Un hackeur de la ligue de défense juive condamné à 6 mois de prison

dimanche 29 octobre 2017

Le tribunal de la 12ème chambre correctionnelle de Paris a condamné ce lundi 23 octobre Jonathan Bouaziz à six mois de prison, coupable d’avoir piraté en avril 2016 les messageries d’Olivia Zémor et Nicolas Shahshahani, responsables de l’association CAPJPO-EuroPalestine.

Il a en outre été condamné à verser 10.000 euros de dommages et intérêts à chacune des deux victimes et à leur verser 1.000 euros chacun au titre des frais de justice.
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Jonathan Bouaziz n’ira pas en prison (il portera un bracelet électronique) mais il n’a pas bénéficié de sursis, bien qu’aucune condamnation ne figure à son casier judiciaire.

Le tribunal a justifié sa décision, "en raison de la gravité des faits commis". "Ils sont une atteinte directe et déterminée à la liberté d’opinion par la terreur et par l’intimidation de ceux qui ne partagent pas la même opinion que lui".

Ajoutant qu’en "refusant tout sursis, nous entendons également prévenir de la détermination du tribunal et de la lourdeur de la sanction qui attendrait ceux qui souhaiteraient relayer ou réitérer l’action ici condamnée".

En avril 2016, Jonathan Bouaziz, 26 ans avait frauduleusement accédé aux données contenues dans l’ordinateur d’Olivia Zemor et de Nicolas Shahshahani. Il avait redirigé les contenus vers d’autres ordinateurs. Un acte de piraterie revendiqué sur internet par la ligue de la défense juive, groupuscule extrémiste prônant la violence.

Sur leur site, on pouvait lire alors : "le site europalestine ne restera certainement pas à quai très longtemps mais toutes ses données ont été capturées, tous les membres, bénévoles, donateurs, les auteurs des articles, les commentateurs, les visiteurs réguliers, tout a été pris et sera étudié par les membres de la brigade juive, nous avons récupéré toutes vos informations confidentielles et nous vous traquerons".

Sous le titre "zizanie chez les pro palos", les messages d’Olivia Zémor et de ses correspondants relatifs à leur activité militante étaient ainsi reproduits et commentés, livrant ainsi leurs activités personnelles et militantes à la curiosité et à l’animosité de leurs adversaires.

Plusieurs des sympatisants d’Europalestine dont les noms étaient contenus dans la mémoire de l’ordinateur piraté ont reçu des messages les menaçant d’être scalpés un par un, collectif par collectif, association par association.

Nadir Dendoune
le courrier de l’Atlas