N’OUBLIONS PAS GAZA !

mercredi 28 août 2019

Et si comme les Palestinien-ne-s, nous survivions dans la Bande de Gaza…

- Nous ferions alors partie des 2 millions de personnes emprisonnées dans un ghetto d’une superficie de 365 km², long de 41 km et large de 6 à 12 km, en 3e position mondiale pour la densité de population, où rien ne rentre d’où rien ne sort.
JPEG - 50.2 ko

- Nous serions privés, selon les rapports des missions de l’ONU, d’eau potable, de médicaments, nous n’aurions que quelques heures d’électricité par jour, pas de travail, confrontés à une crise alimentaire grave…

- Nous serions empêchés de visiter nos parents (fils, filles, pères, mères, époux, épouses) emprisonnés en Israël : 309 en juin 2019, selon Addameer, Association palestinienne de défense des prisonniers.

- Nos enfants, âgés de plus de 10 ans, seraient traumatisés par les agressions meurtrières de l’État colonial israélien : hiver 2008-2009, novembre 2012, été 2014, chacune ayant fait des milliers de morts et de blessés, dont plusieurs centaines d’enfants… Ils seraient, comme les adultes, obligés de vivre, d’étudier, de jouer dans des maisons et écoles éventrées par les bombardements …

- Nous participerions peut-être aux Grandes Marches du Retour, qui amènent chaque vendredi, depuis le 30 mars 2018 jusqu’à aujourd’hui des centaines de Palestinien- e-s devant la barrière de barbelés pour revendiquer leur droit au retour. Du 30 mars 2018 au 22 mars 2019, dans l’indifférence quasi générale, les snipers israéliens ont assassiné 271 palestinien-ne-s, dont des enfants et ont infligé de façon délibérée des blessures très souvent invalidantes à 29 187 manifestant-e-s dont 1 699 femmes et 5 778 enfants (Chiffres de l’OCHA – Office for the Coordination Humanitarian Affairs. – Nations Unies)

- Paysans, nous serions confrontés à des difficultés pour cultiver nos terres, surveillés en permanence par des drones israéliens, obligés d’installer des bâches pour protéger nos plantations de l’épandage de désherbants par l’aviation israélienne.

- Pêcheurs nous serions confrontés à des variations incessantes de notre zone de pêche : de 15 milles nautiques à 3 milles nautiques (rappel : les accords d’Oslo (1993) prévoyaient une zone de pêche de 20 milles nautiques). Au-delà de ces limites variables et arbitraires, la marine israélienne peut ouvrir le feu ou procéder à l’arraisonnement du bateau. A quoi, il faut ajouter la pollution de la zone et la raréfaction du poisson… (*)

- Nous subirions, l’expérimentation des armes et autres drones fabriqués par les sociétés d’armement israéliennes, dont Elbit systems, expérimentation réelle utilisée comme argument de vente.

- Nous ne pourrions quitter cette grande prison à ciel ouvert, la liberté d’aller et venir étant réduite pour toutpalestinien.
C’est cela la « vie » dans la Bande de Gaza !

Les rapports des missions de l’ONU ne cessent d’alerter sur la situation de catastrophe humanitaire. Cette catastrophe « non naturelle » est méthodiquement fabriquée par Israël et cela depuis des décennies.
Il est affirmé que ce siège mené par Israël contre la population de la Bande de Gaza serait justifiée par la menace représentée par le Hamas et les attaques de roquettes sur Israël ? Il n’en est rien : le blocus de Gaza par Israël a commencé il y a 30 ans, bien avant la prise de pouvoir par le Hamas en 2006-2007 : déjà, en juin 1989, Israël imposait un système de carte magnétique afin de limiter la sortie de Gaza des habitants palestiniens.

En 1998, la Commission européenne mettait l’accent sur « les restrictions draconiennes imposées en permanence par Israël sur l’entrée et la sortie des personnes et des marchandises en provenance ou à destination de Gaza ».
En juin 2019, Al Jazeera rapporte les propos tenus par Tareq Baconi, analyste à l’International Crisis Group : « le Hamas est simplement la feuille de vigne qui permet de maintenir une politique à l’égard de Gaza […] L’actuel blocus de la bande de Gaza n’a pas commencé avec le Hamas, et s’il fallait retirer le Hamas de l’équation, il serait fort probable que les efforts visant à maîtriser la bande de Gaza prendraient une forme nouvelle. »
De son côté, en novembre 2018, le document, publié par le Forum politique de Gaza réunissant des dizaines de diplomates, d’organismes d’aides et d’experts, affirme : « Gaza est la manifestation la plus extrême d’un processus qui se déroule sur l’ensemble du territoire palestinien depuis 1993 : le processus de maintien d’un contrôle, mais sans prendre la responsabilité de ce qui en découle », responsabilité largement laissée à la communauté des donateurs.
En effet, depuis des décennies, des infrastructures importantes pour le développement de la Bande de Gaza (l’aéroport international, le port, des hôpitaux, des écoles, d’autres installations…) financées notamment par l’Union Européenne (et donc par nos impôts) sont systématiquement bombardées, rasées par l’armée israélienne sans qu’aucun compte ne soit demandé à Israël qui poursuit cette politique en toute impunité.

JPEG - 10.2 ko

La communauté internationale, Union Européenne en tête, paye, se tait,
laisse faire Israël !

Complice de ses crimes, jusqu’à quand ?

Ecoutons la voix des milliers de jeunes Palestiniens qui en manifestant chaque vendredi, au péril de leur vie, crient leur aspiration à la dignité et à la liberté. Un jeune Palestinien de 20 ans déclare au quotidien israélien « Haaretz » : « La situation ici se détériore constamment et les gens savent que le combat violent n’a aucune chance. Nous voulons simplement faire entendre nos voix. Nous voulons faire savoir qu’il y a des êtres humains qui vivent ici, comme partout ailleurs, avec des rêves, comme partout ailleurs ».
Ecoutons la voix des opprimés, des prisonniers en grève de la faim contre la détention administrative Répondons-leur en renforçant la campagne internationale de Boycott – Désinvestissements – Sanctions :
- pour contraindre Israël à lever le siège de Gaza, rétablir la libre circulation des marchandises et des hommes, l’arrêt de la colonisation, respecter le droit au retour des réfugiés palestiniens
- pour qu’enfin l’oppresseur soit jugé et sanctionné pour les crimes commis.

Source : AFPS et BDS Paris Sud 13