Une bouteille à la Terre (suite), à votre tour ....

mardi 28 mars 2017

C’est ici notre terre
Par Malak Sihfan, étudiante de français, Gaza

C’est notre terre notre douleur,
c’est notre guerre notre valeur
c’est la terre de nos ancêtres nos enfants
et nos solidaires c’est la terre de l’espoir .

Ne vous inquiétez pas
Avec votre soutien
nous allons continuer à résister
Nous allons défier l’impossible avec votre amour.

Nous vivrons dans la paix,
Nous habiterons dans le pays de la paix .
On va briser cette prison avec votre respect on va résister
Avec votre amitié on va oublier notre douleur avec notre patience extraordinaire .

On va vivre ,on va vivre
malgré la souffrance et le blocus
malgré cette occupation aveugle
on va vivre dans notre pays libre ,on vivra pour l’avenir.

c’est à votre tour.... nous attendons vos poèmes


JPEG - 14.7 ko

"je m’appelle Xavière, j’ai 83 ans. Dans une autre vie, j’ai été professeur de Français dans les Quartiers Nord de Marseille.*Le sort fait aux Palestiniens a toujours nourri en moi une révolte douloureuse. Et les perspectives me semblent condamner toute évolution positive.
Alors j’écris. C’est une arme dérisoire. J’en suis bien consciente, mais c’est mon refus - tout symbolique - de l’indifférence des peuples et de l’impuissance coupable des Nations.
J’avais écrit il y a quelques années "le sang des citronniers". Aujourd’hui c’est " Une bouteille à la Terre".
Bonne route à votre association. Un salut fraternel au peuple palestinien."
Xavière

JPEG - 10.9 ko

Une bouteille à la Terre

Un crayon folâtre
Chatouille mon sommeil
L’aube aurait-elle ce matin
Défroissé mon Lopin de ciel ?
Y aurait-il à l’horizon
Un horizon
J’ouvre les yeux
Point d’horizon
Je ne vois qu’une terre orpheline
Avec ses boursouflures
Ses métastases
Sa peau de chagrin
Son chagrin
Pourtant là-bas
Surgie des entrailles sanglantes De la terre outragée
Une maison nouveau née
S’ébroue dans la lumière
Une autre. Une autre encore
Un village
Une ville
Sur ma terre
Ma terre où je suis
demandeur d’asile
à perpétuité
depuis que
détroussé sur la place publique
sous l’œil blasé des caméras
Je suis le principal suspect
Et je m’époumone en silence
Ils ont blanchi ma voix

Et je jette cette bouteille
à la terre endormie
"les amandiers sont morts de leurs blessures"
Nos rêves n’ont plus nulle part où nicher.

Xavière
JPEG - 9.5 ko
source : le courrier que Xavière nous a adressé à notre adresse Palestine 13 - C/o La Cimade, 8 rue Jean-Marc Cathala, 13002 Marseille
Nous la remercions chaleureusement