le calvaire imposé par l’occupant aux grévistes de la faim

mardi 16 mai 2017

Des nouvelles d’Ahmad Sa’adat (FPLP) et Marwan Barghouthi (Fatah)

Ahmad Sa’adat raconte le calvaire imposé par l’occupant aux grévistes de la faim
L’association palestinienne de défense des prisonniers palestiniens, Addameer, a pu rendre visite ce dimanche à Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), mis à l’isolement par l’occupant depuis le début de sa grève de la faim. Il tient le coup malgré les brimades sadiques.
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Me Farah Bayadsi, avocate d’Addameer, a pu rendre visite pour la première fois à Ahmad Sa’adat, à la prison israélienne d’ Ohli Kedar, où il a été transféré jeudi dernier avec 38 autres grévistes de la faim, et à nouveau placé en isolement.
Il a fait savoir que les prisonniers sont soumis quotidiennement à deux raids brutaux dans leurs cellules et à des fouilles. Ils sont obligés de se lever et sortir des cellules, malgré leur épuisement, pendant ces raids.
Certains grévistes de la faim sont regroupés à 10 dans une cellule minuscule avec un seul évier un un seul WC, sans la moindre aération, ni ventilation, malgré la chaleur intense.
L’administration pénitentiaire a par ailleurs infligé des amendes aux grévistes de la faim, et leur a signifié qu’ils seraient privés de visites familiales pendant 2 mois.
Ils n’ont pas la possibilité de consommer du sel, et ne boivent donc que de l’eau du robinet (pas de possibilité d’avoir de l’eau minérale). De même ils sont privés de vêtements de rechange.
L’avocate a trouvé le dirigeant du FPLP très amaigri, pâle, et parlant avec difficulté, mais avec un moral intact et une détermination à poursuivre la grève de la faim jusqu’à la satisfaction des revendications.
Addameer souligne que ces conditions de détention violent les Règles de l’ONU qui régissent le traitement des prisonniers, et appelle la société civile mondiale à soutenir les prisonniers palestiniens dont la vie et la dignité sont en jeu.
Addameer demande également à la "communauté diplomatique" d’exercer des pressions sur Israël pour que les prisonniers aient accès à des soins indépendants et à des visites de leurs avocats et familles.

Website : www.addameer.org
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

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Marwan Barghouthi s’exprime lors de sa première rencontre avec son avocat
Il décrit à a fois les mesures sadiques à son encontre et sa détermination à poursuivre la grève de la faim. Il nous appelle à amplifier le soutien aux prisonniers en lutte.

JPEG - 27.3 ko Ancienne photo de Barghouti lors d’une comparution devant un tribunal militaire israélien

Son avocat Khader Shqeirat fait savoir que Marwan Barghouti a perdu 12 Kg depuis le début de sa grève de la faim, il y a 29 jours. Il ne pèse désormais que 53 Kg.
Il a dû arrêter de boire de l’eau pendant 4 jours pour être retiré d’un cachot au sous-sol de la prison.
Sa cellule à la prison de Gilboa, près de Nazareth, au Nord d’Israël, est infestée d’insectes, il n’a pas pu changer de vêtements depuis un mois, il n’a qu’une seule couverture et ses livres lui ont été retirés. La Croix Rouge Internationale, qui l’a vu dans cet état jeudi, n’a fait aucune déclaration publique à ce sujet.
Plusieurs heures par jour des bruits assourdissants lui parviennent dans sa cellule pour lui donner mal à la tête.
Des escadrons débarquent 4 fois par jour dans sa cellule pour l’inspecter et pratiquer des fouilles, l’obligeant à se déshabiller, alors qu’il est menotté aux mains et aux pieds.
Il a également démenti les vidéos truquées qu’Israel a fait circuler en prétendant qu’il mangerait en cachette et à indiqué que la cellule filmée ne correspondait à aucune de celle où il a été incarcéré.
Il a fait part de son entière détermination à poursuivre la grève de la faim et a appelé les Palestiniens et le reste du monde à amplifier leur solidarité et la désobéissance civile à l’occasion de ce triste anniversaire des 69 ans de Nakba.
Il a également appelé le Fatah et le Hamas à s’unir dans la lutte contre l’occupant, et a par ailleurs souligné qu’aucune négociations entre l’AP et Israel n’était envisageable tant que se poursuit l’occupation et la colonisation, de même que l’emprisonnement massif et arbitraire des Palestiniens.
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source Maan news Agency


Alors que la grève de la faim entamée il y a 30 jours par 1 500 prisonniers politiques palestiniens ne faiblit pas , la solidarité internationale doit de toute urgence franchir un nouveau pas.

Des prisonniers déterminés, et tout un peuple derrières eux !

En dépit des fausses informations déversées par les autorités israéliennes, la grève de la faim ne faiblit pas. Une grève massive, déterminée, certaine de rencontrer la sympathie et le soutien de tout un peuple. Très suivie, la grève générale du jeudi 25 avril en soutien aux prisonniers s’est traduite par une véritable opération « ville morte » dans toute la Cisjordanie.

JPEG - 67.5 ko Le 17 avril dernier, manifestation à Ramallah en soutien aux grèvistes de la faim. DR

Le lendemain, « jour de colère », des affrontements ont opposé des jeunes manifestants à la police de l’autorité palestinienne. Cette dernière, en pleine collaboration avec Israël redoute une nouvelle Intifada et creuse chaque jour un peu plus le fossé avec la population, pour qui les prisonniers et leur grève sont un facteur central de l’unité nationale.

C’est ainsi que le week-end dernier, le camp de Dheisheh à Bethléem a été sauvagement attaqué par la police qui n’a pas hésité à employer des armes à feu contre les manifestants.

« La plus grande démocratie du Moyen Orient » dans ses (basses) œuvres

Face à la détermination des grévistes, les déclarations des membres du gouvernent sioniste se multiplient. Pour Liberman, « Israël doit suivre la voie de Margaret Thatcher envers les prisonniers irlandais »... Un autre invite les autorités pénitentiaires « à les nourrir de force ». Yisrael Katz, ministre du Likoud, a regretté que Marwan Barghouti n’ait pas été exécuté...

Dans un régime inhumain d’isolement total, sans visites des familles, sans pouvoir rencontrer leurs avocats, les grévistes ont été privés de sel afin d’accélérer la détérioration de leur état physique.

Cette punition collective n’émeut pas des organismes internationaux parfaitement informés de la gravité de la situation, Israël bénéficiant depuis sa création de la plus parfaite impunité internationale.

Développer la solidarité internationale

La grève de la faim atteint un point critique, où les prisonniers voient leur état de santé se dégrader. Il n’y a pas une minute à perdre pour développer la solidarité. Cette campagne peut compter sur les structures militantes de soutien à la Palestine, et les militantEs du NPA doivent s’investir pleinement dans celle-ci : prises de parole, rassemblements, actions BDS, pétitions, diffusions de tracts, émissions sur les ondes de radios locales... Il y a urgence !
Alain Pojolat - source NPA

Quelques pistes pour soutenir les prisonniers
Manifester notre inquiétude pour la santé des prisonniers :
* En écrivant au président de la république pour qu’avant de partir il intervienne auprès d’Israël, du CRIF ou de l’Europe (voir le courrier du président de l’AFPS)....
* en écrivant à nos députés et sénateurs pour les informer de la situation des prisonniers et de leurs revendications qui sont le droit de visite et le droit à des soins.
* En écrivant à la Croix Rouge internationale qui est complice d’Israël en acceptant de réduire les accompagnements des familles aux faibles autorisations de visites (En effet, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a supprimé aux prisonniers palestiniens une des deux visites mensuelles auxquelles ils avaient droit. Intervenons pour qu’elles soient rétablies, comme le demandent les grévistes de la faim)
Nous vous invitons à envoyer un message sur le site icrc.org dans la rubrique contact

* Faire un don pour que l’association de défense des enfants palestiniens emprisonnés, DCI Palestine, puisse assurer leur prise en charge juridique. Ils sont 300 en détention et leur nombre ne cesse de croître. Les modalités de ce don sont présentées sur le site europalestine.com
- Participer à la campagne internationale de Boycott, de Désinvestissement et de Sanctions, en particulier contre HP (Hewlett Packard) qui fournit des services aux prisons israéliennes (ainsi qu’à l’armée d’occupation, aux checkpoints, comme à Gaza).