste en droit international, Rima Hassan est actuellement présidente de l’Observatoire des camps de réfugiés (O-CR) qu’elle a fondé en 2019.
« Il y a d’abord un manque de représentation de la diaspora palestinienne en général… Par ailleurs, en parlant trop souvent des Palestiniens dans leur globalité, on oublie les spécificités vécues par les réfugiés qui représentent sept millions de personnes. Parfois, on donne la parole à des réfugiés vivant dans des camps en Cisjordanie ou à Gaza, mais là encore leurs témoignages, aussi importants soient-ils, ne font pas écho au parcours des réfugiés hors de la Palestine depuis 1948 ou 1967, et des besoins spécifiques de ces derniers. En agissant ainsi, on tend à écarter les revendications centrales des réfugiés, à savoir l’attachement au droit au retour, à l’indemnisation, au processus de démantèlement des camps pour offrir à ces populations des opportunités de vie qui soient autres. »

La question de la nationalité palestinienne
Nadim Bawalsa, Al-Shabaka, traduction Chronique de Palestine, le 8 octobre 2022
Le droit des Palestiniens en exil à la nationalité palestinienne est protégé par le droit international, indépendamment des politiques racistes d’apartheid israéliennes. Comment les Palestiniens et leurs dirigeants de la diaspora peuvent-ils faire valoir ce droit par différents moyens juridiques et politiques ? Nadim Bawalsa, rédacteur en chef d’Al-Shabaka, The Palestinian Policy Network, propose des recommandations sur la manière de garantir leurs droits aux Palestiniens exilés et en Palestine, où qu’ils se trouvent. Aujourd’hui, plus de sept millions de Palestiniens exilés ont le droit légal d’être considérés comme des ressortissants de Palestine par naissance et/ou par le sang. Ce nombre comprend cinq millions de réfugiés enregistrés auprès de l’Unrwa, ainsi que plusieurs millions d’autres ressortissants palestiniens ayant un statut secondaire de citoyenneté ou de résidence dans d’autres pays.

Menotté pendant que l’armée sioniste deémolit sa maison à Hébron
Vidéo, le 25 octobre 2022, 1 mn 53

La Catastrophe personnelle de Monsieur Sami Saada
Frédéric Métézeau, France Culture, « Affaire à suivre », podcast, 5 septembre 2022, 6 mn
L’historien israélien Adam Raz a découvert aux archives Nationales, à Jérusalem, des dizaines de lettres envoyées au Premier ministre israélien de l’époque David Ben Gourion et signées de la main d’un certain Samy Saada, un habitant arabe de Haïfa chassé de chez lui. « Il a fallu pas mal de temps aux Américains pour parler ouvertement de l’histoire de l’esclavage. Il a fallu du temps aux pays européens pour parler du passé colonial... En Israël, nous ne sommes pas dans une situation post-conflit. On n’est pas comme en Afrique du Sud ou en Irlande. Nous sommes toujours en conflit. C’est une vraie question politique, en ce moment ! »
Avec une interview d’Ines Abdel Razek du PIPD (vers 4 mn 15), et de la pub pour le film Le Sel de la mer, d’Annemarie Jacir... sur Netflix !

Israël interdit à la municipalité de Tel Aviv de mettre des cartes de la Ligne verte dans les écolesMiddle East Eye, le 28 août 2022
Le ministère de l’Éducation d’Israël ordonne le retrait des classes de près de 2 000 cartes qui montrent la ligne de cessez-le-feu de 1949. Depuis 1967, Israël omet la Ligne verte sur ses cartes, donnant l’impression que les territoires palestiniens occupés font partie de son État.