Conçue pour la Cisjordanie, une brigade de Tsahal se prépare pour un futur combat à Gaza

lundi 4 décembre 2017

Une fois n’est pas coutume, et dans la continuité de notre article d’hier, nous vous proposons un article très inquiétant de la presse israélienne, paru dans le journal "the times of Israël" sous la plume de Judah Ari Gross.

Habituellement basée en Cisjordanie, la Brigade d’Infanterie Kfir se prépare maintenant à combattre dans un nouvel environnement – où elle ne dispose que d’une expérience très limitée – la bande de Gaza.

JPEG - 87 ko Des soldats de la Brigade Kfir de Tsahal lors d’un entraînement dans la vallée du Jourdain, le 28 novembre 2017. (Crédit : Judah Ari Gross / Times of Israel)

La bridage, dont le nom signifie littéralement « jeune lion », a été formée à la fin de l’année 2005 au sein du Commandement Central des Forces de Défense d’Israël, spécifiquement pour combattre le terrorisme en Cisjordanie.

Maintenant, l’unité s’entraîne pour combattre à Gaza en comprenant bien qu’elle va peut-être opérer là-bas dans les conflits futurs, a déclaré le capitaine Sofar Ganem, un commandant de compagnie dans la brigade du 90e Bataillon.

L’unité, connue pour son béret de camouflage, n’a pas combattu dans la guerre de 2014 à Gaza, aussi appelé l’Opération Bordure protectrice, ou dans sa campagne d’ampleur plus réduite de 2012, l’Opération Pilier de Défense. Certains des membres de la brigade Kfir ont combattu dans la bande.

Le Bataillon Haruv de l’unité a pris part à l’Opération Plomb Durci de 2008-2009. Lors des combats, un officier, le major Roi Rosner, commandant de la compagnie, a été tué par un terroriste du Hamas qui lui a tiré dessus avec un missile anti-tanks.

JPEG - 204.9 ko Cpt. Sofar Ganem, en bas à droite, et ses soldats de la Brigade Kfir de Tsahal lors d’un entraînement dans la vallée du Jourdain, le 28 novembre 2017. (Crédit : Judah Ari Gross / Times of Israel)

L’unité s’est particulièrement focalisée sur la Cisjordanie. A une époque, chacun de ses bataillons était spécialisé sur une ville palestinienne en particulier. Mais maintenant, les choses ont changé.

Se préparer pour un futur combat dans la bande de Gaza signifie, entre autres chose, développer un peloton spécifiquement entraîné pour la guerre souterraine, afin qu’ils puissent combattre efficacement dans le réseau de tunnels que le Hamas, et d’autres groupes terroristes, ont creusé en dessous – et parfois en dehors – de l’enclave côtière, a déclaré Ganem.

Au cours de la semaine passée, les soldats en position de commandement dans la compagnie ont pris part à une série d’exercices dans la vallée du Jourdain – la base de la brigade Kfir – qui reproduit les conditions de combat dans la bande.

Opérant en dehors des villages et des villes de Cisjordanie, l’unité est déjà habituée au combat urbain. Cette série d’exercices vise à se focaliser sur les affrontements en terrain ouvert, a déclaré Ganem.

JPEG - 238 ko Des soldats de la Brigade Kfir de Tsahal lors d’un entraînement dans la vallée du Jourdain, le 28 novembre 2017. (Crédit : Judah Ari Gross / Times of Israel)

Alors que le terrain désertique et montagneux de la Vallée du Jourdain n’est pas identique aux douces pentes de Gaza, certaines de ses parties sont assez similaires pour être utilisées comme des lieux d’entraînement, a-t-il déclaré.

Le « Fer de lance », ou Hod, de la compagnie de Ganem est composé de soldats vétérans, dont le plus jeune est dans l’armée depuis 14 mois. Avant de commencer une période d’exercices et d’entraînements, l’unité a été déployée autour de la ville cisjordanienne de Qalqilya, a-t-il expliqué.

Les troupes ont commencé l’exercice plus dans le sud, à proximité de la pointe de la mer Morte, et passeront les prochains jours à remonter vers la mer de Galilée.

JPEG - 156.1 ko Des soldats de la Brigade Kfir de Tsahal lors d’un entraînement dans la vallée du Jourdain, le 28 novembre 2017. (Crédit : Judah Ari Gross / Times of Israel)

L’entraînement a commencé « au niveau individuel, ensuite par équipes, et avec la brigade », a-t-il déclaré.

En chemin, ils conduiront une série d’entraînements de plus en plus grands pour finir par un exercice avec le bataillon complet.

Mardi, ils ont avancé l’entraînement au niveau du peloton, apprenant à attaquer et à détruire un lance-roquettes fictif dans une vallée entre deux collines beiges, dépourvue de végétation après un été aride.

Le peloton a réalisé deux fois l’exercice, une fois « à sec » – sans tirer de balles – et ensuite « mouillé » en utilisant des munitions réelles. Comme dans l’ensemble de l’armée israélienne, pour simuler les tirs, les soldats avec des fusils d’assaut criaient « esh-esh-esh » ou « feu-feu-feu » alors que ceux qui portaient des fusils automatiques criaient « MAG-MAG-MAG ».

Entre le « sec » et le « mouillé », le commandant a fait un discours préparatoire et a donné des consignes de sécurité aux troupes, avec les euphémismes classiques au style militaire.

« Faites attention à vos amis. Si Gabi court devant vous, ne lui tirez pas dans le dos par accident. Cela me rendrait triste », a-t-il déclaré,

En référence au terrain rocheux, le lieutenant a dit aux soldats, « Naturellement, vous pourriez tomber. Mais ne tombez pas en finissant par vider votre arme ».

JPEG - 130.4 ko Des soldats de la Brigade Kfir de Tsahal lors d’un entraînement dans la vallée du Jourdain, le 28 novembre 2017. (Crédit : Judah Ari Gross / Times of Israel)

Divisés en deux groupes, le peloton a pris la colline, utilisant des fusils d’assaut M-16 et quelques MAG et des fusils automatiques Negev. (Plus tard, la compagnie avait prévu de s’entraîner avec un lance grenade automatique et d’autres armes avec plus d’impact).

Après avoir pris la colline couverte de pierres, une petite équipe de quatre soldats est entrée dans la vallée pour détruire le lance-roquettes fictif.

Transpirant sous le soleil de la Vallée du Jourdain, les soldats ont compris que les concepts appris dans l’entraînement de base deviennent plus difficiles dans le monde réel. Par exemple, tirer d’une position stable simple au niveau du sol est aisé, mais essayer de faire de même dans une colline couverte de blocs de roches est une toute autre chose.

Descendre de la colline s’est également révélé un défi pour certains des soldats, alourdis par leurs équipements et leurs armes.

« Comment je descends d’ici ? », a demandé un soldat à son camarade.

En riant, son ami s’est tourné vers lui, « de la même manière qu’hier : tu tombes ».

JPEG - 138.9 ko Des soldats de la Brigade Kfir de Tsahal lors d’un entraînement dans la vallée du Jourdain, le 28 novembre 2017. (Crédit : Judah Ari Gross / Times of Israel)