Palestine occupée : les crimes israéliens du 18 au 24 novembre

jeudi 2 décembre 2021

Abdullah, présumé terroriste à 8 ans

Dimanche vers 9 h, à la « porte des Maghrébins » (qui mène à al-Aqsa), un certain Fadi Abu Shukheidem (42 ans) tue quatre occupants israéliens, dont un colon et deux officiers de police, avant d’être tué à son tour. La riposte ne se fait pas attendre…Après avoir bouclé la vieille ville pendant une heure, l’armée perquisitionne l’école al-Rashidiya, où Abu Shukeidem animait un cours de religion, et retient plusieurs heures le directeur de l’école pour l’interroger. Puis les forces d’occupation investissent le domicile de l’assaillant au camp de réfugiés de Shu’afat. La maison est saccagée et la famille au grand complet emmenée en détention : son frère Shadi, son neveu Basel, sa fille Aya (20 ans) et son fils de 8 ans, Abdullah ! Cette intervention musclée déclenche évidemment des affrontements qui dureront jusqu’au soir, provoquant des dizaines de suffocations.

Les prisons de la mort lente

Jeudi 18 au matin, Sami Abed Al-Amour, citoyen de Deir Al-Balah (dans la bande de Gaza), s’éteint à l’hôpital Soroka de Beersheba. Agé de 39 ans, il purgeait depuis 2008 une peine de 19 ans d’incarcération. Malgré la détérioration de sa santé, ses geôliers ont attendu le dernier moment pour lui prodiguer des soins. Non assistance à personne en danger ou meurtre prémédité ?

Ce drame vient rappeler le sort des quelque 4600 Palestiniens aujourd’hui détenus dans les geôles israéliennes, dont 200 mineurs et 35 femmes. Parmi ces prisonniers politiques, 200 malades ont besoin d’une intervention médicale mais l’administration des prisons tergiverse et fait de leur traitement médical un objet de chantage.

Depuis la guerre de 1967, près d’un million de Palestinien-ne-s de tous âges sont passé-e-s par la case prison.

Cette semaine encore, ce sont au moins 84 habitants de Cisjordanie, dont 7 mineurs et 3 femmes, qui ont rallongé cette liste. Ainsi, jeudi 18 à 3h du matin, lors d’un raid sur Bethléem et les villages voisins, l’armée prend d’assaut plusieurs maisons et s’empare de 7 habitants, parmi lesquels le jeune (17 ans) Zaki Za’ul, de Husan. Le soir, lors d’affrontements à al-Issawiya, faubourg de Jérusalem que l’occupant voudrait vider de ses habitants non-juifs, c’est un ado de 14 ans, Qusai Abu Irmilah, que les soldats battent comme plâtre avant de l’emmener pour incarcération. Dimanche, à Jérusalem Est, les kidnappings à domicile de Ali Mahmoud al-Tawil et de Hussain Ahmed Atiya (17 ans tous les deux) ont lieu pour une fois en début de soirée. Dimanche, à 2 h du matin, c’est encore à al-Issawiya que la soldatesque roue de coups les quatre frères Abu al-Humus avant de les emmener. Ils s’appellent Khader, Belal, Sultan et Mohammed (le plus jeune a 19 ans).
Palestine occupée : les crimes israéliens du 18 au 24 novembre

La pression sur les habitants du quartier n’épargne pas les femmes : lundi à 16 h, Rasha al-Issawy est enlevée à son domicile. Beit Safafa est une autre ville harcelée autour de Jérusalem, à cheval sur la « ligne verte ». Mardi à 18 h 30, deux jeunes de 15 ans y sont kidnappés lors de la perquisition de leur domicile : Adam Mustafa al-Safadi et Mohammed Ibrahim al-Wahsh.

Les dignitaires sont aussi dans le collimateur : Najeh Bakirat (64 ans), directeur général adjoint des fonds de dotation de Jérusalem, est arrêté mercredi à la porte des lions. Ce même mercredi, police et armée se déploient dans le camp de Jazalone, à Ramallah, et prennent d’assaut plusieurs maisons. Cherchant à s’emparer d’un certain Mohammed Abu Sabri, elles font irruption chez lui, rassemblent sa famille et ordonnent à son frère de lui téléphoner pour lui dire de se rendre sous peine qu’on enlève toute sa famille. Finalement, l’assaillant évacue les lieux en emmenant en captivité la mère (Nabila, 50 ans) et le frère (Belal, 30 ans) de l’homme recherché. Au cours de la même opération, un ancien prisonnier, Thaier Samad’ah (30 ans), est une nouvelle fois emmené en détention. Quant à Mohammed al-Salameen, enlevé dimanche à 3 h du matin à son domicile d’al-Bireh, ce sera, à 24 ans, la deuxième fois qu’il croupira en prison…

Une occupation nauséabonde

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