36.000 Bédouins du Neguev menacés de transfert !

lundi 28 octobre 2019

Israel s’apprête à transférer de force quelque 36 000 Bédouins vers des camps de transit dans le cadre d’un plan de développement du désert du Neguev, avertit Adalah

L’un de ces projets concerne le fabricant d’armes Elbit Systems, qui veut utiliser pour ses tests un terrain de 11 238 hectares - plus de deux fois la surface de Tel Aviv, selon l’association de défense des droits des Palestiniens d’Israel, Adalah.

Le second projet, à savoir la mine de phosphate de Sde Barir, est contesté aussi bien par le ministère israélien de la santé (c’est dire !) que par les communautés des villages non reconnus, dont les populations sont menacées d’expulsion.

Début octobre, un "comité régional de planification du gouvernement" a fait savoir qu’il étudiait des "plans de relogement temporaire" des Bédouins, ce qui suggère qu’un transfert de masse pourrait être imminent.

« Les plans israéliens doivent amener les autorités israéliennes à chasser à bref délai les citoyens bédouins et à les reloger dans des camps de déplacés pour une période de trois à six ans", croit savoir Adalah

Les Bédouins résidant dans ces villages non reconnus du Neguev depuis de nombreuses générations ont subi de multiples déplacements forcés depuis la création d’Israël en 1948. Pour les empêcher de se développer, l’Etat leur refuse des services essentiels comme l’eau et l’électricité.

Des milliers de Bédouins ont vu leur citoyenneté révoquée au cours des dernières années, alors qu’ils vivent sur leurs terres tribales traditionnelles.

Attiya Al-Issam, responsable du Conseil Régional pour les villages non reconnus du Neguev, a déclaré que les Bédouins voient ce “plan malveillant” comme une résurgence du plan Prawer - ce plan, discuté en 2013 au parlement israélien, visait à transférer de force des dizaines de milliers de Bédouins du Naqab vers des townships. Il a été ostensiblement gelé suite aux protestations massives des communautés concernées et de l’émotion suscitée au niveau international. Mais Israël a continué à promouvoir des plans visant à concentrer quelque 90 000 Bédouins de 36 villages dans une zone de relégation.

La Commission des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale a appelé Israël à retirer ce plan, tandis que le Parlement Européen a appelé Israël à respecter pleinement les droits des communautés bédouines du Néguev.

En septembre 2018, le Parlement Européen a adopté une résolution appelant Israël à « mettre immédiatement un terme à sa politique de menaces de démolition et à ses expulsions effectives à l’encontre des communautés bédouines” du Néguev, ainsi qu’en Cisjordanie occupée.

Ce qui n’a pas empêché Israel de chasser les résidents de Umm al-Hiran, afin de construire, à l’emplacement de leurs maisons et de leurs terres, une ville réservée aux juifs. Un transfert qui a rappelé "les heures les plus noires de régimes tels que celui de l’apartheid en Afrique du Sud », souligne Adalah.

Al-Araqib, autre village bédouin non reconnu du Néguev, a été démoli plus de 100 fois par les autorités israéliennes pour faire place à deux forêts plantées par le Fonds National Juif.

BOYCOTT ISRAEL !

(Traduit par PHilippe G. pour CAPJPO-EuroPalestine)

Source : Electronic Intifada

CAPJPO-EuroPalestine