jusqu’au 20 Décembre 2020, à l’Institut du monde Arabe (Paris), expo "un banquet de couleurs" pour la Palestine

jeudi 1er octobre 2020

L’Institut du Monde Arabe abrite depuis 2016 la collection du futur Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine : une « collection solidaire », constituée de dons d’artistes, conçue par l’ambassadeur de Palestine auprès de l’Unesco Elias Sanbar. L’Institut du Monde Arabe en a déjà présenté des pans en 2017 et 2018.

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Pour ce nouvel accrochage, carte blanche à l’écrivain Laurent Gaudé, prix Goncourt 2014, Prix du livre européen et Grand prix du romain métis 2019.

Couleurs du monde et Mémoires partagées : deux accrochages exceptionnels des « Collections vivantes » de l’IMA, présentées jusqu’au 20 décembre prochain.

Réserver son billet - entrée entre 3 et 7 euros

JPEG - 741.9 ko Mehdi Bahmed, Scène intérieure © MNAMCP
Mehdi Bahmed (1974), Scène intérieure, 2017, Lyon. Tirage original, impression sur papier Ilford Pearl contrecollée sur Dibond, 1/7. Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine, don de l’artiste

Un peuple est là, / Qui remue et se bat. / Il appelle et veut vivre. / Enten­dez-vous son chant ? / Il n’est pas libre d’évi­dence, / Mais de haute lutte. / Chaque matin, se sous­traire à l’ago­nie des jours, / Chaque matin, impa­tient de pou­voir un jour se défaire du com­bat. / En atten­dant, / Avec la patience des vieilles nuits, / Il compte ses amis, / Et boit les heures, mil­liers d’heures / Qui le séparent du moment sacré / Où il pourra s’as­soir / Au ban­quet des cou­leurs, / Et jouir / Enfin / De la lumière / Des jours gagnés.
Laurent Gaudé

« Un banquet de couleurs. Pour que le gris ne règne pas en maître. Pour être aux côtés de la Palestine. Et prendre rendez-vous avec ce jour heureux où toutes ces œuvres d’art, côte à côte, peintures, photographies, sculptures du monde entier, constitueront un musée d’amitié. » Laurent Gaudé

L’IMA abrite depuis 2016 la collection du futur Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine. Cette collection « de solidarité », s’est constituée à partir de dons d’artistes ou de leurs héritiers ; c’est Elias Sanbar, ambassadeur de la Délégation de la Palestine auprès de l’Unesco, qui en a eu l’idée.

Pour la troisième présentation de la collection à l’Institut du monde arabe, l’écrivain Laurent Gaudé a été invité à choisir parmi les quelque 350 œuvres déjà réunies. Il a privilégié la couleur, dans toutes les acceptions de ce mot, de la palette au sentiment, de l’engagement à l’épreuve…

Donner aux Palestiniens un accès au monde

Pourquoi œuvrer à la création d’un Musée d’art moderne et contemporain en Palestine ? Parce que, explique Elias Sanbar, tout État a pour devoir de donner à ses citoyens l’accès à la culture et au beau. Cette prérogative devient essentielle en situation d’occupation. Ainsi, concevoir un tel musée s’affirme comme une manière d’inscrire la Palestine dans le monde et, plus encore, de donner aux Palestiniens un accès au monde.

Cet accès par les arts plastiques de la deuxième moitié du xxe siècle à aujourd’hui apporte la vision que chaque artiste donne de « son » monde, quels que soient son origine, son style, les techniques et supports employés. L’émotion prend alors le pas sur le témoignage, donnant à chacun selon ses inclinations la possibilité de sentir et de rêver en toute liberté, loin des contingences du quotidien.

L’exposition rend également hommage à Vladimir Veličković, disparu le 29 août 2019, un des tout premiers artistes à avoir cru à la réalité d’un musée d’art moderne et contemporain pour tous en Palestine. Qu’il en soit à jamais remercié !

Source : IMA