Tandis que les manifestations du Naqab s’intensifient, les femmes bédouines prennent la tête du mouvement

jeudi 10 février 2022

Femmes et jeunes filles sont de plus en plus souvent en première ligne de la résistance bédouine à l’expropriation de leurs terres par Israël – et elles ne font que commencer.

JPEG - 146.4 ko Des femmes et filles bédouines protestent contre le boisement et l’expropriation de leurs terres par Israël, Sa’wa al-Atrash, Naqab, 12 janvier 2022. (Oren Ziv/Activestills.org)

Les citoyens bédouins du Naqab/Neguev intensifient leur lutte contre la politique de judaïsation d’Israël, l’expropriation de leurs terres, et contre le projet de boisement du Fonds national Juif (KKL/JNF) aux dépens des villages non reconnus. Mais ceux qui se sont vraiment distingués dans cette vague de protestations sont les femmes et les jeunes filles des villages menacés de dépossession, qui sont sorties et ont fait front avec les hommes pour affronter les bulldozers du KKL/JNF.

Quiconque a suivi la lutte menée depuis des générations pour la reconnaissance et la régularisation des Palestiniens du Naqab n’a pu manquer de remarquer ce phénomène : à chaque manifestation, de plus en plus de femmes et de filles se tiennent en première ligne.

Vingt-six femmes, ainsi que des dizaines de militants et de manifestants masculins, ont été arrêtées lors des manifestations de la semaine dernière dans le village de a-Sa’wa al-Atrash contre les projets du KKL/JNF de construire une forêt sur des terres agricoles bédouines. La plupart des femmes ont été libérées et assignées à résidence, à l’exception d’une jeune femme, Nawal Abu Kaf, 25 ans, dont la détention a été prolongée jusqu’à dimanche dernier. Abu Kaf, conseillère d’éducation au Sapir College qui soutient une famille ayant perdu son père, a été arrêtée et battue sous les yeux des caméras. Selon des témoins oculaires, elle se tenait aux côtés d’autres militants, juifs et arabes, et n’a pas usé de violence.

Les femmes se sont également exprimées sur les médias sociaux en arabe, en hébreu et en anglais. Elles se sont mises sur le devant de la scène médiatique aux côtés de vétérans de la lutte – politiciens et membres du comité des villages non reconnus – dans le cadre d’un organe populaire non élu composé de représentants des villages bédouins non reconnus, et qui ne compte pas une seule femme.

« Les gens ne comprennent pas la réalité des Palestiniens en Israël ».

Eden al-Hajoj, 18 ans, est une volontaire de l’association Ajik qui enseigne l’anglais aux enfants du village d’Umm Batin. Elle s’est retrouvée au cœur des manifestations la semaine dernière, parlant à la caméra dans un anglais fluide et net de ce qui se passait autour d’elle. La vidéo est devenue virale sur les médias sociaux, après quoi elle a été interviewée par divers médias.

Lire l’article complet ICI