"Médecins sans frontière" en écho au message du docteur Aed Yaghi, notre ami du secours médical de Gaza

mardi 18 décembre 2018

Notre comité Palestine 13 est partenaire du Secours Médical de Gaza et vous appelle régulièrement à nous aider à faire des versements financiers réguliers, versements dont notre ami, le docteur Aed nous fait régulièrement le comte rendu.

Aujourd’hui, c’est Médecins sans Frontière qui appelle à la solidarité financière avec Gaza :

une mobilisation d’urgence est nécessaire pour soigner les blessés de la Marche du retour

Victimes des tirs à balle réelle de l’armée israélienne lors de la « Marche du retour », les nombreux patients présentant des blessures graves et complexes surchargent le système de santé à Gaza ; des milliers d’entre eux risquent des infections et des handicaps à vie.
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Une véritable urgence sanitaire prend lentement forme à Gaza, alors que les besoins des patients grièvement blessés par les tirs de l’armée israélienne lors des manifestations sont en augmentation. La grande majorité des 3117 patients que MSF a traités pour des blessures par balles du 30 mars au 31 octobre – sur un total de 5866 blessés par arme à feu, répertoriés par le ministère de Santé – ont été blessés aux jambes, entraînant pour la moitié des fractures ouvertes, et pour l’autre moitié des lésions graves des tissus.

Ce sont des blessures complexes et graves, difficiles à soigner. La gravité de ces blessures, combinée à l’absence de traitement adéquat au sein d’un système de santé extrêmement précaire, signifie que le risque d’infection est très élevé, en particulier pour les patients avec des fractures ouvertes. Il n’y a pas actuellement à Gaza la possibilité de diagnostiquer des infections osseuses, mais les estimations les plus conservatrices de MSF, basées sur son expérience, indiquent qu’au moins 25 % des patients avec fractures ouvertes souffrent d’infections. Avec un total d’environ 3000 fractures ouvertes, plus de 1000 personnes seront probablement infectées.

Sur la base d’une analyse préliminaire des patients de MSF à Gaza, au moins 60 % des blessés totaux - soit 3520 personnes - auront besoin de soins chirurgicaux supplémentaires, de physiothérapie et de rééducation. De plus, une proportion significative de ces patients aura besoin de chirurgie reconstructrice, mais des infections non soignées empêcheront toute possibilité de traitement. Cette charge est trop lourde à supporter pour le système de santé tel qu’il existe à Gaza, affaibli par plus d’une décennie de blocus.

Les conséquences de ces blessures, en particulier non traitées, peuvent aller jusqu’au handicap permanent pour certains ; et jusqu’à l’amputation ou au décès en cas d’infections non soignées.

Bien que MSF et d’autres acteurs travaillent au mieux pour fournir des traitements à ces patients, l’échelle des besoins devient ingérable. La situation se dégrade d’autant plus vite que des personnes blessées par balle continuent d’arriver dans les centres de santé, présentant des nécroses des tissus et des os, et que les risques d’infection ne cessent d’augmenter. Une réponse adéquate coûtera des dizaines de millions d’euros - une somme qui doit être trouvée d’urgence.

« MSF a déjà triplé sa capacité à Gaza mais le volume nécessaire de chirurgie, d’antibiotiques rigoureusement gérés, de soins intensifs infirmiers et de physiothérapie de long terme est sidérant, détaille Marie-Elisabeth Ingres, cheffe de mission de MSF en Palestine. Un tel nombre de patients mettrait les meilleurs systèmes de soins au monde sous pression. À Gaza, c’est dévastateur. »

Source : Médecins sans Frontières / AFPS


Nous avons reçu un message et une vidéo de notre ami Aed Yaghi, médecin du PMRS : service de soin médical palestinien

6 mois de dur travail continu en soutien à la Marche du Retour

*La première règle dans les premiers soins est d’assurer notre propre sécurité puis la sécurité des blessés.
* Nous sommes des paramédicaux de terrain et notre but est de transporter les blessés depuis le terrain jusqu’à l’ambulance.
* Docteur Yaghi : « PMRS a commencé à apporter son aide dès les premiers jours de la marche du retour qui a débuté le 30 mars. PMRS a mobilisé ses équipes médicales et des secouristes volontaires pour assister les personnes blessées par les attaques israéliennes. »
* Ahmed al-Ra’ai : « Ces secouristes volontaires apportent les premiers soins aux blessés. Le défi auquel nous faisons face en tant qu’équipe médicale travaillant sur le terrain consiste à lutter contre les attaques israéliennes, aussi bien contre les balles réelles que contre les gaz. »
* Reda al-Masri : « Nous nous partageons en deux groupes : un groupe reste près de notre point de soins, un autre groupe va près de la frontière. »

Soutenez les équipes médicales du PMRS qui a apporté des soins à 4380 victimes : 750 blessés par balles réelles, 3212 par inhalation de gaz, 163 blessés par des balles en caoutchouc, 255 victimes transportées. Ces statistiques couvrent la période du 30 mars au 30 septembre 2018.

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[*Vos dons sont à envoyer à Palestine13, C/o La Cimade - 8 rue Jean-Marc Cathala, 13002 Marseille. ils seront intégralement versés au PRMS. Vous recevrez un récépissé pour déduction fiscale, en fin d’année.*]

Voir aussi sur le site de Palestine 13
* Appel à dons : solidarité avec Gaza le Mardi 1er mai 2018
* Message du docteur Yaghi, de la Société médicale et aide sociale de Palestine à Gaza le Dimanche 17 juillet 2016
* Trois palestiniens à Marseille : Aed Yaghi, Shawan Jabareen et Yasser Quos le Mardi 1er décembre 2015