juillet 2018 : 520 Palestiniens arrêtés par les forces d’occupation israéliennes

mardi 21 août 2018

JPEG - 113.5 ko Photo ; Ahmad al-Bazz/Activestills

En juillet 2018, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté 520 Palestiniens des territoires palestiniens occupés, dont 69 enfants, neuf femmes et cinq journalistes, selon les organisations palestiniennes des droits de l’homme et des prisonniers qui ont publié leur rapport mensuel le 13 août. Cette traduction a été réalisée par Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens.

Les autorités israéliennes d’occupation ont arrêté 122 Palestiniens de la ville de Jérusalem, 100 de Ramallah et El-Bireh, 75 de al-Khalil/Hébron, 52 de Jénine, 48 de Bethléem, 55 de Naplouse, 15 de Tulkarem, 31 de Qalqilya, 7 de Tubas, 8 de Salfit et 8 de Jéricho.

A la date du 31juillet 2018, le nombre de prisonniers palestiniens dans les prisons de l’occupant était d’environ 6.000, dont 53 femmes, parmi lesquelles trois mineures, tandis qu’il y avait environ 300 enfants dans les prisons de l’occupant israélien. Les autorités d’occupation ont émis 86 ordres de détention administrative, dont 36 étaient nouveaux et dont 50 étaient des renouvellements ; le nombre total des détenus administratifs emprisonnés sans inculpation ni jugement s’élevait à 430.

Amendes pour les enfants prisonniers : extorsion de fonds et châtiment collectif des prisonniers et de leur famille

Les tribunaux de l’occupant militaire ne se limitent pas au prononcé de sentences injustes contre les enfants prisonniers, mais ils imposent aussi de lourdes amendes à leur famille, en plus des interminables années et mois de détention. Ces amendes peuvent aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de shekels pour une seule personne. Ceci est du vol au nom de la loi et constitue une politique d’extorsion d’argent aux familles des prisonniers dans le but de faire pression sur les prisonniers et les familles.

L’administration pénitentiaire aussi impose des amendes à l’encontre des mineurs dans les prisons pour des raisons futiles, telles que d’être trop bruyant lors de l’appel à la prière, d’être en retard à l’appel nominal quotidien, d’afficher des photos sur le mur, d’accrocher un fil à linge pour faire sécher des vêtements à l’intérieur de la cellule, et de semblables prétextes.

L’on rapporte que le montant total des amendes sur les enfants prisonniers de la prison d’Ofer ont représenté 85.000 NIS (22.970 $ US / 20.320 €) en juillet 2018. Le montant des amendes imposées chaque année aux enfants prisonniers est estimé à plus de un million de NIS (270.000 $ US / 238.870 € ).

L’imposition de ces amendes est une forme de châtiment de longue durée pour la famille, obligeant les familles à emprunter l’argent ou à ne pas couvrir leurs besoins essentiels. En outre, l’on dit aux parents que leur enfant est à l’origine de la dette, en dépit des arrestations arbitraires des enfants prisonniers et sans tenir compte de leur innocence.

Cette extorsion matérielle à l’encontre des prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes est une politique systématique imposée par l’occupant pour faire pression sur l’ensemble de la société palestinienne en exploitant sa situation financière difficile. Ceci est loin de toute forme de justice ou de crédibilité, compte tenu en particulier des raisons douteuses de ces amendes. Le but de cette politique est aussi de délivrer l’occupant de ses responsabilités matérielles envers les prisonniers en les forçant à financer leur propre emprisonnement.

L’occupant reprend sa politique historique d’arrestation des journalistes

Les autorités israéliennes d’occupation ont effectué au mois de juillet une série d’arrestations visant cinq journalistes.

Les autorités israéliennes d’occupation ont continué leur politique de tentatives de réduire au silence les voix des journalistes et de violation des droits aux libertés d’opinion et d’expression, étant donné que le nombre de journalistes dans les prisons israéliennes est monté à 23, dont quatre femmes journalistes.

Quatre des journalistes arrêtés étaient Alaa Rimawi, Mohammed Sami Alwan, Hosni Anjas et Qutaiba Hamdan, tous de Ramallah et El-Bireh. Alaa Rimawi s’est mis en grève de la faim pendant plusieurs jours pour protester contre son arrestation.

En outre, l’écrivaine Lama Khater, 42 ans, du gouvernorat d’al-Khalil/Hébron, a été arrêtée le 24 juillet. Les avocats qui lui ont rendu visite en détention ont rapporté qu’elle était soumise à des interrogatoires durs et continus durant plus de 10 heures chaque jour, sur le sujet de ses écrits, que ses interrogateurs ont décrit comme étant « des bombes à retardement ». Elle est mère de cinq enfants.

Grèves de la faim individuelles menées en juillet par des prisonniers palestiniens

* Notez s’il vous plaît : Anas Shadid, Dirar Abu Manshar, Alaa Rimawi, Bassam Abidu et Mohammed al-Rimawi ont tous suspendu leur grève de la faim en août.

Cinq prisonniers et détenus palestiniens ont mené pendant juillet des grèves de la faim illimitées, parmi lesquels : Anas Shadid, 21ans, de al-Khalil/Hébron, qui a commencé sa grève de la faim le 19 juillet en rejetant sa détention administrative. Le centre de détention d’Ofer a transféré Shadid en isolement au centre de détention de Hadarim après qu’il ait lancé sa grève. C’est la troisième qu’a effectuée Shadid ces deux dernières années, dont une pendant 90 jours en 2016. Il est détenu depuis le 22 juin 2017 et a reçu trois ordres de détention administrative, tous pour des périodes de six mois, l’incitant à la grève de la faim. Il s’est abstenu de prendre des sels ou des vitamines. Pendant sa grève à la prison de Hadarim, il a été détenu dans une petite cellule sans fenêtres ou sans rideaux et a eu très froid. Il a souffert de nausées et de vertiges et a perdu connaissance à plusieurs reprises, de même qu’il a souffert de douleurs corporelles et d’essoufflement.

Hassan Shokeh, 30 ans, de Bethléem, a effectué une grève de la faim illimitée pendant plus de deux mois. Arrêté le 27 septembre 2017, c’était sa sixième arrestation. Il a été arrêté seulement 27 jours après sa dernière libération le 31 août et a reçu un ordre de détention administrative pendant 6 mois. Shokeh s’est mis en grève de la faim illimitée, qui s’est conclue par un accord selon lequel il serait condamné et libéré le 3 juin 2018. Au lieu de cela, il a reçu un nouvel ordre de détention administrative pendant six mois, accompagné par une déclaration selon laquelle de nouvelles pièces secrètes avaient été ajoutées à son dossier. Il a immédiatement lancé une grève de la faim à la prison d’Ofer.

Il a été fouillé au corps et placé en isolement à la prison d’Ofer avant d’être transféré à la prison de Hadarim pendant 10 jours et d’être ramené ensuite à Ofer pendant cinq jours. Son avocat a fait appel devant la Cour Suprême de l’occupant israélien contre sa détention, compte tenu de la dégradation de son état de santé. Sa grève a pris fin par un accord pour sa libération le 1er décembre 2018.

Bassam Abidu, 47 ans, du gouvernorat de al-Khalil/Hébron, a lancé une grève de la faim le 22 juillet contre sa détention administrative. Ancien prisonnier, il a passé un total de sept ans et demi dans les prisons israéliennes. Il a été ré-arrêté le 30 mai 2018 par les forces israéliennes d’occupation et a reçu un ordre d’emprisonnement sans inculpation ni jugement sous le régime de la détention administrative. Il est marié et père de six enfants.

En outre, Mohammed al-Rimawi, 27 ans, du gouvernorat de Ramallah, a commencé une grève de la faim illimitée le 19 juillet pour protester contre son arrestation et les conditions de son interrogatoire au centre de détention d’Ashkelon. Il a été arrêté après avoir été convoqué pour interrogatoire. Ancien prisonnier, auparavant emprisonné pendant trois ans, son père, Nimr al-Rimawi, a été arrêté par les forces d’occupation pour essayer de faire pression sur son fils pour que celui-ci avoue.

Dirar Abu Manshar, 40 ans, de al-Khalil/Hébron, a lancé une grève de la faim le 27 juillet contre sa détention administrative. Emprisonné depuis le 7 juin 2017, son emprisonnement sans inculpation ni jugement a été renouvelé trois fois. Il est père de quatre enfants.

Alaa Rimawi, journaliste de Ramallah, âgé de 40 ans, a commencé sa grève de la faim illimitée le 30 juillet 2018, pour refus de son arrestation pour son travail de journaliste. Il est actuellement emprisonné à la prison d’Ofer, Il est marié et père de cinq enfants.

samidoun | 13 août 2018 à 13 h 06 |
(traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers)