Pour l’ex-ambassadeur français Gérard Araud « israël est un etat d’apartheid »

lundi 13 mai 2019

Il n’a pas souhaité quitter ses fonctions dans la discrétion. Vendredi, jour de son départ à la retraite, le désormais ex-ambassadeur de France aux Etats-Unis Gérard Araud a vertement critiqué Israël, qu’il a qualifié « d’Etat d’apartheid » dans une interview accordée à The Atlantic.

« [Les Israéliens] ne feront pas d’eux [les Palestiniens] des citoyens d’Israël, a expliqué l’ancien diplomate de 66 ans, qui a représenté la France dans ce pays du Proche-Orient de 2003 à 2006. Donc ils vont devoir officialiser la situation qui est, nous le savons, une situation d’apartheid. »

« Le problème est que la disproportion de pouvoir est telle entre les deux parties que la plus forte peut conclure qu’elle n’a aucun intérêt à faire des concessions, a souligné celui qui avait pris ses fonctions en 2014. Le statu quo est extrêmement confortable pour Israël. »

JPEG - 19.5 ko Gérard Araud est né en 1953 à Marseille. Il a été ambassadeur de France aux États-Unis, après avoir été représentant permanent de la France auprès des Nations unies à New York

Il compare Trump à Louis XIV

Connu pour son franc-parler, notamment sur son compte Twitter, Gérard Araud s’en est aussi pris à Donald Trump dans une interview au Guardian. Pour lui, le président américain est comme Louis XIV, « un vieux roi un peu capricieux, imprévisible et mal informé qui veut malgré tout prendre toutes les décisions ».

Selon lui, l’administration Trump « ne pense pas en termes de coopération multilatérale » et « n’a aucune affection à l’égard des Européens ». « Elle traite les Européens comme elle traite les Chinois », a-t-il ajouté, mettant en garde Londres, qui espère négocier un traité commercial avec Washington après le Brexit. « Lorsque les Britanniques viendront pour un accord de libre-échange, il y aura du sang sur les murs et ce sera du sang britannique. »

« Après le Brexit et cette élection, tout est désormais possible. Un monde s’effondre devant nos yeux. Un vertige », avait-il ainsi tweeté la nuit de la victoire de Donald Trump, en novembre 2016. Un message qui lui a valu d’intenses critiques, bien qu’il l’ait très rapidement effacé.

« J’ai eu beaucoup d’ennuis avec ma propre capitale. Malheureusement, avoir raison trop tôt c’est avoir tort, a-t-il lâché. Rétrospectivement, bien entendu j’avais raison. »

Source : le Parisien