Pourquoi minimiser la réalité palestinienne est un crime

jeudi 9 mars 2023

Le 20 février, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté une déclaration, présentée dans les médias comme une version « édulcorée » d’un projet de résolution antérieur, qui aurait exigé qu’Israël « cesse immédiatement et totalement toutes les activités de colonisation dans le territoire palestinien occupé ».

JPEG - 89.3 ko Les habitants de #Nablus participent aux funérailles de dix Palestiniens assassinés, ce 23 février 2023, par les forces coloniales israéliennes au cours d’une opération militaire visant des combattants palestiniens de la résistance dans la ville. La majorité des victimes n’étaient pas armées - Photo : Wahaj Bani Moufleh / Activestills

Par Ramzy Baroud

Les intrigues qui ont conduit à la disparition de ce qui était censé être une résolution contraignante feront l’objet d’un prochain article. Pour l’instant, cependant, je voudrais m’arrêter au fait que la relation de la ainsi-nommée communauté internationale avec la lutte palestinienne, a toujours tenté « d’escamoter » une réalité horrible.

Si nous nous insurgeons souvent contre les déclarations des politiciens américains qui, comme l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo, refusent de reconnaître qu’Israël occupe la Palestine, nous avons tendance à oublier que beaucoup d’entre nous sont, d’une certaine manière, impliqués dans l’édulcoration de la réalité palestinienne.

Si les rapports de B’tselem, de Human Rights Watch et d’Amnesty International, qui qualifient Israël d’ « État d’apartheid », sont des avancées bienvenues avec un discours politique de plus en plus marqué avec des affirmations similaires, on peut se demander pourquoi il a fallu des décennies pour que ces conclusions soient tirées aujourd’hui. Et quelle est la justification morale et juridique de « l’escamotage » de la réalité de l’apartheid en Israël durant toutes ces années, étant donné qu’Israël a été, dès sa création – et même avant – une entité d’apartheid ?

L’ « escamotage » va cependant beaucoup plus loin que cela, comme s’il existait une connivence pour ne pas décrire la réalité de la Palestine et du peuple palestinien par ses qualificatifs qu’elle mérite : crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide, apartheid, etc…

J’ai passé la moitié de ma vie à vivre dans des sociétés occidentales et à interagir avec elles, tout en insistant pour la solidarité avec les Palestiniens et pour qu’Israël soit tenu responsable de ses crimes permanents contre le peuple palestinien. À chaque étape, dans chaque société et sur chaque plateforme, il y a toujours eu des réactions allant dans le sens contraire, même venant de la part des partisans de la Palestine.

Qu’ils soient motivés par un « amour » aveugle pour Israël, par la culpabilité des crimes historiques commis contre le peuple juif, par la crainte de « faire des vagues », de heurter la sensibilité des sociétés occidentales ou de subir des représailles de la part des partisans d’Israël, le résultat tend à être le même : si ce n’est pas un soutien inconditionnel à Israël, ce sont des déclarations « édulcorées » sur la réalité tragique des Palestiniens.

Naturellement, une version qui escamote la vérité n’a rien à voir avec la vérité. Pire encore, il est peu probable qu’elle conduise à des prises de position morales résolues ou à des actions politiques significatives.

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