Quand des parlementaires français piétinent le droit international en Palestine occupée

samedi 20 juillet 2019

Des parlementaires français visitant un site archéologique à l’étranger, cela pourrait être considéré comme une anecdote. La visite de 35 parlementaires français à Jérusalem-Est illégalement annexée aurait dû attirer l’attention de la presse française. En effet, c’est accompagnés par l’association d’ « archéologues » israéliens Elad, dont le but avoué est de renforcer la présence des colons juifs dans le quartier palestinien de Silwan (situé à Jérusalem Est en Palestine occupée) que ces représentants du peuple français ont parcouru un tunnel inauguré il y a quelques jours en présence de l’ambassadeur des USA et construit sous ce quartier palestinien en violation du droit international. A l’origine de ce voyage : le réseau d’influence israélien ELNET.

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Ces parlementaires ont sciemment et en toute connaissance de cause choisi de fouler aux pieds le droit international. Les propos tenus à cette occasion par le sénateur socialiste Simon Sutour sont purement et simplement scandaleux : ils épousent la doctrine israélienne selon laquelle tout lieu entre la Méditerranée et le Jourdain où une supposée présence juive historique est décrétée par les autorités archéologiques israéliennes doit être vidée de toute présence palestinienne – des récits bibliques tiennent lieu dans la bouche de parlementaires français d’ordres d’expulsion de populations vivant sous occupation militaire.

Aurore Bergé – qui est à la fois présidente du groupe d’amitié France-Israël et porte-parole du parti présidentiel – était du voyage. Alors que le Consul Général de France, pour marquer son opposition à la politique de dépalestinisation de la ville, s’était rendu peu avant sur les lieux de la démolition de 35 maisons palestiniennes programmée par Israël dans un quartier palestinien de Jérusalem-Est, Aurore Bergé a déclaré, toute honte bue : « Israël est un pays ami et allié et notre enjeu est de banaliser les relations entre les deux pays indépendamment du conflit israélo-palestinien » ! Aux oubliettes les résolutions de l’ONU, aux oubliettes l’apartheid et la colonisation comme valeur nationale inscrite dans la constitution israélienne, aux oubliettes les massacres à Gaza, les enfants assassinés ou emprisonnés, les déplacements forcés de population ! Banalisons, il n’y a rien à voir.

Quand des députés sous influence perdent toute boussole, c’est qu’il est temps de dire STOP. Le mois dernier déjà, à l’invitation du même réseau ELNET, des députés français avaient rencontré des représentants des colons de Cisjordanie occupée banalisant de fait ce crime de guerre qu’est la colonisation. Et le député Sylvain Maillard, qui participait aussi au voyage à Jérusalem, leur avait fièrement présenté sa proposition de résolution « pour lutter contre l’antisémitisme », qui n’a d’autre objet que de combattre celles et ceux qui s’opposent à l’État d’Israël et à sa politique.

Au-delà du fait que ces parlementaires sont complètement déconsidérés, de tels propos ne peuvent rester sans réaction. Ces parlementaires doivent être rappelés à l’ordre par le président de l’Assemblée nationale et du Sénat et les présidents de leurs groupes politiques. Le président de la République doit désavouer sans ambages la porte-parole du parti présidentiel, s’il veut éviter le constat d’un double jeu de la France.

Le Bureau national de l’AFPS
19 juillet 2019

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Voir aussi sur le site de l’Agence Média Palestine :
La lutte contre l’antisémitisme instrumentalisée à l’Assemblée Nationale