Un mouvement de protestation palestinien dirigé par des jeunes secoue les collines au sud de Jérusalem

mardi 2 mars 2021

Un reportage de Jonathan Shamir dans Haaretz :

« Sami Huraini, étudiant en droit palestinien, se trouve tous les vendredis au poste de police de la colonie de Kiryat Arba à Hébron. Les conditions de libération sous caution du militant de 23 ans stipulent qu’il doit comparaître ici chaque semaine, dans la colonie israélienne attenant à Hébron, de 8h30 à 15h30..
Normalement, ce jour-là, Huraini assiste à la manifestation hebdomadaire après la prière près de son village d’At-Tuwani, en Cisjordanie, pour protester contre l’occupation et les démolitions de maisons par les autorités militaires israéliennes dans cette région désertique des collines d’Hébron Sud.

« Ils veulent que j’aie peur de me joindre à toute manifestation, et ils veulent m’utiliser comme un exemple pour effrayer d’autres militants », dit Huraini de ses conditions de mise en liberté sous caution, qui se n’aura pas lieu avant sa prochaine audience le 1er Mars.
S’il on découvre qu’il a participé à une manifestation, il perdra sa caution de 10 000 shekels (environ 3 000 $), soit l’équivalent de deux mois et demi de salaire de son père. « Même si je marche sur la route et qu’il y a une protestation, ils pourraient m’arrêter », dit Huraini. Si un tribunal militaire israélien a des raisons de croire qu’il a aidé à organiser une manifestation, il devra également remettre 30 000 shekels de plus (que son père et d’autres militants ont mis en gage).

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« Ce n’est pas facile », a déclaré Huraini à Haaretz dans un entretien téléphonique. « Je ne veux pas m’arrêter. » En tant que coordinateur de Youth of Sumud (Jeunes de la Résistance), un collectif de 30 jeunes militants d’At-Tuwani et des villages voisins, Huraini est l’une des figures centrales des tentatives locales de contrer l’influence sans cesse croissante de l’occupation israélienne, et d’inciter les habitants à rester sur leurs terres.

Huraini fait face à des accusations de trouble à l’ordre public, d’agression contre un soldat israélien et de violation d’un ordre de zone militaire fermée lors d’une manifestation non autorisée le 8 janvier, près du village voisin d’Al-Rakeez. Selon un rapport de l’Association pour les droits civiques en Israël, la plus ancienne organisation de défense des droits de l’homme du pays, l’imposition de zones militaires fermées est largement utilisée comme « outil de répression des manifestations en Cisjordanie ». Huraini considère également la justification comme une « excuse ».

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