Liquidation et soldes au pays de l’Apartheid : Toute critique doit disparaître !

samedi 11 janvier 2020

A quelques jours d’intervalle, le régime israélien vient d’annoncer la fermeture d’une galerie d’art à Jérusalem, et d’un Centre de recherche sur la paix à Tel Aviv, pour cause d’esprit un peu trop critique. La façade démocratique se fissure même pour les Juifs israéliens.

La municipalité de Jérusalem a annoncé cette semaine que la Galerie d’art Barbour, à Jerusalem, devra aller se trouver d’autres locaux. Cela lui apprendra à avoir accueilli ln 2015 les militants de "Break The Silence" (Briser le Silence), ces anciens soldats israéliens qui n’ont rien trouvé de mieux à faire qu’à raconter les atrocités qu’on leur a fait commettre durant leur service.

Donc fermeture pour cause d’ "atteinte à la réputation d’Israël" (sic), pour cette galerie dans l’oeil du cyclone depuis cette date, et à laquelle il a été donné 3 mois pour débarrasser le plancher.

C’est par la presse que les responsables de la galerie ont appris cette décision, l’adjointe au maire de Jérusalem, en charge de l’éducation ayant déclaré aux médias israéliens : "C’est la voix de la Torah et du sionisme qui se feront désormais entendre dans cet espace, au lieu des calomnies répandues par Barbour, sous couvert de liberté d’expression artistique".
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Dans le même temps, relate le quotidien israélien Haaretz, l’université de Tel Aviv vient d’annoncer la fermeture sans préavis de son Centre de Recherche sur la Paix.

Quel besoin en effet de ce Centre Tami Steinmetz de Recherche sur la Paix, fondé en 1992, et réunissant des universitaires des facultés de sciences politiques et de droit, alors qu’Israël ne cherche même plus à donner le change en matière de paix ?

A quoi bon ces publications, conférences et ateliers sur l’intervention de la société civile, l’influence des réseaux sociaux, des ONG pour la défense des droits de l’homme, la collaboration avec la minorité arabe israélienne, et autres balivernes sur la "résolution du conflit israélo-palestinien", ont décrété les autorités ?

"Plus personne en Israël ne parle de paix, que ce soit dans le milieu universitaire ou dans le grand public", reconnait le Pr. émérite Ilai Alon du département de philosophie de l’université de Tel Aviv. "Mais si nous, intellectuels, renonçons à penser la paix, c’est une grave erreur, et cela en dit long sur la société israélienne actuelle", estime-t-il.

"Et cela confortera les universitaires européens et nord américains, attirés par le mouvement BDS, dans l’idée que le monde académique israélien soutient l’occupation", commente le Pr. Schnell, géographe.

Une quinzaine de scientifiques israéliens ont envoyé une lettre de protestation officielle aux responsables de l’université pour leur demander de revenir sur leur décision, indique Haaretz.

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source Haaretz