le 29 novembre est la date anniversaire du plan de partage de la Palestine. La France doit reconnaître l’état de Palestine.

jeudi 29 novembre 2018

Le 29 novembre est la date anniversaire du plan de partage de la Palestine (résolution 181 du 29.11.47). Depuis 1977, l’Assemblée générale de l’ONU a demandé que soit célébré chaque année, le 29 novembre, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.

C’est aussi un 29 novembre, en 2012, que l’Assemblée Générale de l’ONU a voté l’admission de la Palestine comme « État non membre », ouvrant la voie de son adhésion à de grands traités internationaux.

Et à la même période de l’année, en 2014, que l’Assemblée nationale et le Sénat ont voté une motion demandant au gouvernement français de reconnaître l’État de Palestine.

Cette année marque aussi l’anniversaire des 70 ans de la déclaration universelle des droits de l’humain adoptée par l’assemblée générale de l’ONU (le 10.12.48).
En cette année 2018, le duo infernal Trump-Netanyahou tourne à plein régime avec comme objectifs de créer et faire valoir le maximum de faits accomplis. À cette « loi du plus fort », nous voulons opposer le droit international et obtenir que la France s’engage pleinement dans cette voie.

JPEG - 56.5 ko

Pourquoi la France s’honorerait de reconnaître l’état de Palestine.

Ci dessous un argumentaire détaillé en réponse à cette question, suivi d’un modèle de lettre que vous pouvez copier(*) sur le site de l’Elysée à l’adresse
http://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/
(*) Remplissez les champs demandés en minuscules, sélectionnez le texte de la lettre modèle située après l’argumentaire, faites CTRL+C, puis dans le cadre "votre message", faites CTRL+V. N’oubliez pas de valider le message que vous recevrez en retour pour confirmer votre message.

Les 2 et 14 décembre 2014 bien qu’issus de différents bords politiques les députés et les sénateurs français ont majoritairement adopté des résolutions invitant le gouvernement à reconnaître l’état palestinien. Ils marquaient ainsi leur volonté que la France agisse pour sortir de l’impasse de la situation Israélo-Palestinienne depuis près de 70 ans en réaffirmant que le peuple palestinien est fondé à se doter d’un État au nom du droit inaliénable à l’autodétermination.

Le 15 janvier 2017 d’une conférence internationale sur le processus de paix au Proche-Orient s’est tenue à Paris à l’initiative de la diplomatie Française. Conférence qui n’a pas débouché, même si la communauté internationale réunie partageait globalement l’idée qu’il n’y a pas d’alternative à la création d’un État palestinien vivant en paix aux côtés de l’État d’Israël. Et pourtant le ministre des affaires étrangères qui était à l’origine de cette initiative, Laurent Fabius, avait annoncé la reconnaissance de l’État de Palestine par la France si l’initiative ne pouvait aboutir à des résultats tangibles.

En Janvier 2018, le président palestinien Mahmoud Abbas a renouvelé sa demande à l’Union Européenne de reconnaître un État palestinien à l’intérieur des frontières de 1967. Comme 139 pays l’ont déjà fait.

Depuis, la situation s’aggrave et s’emballe. Les États-Unis ont reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël au mépris du droit international. Ils y ont déménagé leur ambassade en mai 2018.

Le 19 juillet Israël a voté la loi dite de l’État-nation du peuple juif, qui a valeur constitutionnelle.

Celle-ci prévoit dans l’un de ses dix articles d’encourager la colonisation et elle instaure officiellement un état d’apartheid sur l’ensemble de ce territoire.
Sur le terrain les attaques contre la zone E1 et la vallée du Jourdain, et contre les populations qui y vivent, de même que les projets d’annexion de la zone C, visent à s’emparer de fait de plus en plus de territoire, morceler le territoire palestinien, séparer les palestiniens et rendre impossible l’avènement d’un État de Palestine.

Face à cette situation, le ministre espagnol des Affaires étrangères a récemment annoncé son intention de consulter ses partenaires européens pour aboutir à une position commune européenne sur la reconnaissance de la Palestine. Et annoncé que si cette démarche échouait, l’Espagne pourrait reconnaître la Palestine de son côté.
Le ministre irlandais des Affaires étrangères a exprimé une position similaire en indiquant que si les négociations de paix entre la Palestine et Israël demeuraient dans l’impasse alors l’Irlande reconnaîtrait l’État de Palestine. Il a également sous-entendu que d’autres pays européens pourraient adopter la même attitude.
Au Royaume-Uni, le Labour Party s’est engagé à reconnaître l’État de Palestine s’il revient au pouvoir.

La France s’honorerait non seulement de soutenir l’initiative espagnole, mais de prendre les devants et de s’engager dès maintenant à reconnaître l’État de Palestine. Si la France reconnaissait la Palestine, d’autres États la suivraient comme le Luxembourg, la Belgique et la Slovénie. Ainsi la France pourrait avoir un rôle moteur dans ce processus et reprendre une place importante dans la diplomatie mondiale. C’est maintenant qu’elle doit s’imposer comme une alternative crédible à la « médiation » américaine !

Par leur parti-pris systématique de soutien à la politique du gouvernement de B. Netanyahu, les États-Unis prouvent qu’ils ne peuvent en aucun cas être une référence sérieuse dans la recherche d’une solution juste à la question de Palestine. Leur volonté d’annihilation de l’UNRWA et des réfugiés palestiniens, l’arrêt de la participation au financement des hôpitaux palestiniens de Jérusalem-Est, la fermeture de la mission de Palestine à New York ou encore leur départ de l’Unesco et du Conseil des droits de l’Homme ainsi que la volonté d’en finir avec la Cour pénale internationale, sont autant de mesures obéissant aux positions israéliennes et imposant un état de fait au lieu de poser les fondements d’un règlement négocié basé sur l’application du droit international. L’Autorité palestinienne a coupé toute relation diplomatique avec les représentants des Etats-Unis.

Il n’y a pas d’autres perspectives : avoir le courage de reconnaitre l’État de Palestine pendant qu’il en est encore temps est urgent. Il ne suffit pas d’affirmer la primauté du droit et le refus de la loi du plus fort (discours de M. Macron au Nations unies). Il faut enfin passer des paroles aux actes.

L’État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale est un premier pas nécessaire dans le sens de la justice et de la paix. Cela serait un premier pas diplomatique de la plus haute importance. Nous savons que sans une intervention résolue, il n’y aura jamais d’État palestinien.

La reconnaissance de l’État de Palestine est la première condition nécessaire pour fonder une approche fondée sur le droit. Il faudra aussi, bien sûr, que l’État d’Israël cesse de penser que son avenir est dans la conquête territoriale et la négation des droits des Palestiniens de Cisjordanie, de Gaza, et des camps de réfugiés des pays voisins. Beaucoup de chemin restera à parcourir. Mais, quel que soit l’avenir que l’on peut imaginer, qu’il soit à deux États, un État ou toute autre solution, la reconnaissance de l’État de Palestine par le plus grand nombre possible d’États
européens sera le premier pas nécessaire.

JPEG - 58.9 ko

proposition de texte de la lettre que vous pouvez recopier.

Objet : Reconnaître l’Etat de Palestine

Monsieur le Président de la République,

Le ministre espagnol des Affaires étrangères a récemment annoncé son intention de consulter ses partenaires européens pour aboutir a une position commune européenne sur la reconnaissance de la Palestine. Si cette de marche échouait, l’Espagne pourrait reconnaître la Palestine de son côté.
Le ministre irlandais des Affaires étrangères a exprimé une position similaire en indiquant que si les négociations de paix entre la Palestine et Israël demeuraient dans l’impasse alors l’Irlande reconnaîtrait l’état de Palestine. Il a également sous-entendu que d’autres pays européens pourraient adopter la même attitude.
La France devrait soutenir l’initiative espagnole et s’engager a reconnaître l’état de Palestine quelle que soit l’issue des consultations. Comme le déclarait Jean Asselborn en janvier 2018, « si la France reconnaissait la Palestine, d’autres Etats la suivraient, y compris le Luxembourg ». Le même positionnement a été observé dans d’autres pays comme la Belgique et la Slove nie. Au Royaume-Uni, le Labour Party s’est engagé à reconnaître l’Etat de Palestine s’il revient au pouvoir.

Par leur parti-pris systématique de soutien a la politique du gouvernement de B. Netanyahou, les Etats-Unis prouvent qu’ils ne peuvent en aucun cas être une référence sérieuse dans la recherche d’une solution juste a la question de Palestine. En effet, le déménagement de l’ambassade à Jérusalem reconnue par Donald Trump comme capitale d’Israël, la volonté d’annihilation de l’UNRWA et des réfugiés palestiniens, l’arrêt de la participation au financement des hôpitaux palestiniens de Jérusalem, la fermeture de la mission de Palestine a New York ou encore le de part de l’Unesco et du Conseil des droits de l’Homme ainsi que la volonté d’en finir avec la Cour pénale internationale, sont autant de mesures obéissant aux positions israéliennes et imposant un état de fait au lieu de poser les fondements d’un règlement négocié basé sur l’application du droit international.
Il n’y a pas de « plan du siècle » américain et en l’absence d’autres perspectives, c’est maintenant que la France doit s’imposer comme une alternative crédible a la « médiation » américaine. A la tribune des Nations unies, vous venez d’affirmer la primauté du droit et de la justice. L’état palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale est un premier pas nécessaire en ce sens.

Enfin, en reconnaissant l’état de Palestine, Monsieur le Président, vous accéderez également aux demandes formulées dans les résolutions de l’Assemblée nationale et du Sénat adoptées les 2 et 11 décembre 2014.

Ajoutez une formule de politesse à votre convenance.

JPEG - 39.4 ko