Un père de famille, Osama Mansour, assassiné par les troupes d’occupation alors qu’il conduisait son épouse dans une clinique

samedi 24 avril 2021

Chronique de la vie en Palestine par Gideon Levy.

Un couple palestinien qui rentrait chez lui la nuit est arrêté par des soldats israéliens, interrogé puis renvoyé sur la route. Mais un soldat tire un premier coup de feu sur le véhicule et les autres soldats se mettent à tirer également. Le mari est tué. L’armée prétend qu’il a essayé de renverser les soldats.

Rue principale du village d’Al-Jib en Cisjordanie, sur le route du village voisin de Bir Naballah, au nord de Jérusalem. Lundi 5 avril, 2h45 du matin. Les Forces de défense israéliennes ont attaqué Al-Jib trois fois cette nuit-là. Les soldats ont garé leurs lourds véhicules blindés sur l’étroit îlot séparant les deux côtés de la route.

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Trois semaines plus tôt, le 13 mars, ils avaient tiré de force un jeune Palestinien du nom d’Ahmed Ghanayem, de son lit pendant la nuit et l’avaient emprisonné. Maintenant, ils étaient revenus pour fouiller sa maison et le magasin de sa famille, qui se trouve au coin de la maison d’Ahmed.

Deux soldats se tenaient à côté de quelques voitures garées sur la bande médiane en face du magasin. Soudain, une vieille Toyota s’est approchée venant du côté est. Un soldat a fait signe au conducteur de se garer. Au début, le conducteur n’a pas remarqué la lampe de poche, mais sa femme lui a très vite crié de freiner. La voiture s’est arrêtée à environ quatre mètres des soldats. Après un rapide échange de mots, la voiture a été renvoyée sur sa route.

Mais à peine un instant plus tard, les soldats ont commencé à pulvériser le véhicule avec des dizaines de balles.

« Si une personne tombe d’un avion au milieu de la nuit, seul Dieu peut le sauver », a écrit le poète Dahlia Ravikovitch. Si une personne voyage en voiture au milieu de la nuit en Cisjordanie, seul Dieu peut apparemment la sauver. Oussama Mansour a été tué… Sa femme, Somaya, a survécu.

L’attrayant magasin Al Badawi de liquidation d’articles divers, de l’autre côté de la rue, vend des vêtements, des chaussures, des parfums et des ustensiles de cuisine à des prix avantageux. Un panneau dans le magasin indique, en hébreu : « Jusqu’à 50% de réduction sur toute la collection pour les membres du club. »

Les soldats sont arrivés une première fois ce soir-là vers 21h30. Une force considérable dans des vans, Hummers et autres véhicules blindés. Ils ont fouillé le domicile de Ghanayem. Des enfants et des adolescents leur ont jeté des pierres, et les soldats ont lancé des gaz lacrymogènes puis ont quitté le village pour y revenir à minuit. Encore une fois, des jets de pierres, encore une fois des gaz lacrymogènes, et des soldats ont lancé des perquisitions dans quelques maisons.

Des témoins directs ont eu le sentiment que les troupes d’occupation préparaient quelque chose.

Les soldats sont repartis vers 1 heure du matin, pour être de retour à 2h30. Deux véhicules, un van et une jeep, se sont arrêtés sur l’îlot de circulation en face du magasin. Deux autres véhicules blindés étaient garés à quelques dizaines de mètres. Il y en a peut-être eu plus.

La rue était calme à ce moment-là, si tard dans la nuit. Deux soldats se tenaient sur la même bande médiane sur laquelle nous nous tenions cette semaine lorsque nous avons essayé de reconstituer le fil des événements de cette nuit, étape par étape, avec l’aide de Iyad Hadad, l’enquêteur de terrain de la région de Ramallah pour l’organisation israélienne de défenses des droits de l’homme, B’Tselem.

Deux témoins directs, Azam Malkiya et Bassam Iskar, ont vu ce qui s’était passé depuis leurs appartements, de part et d’autre de la rue, avec les soldats au milieu.

La Toyota de Mansour – datant de 2010 – s’est approchée, un soldat a fait signe au conducteur de s’arrêter avec sa lampe de poche, et la voiture s’est complètement arrêtée.

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